Description du lieu patrimonial
Construit vers 1878, le bureau télégraphique du Canadien Pacifique est un édifice commercial de quatre étages en brique, de style à l'italienne. Il est situé sur la rue Prince William à l'intérieur des limites du quartier patrimonial Trinity Royal de Saint John.
Valeur patrimoniale
Le bureau télégraphique du Canadien Pacifique a été désigné lieu patrimonial local en raison de son architecture et de son association avec ses anciens occupants.
Le bureau télégraphique du Canadien Pacifique est reconnu comme témoin de l’importance de la reconstruction d’un quartier commercial de Saint John. Il fait partie d'une collection d'immeubles gouvernementaux, commerciaux et résidentiels qui ont été construits entre 1877 et 1881 après que les deux tiers de la ville de Saint John aient été détruits par le grand incendie de Saint John en 1877. Cet édifice rappelle ce sinistre et la ferme intention des résidents de Saint John de reconstruire la ville. L’emploi de la brique laissait entendre qu’à l’avenir la ville résisterait davantage au feu. Les éléments et la conception de cet édifice démontrent que la nouvelle ville allait être reconstruite aussi bien, sinon mieux que celle qui venait d’être détruite. Le bureau télégraphique du Canadien Pacifique est un bon exemple d’architecture commerciale du style à l’italienne de la période de reconstruction à Saint John. L’édifice est situé à l’intérieur des limites du quartier patrimonial Trinity Royal, reconnu officiellement par la ville de Saint John en 1982.
Le bureau télégraphique du Canadien Pacifique est reconnu également pour son association avec la famille Walker. L'immeuble a été construit à la demande de James Walker peu après le Grand incendie en 1877. En 1915, son fils, John Douglas Walker, achète l'immeuble. La famille Walker possède les titres de propriété de cet immeuble jusqu'en 1954.
Le bureau télégraphique du Canadien Pacifique est reconnu également pour son association avec ses occupants qui y ont opéré leur entreprise. Un de ses premiers occupants était William Lockhart connu comme le principal encanteur à Saint John pendant de nombreuses années. Il a dirigé son entreprise dans les locaux de cet immeuble jusqu'en 1893.
William Hawker a occupé un espace dans le bureau télégraphique du Canadien Pacifique. En 1895, il a déménagé dans cet immeuble parce que son entreprise avait besoin de plus d'espace et il a commencé à fabriquer les remèdes Hawker. Il a par la suite vendu sa gamme de remèdes à la Canadian Drug Company. Les trois fils de William Hawker sont tous devenus des pharmaciens. William Hawker est mort en 1937.
Un avocat influent, James King Kelley, a ouvert son cabinet dans cet immeuble. En 1890, il a été admis au Barreau du Nouveau-Brunswick et a déménagé dans le bureau télégraphique du Canadien Pacifique en 1899. En 1912, il a été admis au Conseil du roi. Il a été membre du conseil municipal de la ville de Saint John et a été nommé secrétaire de ce même conseil. Il était l'un des pionniers les plus actifs dans la construction de l'hôpital du comté de Saint John. Il a été aussi l'une des premières personnes de la collectivité à promouvoir le « chalet pavillonnaire » pour le bien-être de l'enfance; chaque chalet avec sa « mère », afin de permettre aux enfants de bénéficier d'une atmosphère vraiment familiale, puisqu'il croyait fermement qu'il s'agissait d'une atmosphère de loin meilleure que celle que l'on retrouve dans un grand immeuble de séjour permanent. M. Kelley a également préconisé l’idée d'une prison agricole.
La compagnie télégraphique Canadien Pacifique a figuré parmi les occupants de cet immeuble de 1899 à 1912. Le répertoire de la ville, le McAlpine City Directory, a été publié dans cet immeuble de 1924 à 1939.
Source : Services d’urbanisme et de développement – Ville de Saint John
Éléments caractéristiques
Les éléments caractéristiques qui décrivent le bureau télégraphique du Canadien Pacifique incluent notamment :
- la volumétrie rectangulaire de quatre étages occupant la largeur du lot ;
- les murs extérieurs en brique ;
- l'emplacement symétrique des fenêtres rectangulaires ;
- les bandeaux d'encorbellement à la ligne de toiture ;
- la corniche à consoles marquant la ligne du toit ;
- les linteaux et appuis en saillie continus en grès ;
- les briquetages décoratifs au-dessous des fenêtres du quatrième étage ;
- les entablements à fronton au-dessus des fenêtres du deuxième étage.
Les éléments caractéristiques qui décrivent la devanture incluent notamment :
- la porte en bois en retrait munie d’un panneau de verre dans la baie centrale ;
- les impostes et les fenêtres latérales ;
- la grande corniche ;
- les pilastres ;
- les cloisons en bois.