Description du lieu patrimonial
Situés sur une péninsule à l’embouchure de la rivière Cataraqui à Kingston, en Ontario, le lieu historique national du Canada des Édifices-de-Point-Frederick consistent en un groupe de cinq structures de maçonnerie, incluant Fort Frederick de même que les vestiges du mur de pierres du chantier maritime. Quatre des bâtiments et le fort furent érigés pour appuyer les activités de la Marine provinciale et de la Marine royale; l’un d’entre eux, l’édifice Mackenzie, fut construit pour répondre aux besoins du Collège royal militaire. Toutes ces structures sont toujours utilisées par le Collège. Bien que modifiés jusqu’à un certain point, au fil des ans, ces immeubles sont représentatifs de la conception architecturale élégante mais sobre, de construction robuste et du savoir-faire des artisans, caractéristiques de la meilleure architecture militaire britannique. La désignation officielle s’applique aux cinq bâtiments, au Fort Frederick, aux éléments du paysage et à toutes les autres structures, dans leur relation spatiale actuelle.
Valeur patrimoniale
Les raisons ayant amené la désignation des édifices de Point Frederick au titre de lieu historique national du Canada en 1973, sont les suivantes :
- cette péninsule, quartier général de la Marine provinciale (1790-1813), et de la Marine royale (1813-1853), constituait la principale base navale britannique sur le lac Ontario au cours de la guerre de 1812;
- l’utilisation historique ininterrompue de l’ensemble formant le Collège royal militaire, incluant la Maison du Commandant, les immeubles du poste de garde (le poste de garde et le mur de pierres, et le poste de contrôle/cottage), la Frégate de pierre, les édifices Fort Frederick et Mackenzie; et
- la réunion de structures architecturales significatives en usage continuel à travers de multiples périodes contribuent à l’ambiance historique du lieu.
Cette péninsule, chef-lieu de la Marine provinciale (1790-1813) et de la Marine royale (1813-1853), constituait la plus importante base navale britannique sur le lac Ontario durant la guerre de 1812. Les bâtiments ayant survécu à cette période comprennent l’Hôpital naval, les immeubles du poste de garde, et la Frégate de pierre. Le Fort Frederick, érigé en 1812-13, mais complètement reconstruit en 1846, se dresse à la pointe sud de la péninsule. En 1875, la pointe a été choisie pour y établir le Collège royal militaire du Canada qui accueillit sa première classe en juin 1876.
Sources : Commission des lieux et monuments historiques du Canada, texte de plaque, novembre 1976; Énoncé commémoratif d’intégrité, octobre 1998.
Éléments caractéristiques
Les éléments principaux qui contribuent au caractère patrimonial du lieu incluent :
- l’emplacement et l’interrelation entre les bâtiments et vis-à-vis l’ensemble du site;
- le paysage, reflétant son usage militaire, incluant le terrain de parade, son profil peu accentué, ses dépressions indiquant l’emplacement de structures antérieures et la ligne inchangée du rivage;
- le système de circulation toujours en place à l’intérieur du paysage, incluant le corridor nord-sud, la convergence des routes vers le poste de garde, et l’emplacement de ce dernier comme point d’accès à l’ensemble du site;
- des panoramas, incluant la barrière du mur de pierres donnant accès à l’ancien chantier naval; la vue de la rive est de Point Frederick sur Navy Bay, Point Henry et le lac Ontario; la vue de la rive ouest par-delà la rivière Cataraqui et le Port de Kingston jusqu’au front d’eau de Kingston et à la Tour Shoal aussi bien que sur le lac Ontario; les vues à partir des eaux entourant le lieu; les vues de Fort Henry à Point Frederick;
- la Frégate de pierre, avec ses qualités d’architecture militaire classique britannique, émanant de son volume et de sa masse, de ses matériaux, de la disposition régulière de ses ouvertures, de ses toits en pignon, de sa fonctionnalité et de la haute qualité de sa facture;
- le poste de garde, ses mêmes qualités d’architecture militaire britannique, émanant de son volume et de sa masse, de ses matériaux, de ses ouvertures, du savoir-faire de ses artisans, de ses proportions modestes évoquant un chalet, de son toit à comble en croupe, de son portique, de son emplacement et de sa disposition comme poste de garde et de son rapport avec le mur;
- la loge du portier, aussi connu sous le nom du poste de garde/cottage, son emplacement et sa disposition, son rapport avec le poste de garde voisin et le mur de pierre, son volume, sa masse, ses matériaux et le savoir-faire de ses artisans;
- le mur de pierre et son point d’accès comme éléments déterminants du site, leurs matériaux d’origine, leur alignement et leur forme, leur rapport avec les autres bâtiments et avec le site;
- les quartiers du chirurgien naval et son dispensaire, aujourd’hui la maison du Commandant, leur architecture militaire britannique classique jumelant matériaux robustes et savoir-faire des artisans, la masse et le volume du bâtiment, le toit à comble en croupe surbaissé, l’intégrité de sa disposition, la façade et le plan symétrique, les matériaux d’origines comme les moulures, les portes, les manteaux de cheminée sur pilastres et les armoires encastrées;
- l’édifice Mackenzie, sa conception second empire révélée par une façade extérieure richement ornée, doté de colonnes, d’un toit mansardé, de moulures travaillées, d’une tour centrale; son plan axial intérieur, avec ses riches éléments d’origine incluant des moulures, ses matériaux recherchés, ses chandeliers de fer, ses verrières commémoratives, son emplacement stratégique sur le site et son rapport avec les autres bâtiments;
- le fort Frederick, ses attributs architecturaux bien conservés, son gros œuvre et sa masse, son échelle, son emplacement et son rapport avec l’ensemble du site et avec les autres bâtiments de la propriété;
- les traces de vestiges archéologiques en surface ainsi que les vestiges sous terre qui peuvent subsister et qui sont liés aux raisons de désignation;
- les documents d’archive et des objets faisant partie du musée du Collège royal militaire, situé dans la tour Martello du fort Frederick.