Home / Accueil

Église de Saint-Jean

Chemin Royal, Saint-Jean-de-l'Île-d'Orléans, Québec, G0A, Canada

Reconnu formellement en: 1957/01/03

Église de Saint-Jean; Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine, Marie-Claude Côté, 2003
Vue avant
Église de Saint-Jean; Conseil du patrimoine religieux du Québec, 2003
Vue latérale
Église de Saint-Jean; Conseil du patrimoine religieux du Québec, 2003
Vue intérieure

Autre nom(s)

s/o

Liens et documents

Date(s) de construction

1734/01/01 à 1737/07/01

Inscrit au répertoire canadien: 2009/01/28

Énoncé d'importance

Description du lieu patrimonial

L'église de Saint-Jean, classée en 1957, est un lieu de culte de tradition catholique construit de 1734 à 1737 et allongé par la façade en 1852. Le plan de l'édifice en pierre comporte une nef rectangulaire à un vaisseau et un choeur plus étroit terminé par une abside en hémicycle. L'église est dotée d'une façade-écran composée d'un avant-corps central couronné d'un fronton triangulaire et flanqué d'ailerons. Un grand portail central surmonté d'une fenêtre palladienne et deux portails latéraux surmontés d'un oculus s'ajoutent à la composition. Un imposant clocher est disposé à l'avant sur le faîte du toit à deux versants légèrement retroussés. À l'arrière, une sacristie de plan rectangulaire, d'un étage et demi et coiffée d'un toit à deux versants légèrement retroussés, est greffée à l'abside. L'église est intégrée à un ensemble religieux comprenant le cimetière ceinturé d'un mur en pierre au sud-ouest, le presbytère et ses dépendances au nord-ouest et la place de l'église en façade avec son monument au Sacré-Coeur. Implantée au bas d'une forte dénivellation, entre le fleuve Saint-Laurent et le chemin Royal qui décrit une courbe à cet endroit, l'église s'élève au coeur du noyau villageois de la municipalité de Saint-Jean-de-l'Île-d'Orléans.

L'église est située dans l'arrondissement historique de l'Île-d'Orléans.

Valeur patrimoniale

La valeur patrimoniale de l'église de Saint-Jean repose sur son intérêt architectural. L'édifice est caractéristique des églises paroissiales du Régime français et témoigne également de transformations effectuées au XIXe siècle pour l'adapter aux besoins de la paroisse et au goût du jour. Construite de 1734 à 1737, l'église de Saint-Jean figure parmi les dix églises les plus anciennes à subsister au Québec. Elle présente une nef rectangulaire à un vaisseau et un choeur plus étroit terminé par une abside en hémicycle, une maçonnerie de moellons et un toit aigu à deux versants légèrement retroussés. Allongée par la façade en 1852, elle a alors été dotée d'une façade-écran d'influence néoclassique. L'architecte-sculpteur Louis-Thomas Berlinguet (1789-1863), qui dirige les travaux avec son fils Louis-Flavien (né en 1821 ou 1822), s'inspire des façades de la basilique-cathédrale Notre-Dame-de-Québec et de l'église de Sainte-Anne-de-La-Pocatière (incendiée en 1917). Cette influence est illustrée notamment par l'avant-corps central couronné d'un fronton triangulaire et flanqué d'ailerons masquant la pente du toit. Le clocher reprend la forme novatrice de celui de la cathédrale Holy Trinity de Québec. L'église de Saint-Jean évoque donc la réalité de plusieurs paroisses qui ont dû agrandir leur église en raison de l'accroissement de la population et témoigne de l'évolution architecturale des églises du Régime français.

La valeur patrimoniale de l'église repose aussi sur l'intérêt de son intérieur. Le décor illustre les pratiques des deux principaux ateliers de sculpture du Québec au XIXe siècle, soit celui des Écores et celui des Baillairgé. Les artisans de l'atelier des Écores, situé à Saint-Vincent-de-Paul sur l'île Jésus, ont surtout orné des églises de la région montréalaise. Certains ont cependant travaillé dans la région de Québec, tel Louis-Basile David qui, de 1810 à 1812, exécute la chaire de l'église de Saint-Jean, le banc d'oeuvre (l'un des rares bancs d'oeuvre à dais à avoir été conservé), les pilastres et l'entablement de la nef. Ces éléments témoignent de la tradition ornemaniste de cet atelier, représentée entre autres par le choix et l'abondance des motifs. Les Baillairgé et leurs élèves ont, pour leur part, conçu et exécuté le décor intérieur de plusieurs églises de la grande région de Québec. La fausse voûte et le retable du choeur, réalisés en 1831 par le sculpteur André Paquet (1799-1860) selon les plans de son maître, l'architecte Thomas Baillairgé (1791-1859), sont typiques de la logique architecturale des Baillairgé, qui soumet le vocabulaire décoratif à la rigueur et à l'ordonnance classique. La fausse voûte s'appuie sur les éléments réalisés par David, notamment par la retombée des arcs doubleaux, et le retable du choeur incorpore des parties du précédent, réalisé par Jean Baillairgé (1726-1805), aïeul de Thomas, pour constituer un ensemble harmonieux. Dans ce décor s'intègrent trois tableaux du peintre Antoine Plamondon (1804-1895).

La valeur patrimoniale de l'église repose également sur son importance dans le paysage. Au Québec, les églises forment le coeur du noyau villageois, et celle de Saint-Jean constitue le principal élément d'un ensemble religieux particulièrement riche. Comme le veut la tradition, l'église est orientée dans un axe est-ouest, avec le choeur tourné vers le soleil levant, symbole du Christ ressuscité. Elle est entourée d'une place incluant un monument au Sacré-Coeur, d'un cimetière ceinturé par un mur en pierre et comprenant un charnier, d'un presbytère associé à un hangar à grain et à une écurie et de la maison du bedeau. Située en bordure du Saint-Laurent, elle constitue un point de repère à la fois terrestre et fluvial, qui souligne la vocation maritime du village de Saint-Jean.

Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2006.

Éléments caractéristiques

Les éléments clés de l'église de Saint-Jean liés à son intérêt architectural comprennent, notamment :
- ses caractéristiques de la tradition architecturale du Régime français, dont le plan composé d'une nef rectangulaire à un vaisseau et d'un choeur plus étroit terminé par une abside en hémicycle, l'épaisse maçonnerie de moellons et le toit aigu à deux versants légèrement retroussés couvert de tôle à la canadienne;
- la façade tripartite d'inspiration néoclassique, en maçonnerie de moellons équarris avec des chaînes d'angle en pierre de taille, composée d'une avancée centrale (entrée principale à portail avec pilastres et entablement en pierre de taille, fenêtre palladienne, fronton triangulaire à oculus ovale et amortissement à gradins supportant un globe et une croix) et de deux pans en retrait (chacun percé d'une porte cintrée à portail classique en pierre de taille et d'un oculus et couronné d'un aileron avec une urne à l'extrémité);
- les caractéristiques des murs de la nef et du choeur, ceux du choeur étant plus haut que ceux de la nef, dont les saillies du côté de la façade, les fenêtres surmontées d'impostes cintrées, les chambranles en bois mouluré, la corniche en bois ainsi que le revêtement de planches verticales à couvre-joint;
- les caractéristiques du clocher au profil en gradins placé sur le faîte du toit derrière la façade, dont la base carrée couronnée d'urnes aux angles, la chambre des cloches et le lanternon à pans coupés percés d'ouvertures cintrées, le bandeau d'attique orné d'un motif circulaire et la flèche polygonale surmontée d'une croix et d'un coq;
- les caractéristiques de la sacristie greffée à l'abside, dont le plan rectangulaire, l'élévation d'un étage et demi, le toit à deux versants légèrement retroussés couvert de tôle à la canadienne, les lucarnes à croupe du versant sud, les fenêtres en bois à battants à petits carreaux, le mur pignon aveugle, les planches cornières, la corniche en bois et le chemin couvert la reliant à l'église.

Les éléments clés de l'église de Saint-Jean liés à l'intérêt de son intérieur comprennent, notamment :
- son décor architectural, dont la fausse voûte à arc surbaissé (ornée d'arcs doubleaux et de gloires), le retable du choeur (colonnes corinthiennes cannelées, supportant un fronton en segment de cercle orné d'un relief représentant un nuage, des rayons et le triangle de la Trinité, et pilastres supportant un entablement du même ordre), les retables latéraux (niches ornées de statues et encadrées de pilastres ioniques cannelés au piédestal ouvragé supportant l'entablement surmonté d'un attique) ainsi que les pilastres corinthiens cannelés au piédestal ouvragé et l'entablement de la nef;
- son mobilier liturgique, dont la chaire (cuve aux panneaux sculptés soulignée d'un cul-de-lampe tronqué, dorsal orné de motifs rocaille et encadré de pilastres corinthiens supportant un entablement, abat-voix hexagonal souligné de glands et couronné de volutes couvertes de feuillages portant une urne et un bouquet de fleurs), le banc d'oeuvre (banc, dorsal encadré de pilastres corinthiens supportant un entablement, dais rectangulaire souligné de glands et couronné de volutes couvertes de feuillages portant une urne et un bouquet de fleurs), les trois autels et les fonts baptismaux;
- les deux tribunes arrière au garde-corps ouvragé;
- l'intérieur peint en blanc rehaussé de dorures;
- les tableaux représentant « Saint François-Xavier évangéliste », « Sainte Anne secourant des naufragés » et « La Mort de saint Joseph ».

Les éléments caractéristiques de l'église de Saint-Jean liés à son importance dans le paysage comprennent, notamment :
- sa situation au bas d'une forte dénivellation, sur un terrain délimité par le fleuve Saint-Laurent et le chemin Royal, au coeur du noyau villageois de Saint-Jean-de-l'Île-d'Orléans;
- sa relation avec les autres éléments de l'ensemble religieux;
- son orientation dans un axe est-ouest avec le choeur tourné vers l'est.

Reconnaissance

Juridiction

Québec

Autorité de reconnaissance

Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine

Loi habilitante

Loi sur les biens culturels

Type de reconnaissance

Monument historique classé

Date de reconnaissance

1957/01/03

Données sur l'histoire

Date(s) importantes

s/o

Thème - catégorie et type

Catégorie de fonction / Type de fonction

Actuelle

Historique

Religion, rituel et funéraille
Centre religieux ou lieu de culte

Architecte / Concepteur

Louis-Thomas Berlinguet

Constructeur

François-Jessé Moreau

Informations supplémentaires

Emplacement de la documentation

Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine. 225, Grande Allée Est Québec (Québec) G1R 5G5

Réfère à une collection

Identificateur féd./prov./terr.

92814-81578

Statut

Édité

Inscriptions associées

Vue aérienne

Arrondissement historique de l'Île-d'Orléans

L'arrondissement historique de l'Île-d'Orléans, décrété en 1970, est un territoire à caractère rural couvrant la totalité de cette île, d'une longueur approximative de 34 km et…

RECHERCHE DANS LE RÉPERTOIRE

Recherche avancéeRecherche avancée
Trouver les lieux prochesTROUVER LES LIEUX PROCHES ImprimerIMPRIMER
Lieux proches