Description du lieu patrimonial

La résidence Thomas Regan est une maison de deux étages en bois de style à l'italienne. Elle se trouve sur la rue Orange dans le quartier patrimonial de la rue Orange de la ville de Saint John.

Valeur patrimoniale

La résidence Thomas Regan est désignée lieu patrimonial local en raison de sa valeur architecturale et pour son association avec les personnes qui l’ont occupée.

La résidence Thomas Regan est reconnue parce qu'elle est issue de l'explosion survenue dans le domaine de la construction au tournant du XXe siècle. Le grand incendie qui a frappé Saint John en 1877 a détruit la presque totalité de la péninsule centrale de cette ville, mais le district commercial a rapidement été rebâti. On a cependant reporté à plus tard la reconstruction de nombreux lots résidentiels qui se trouvaient au sud de cette zone. Cette décision était due en partie au fait que certains résidents s'éloignaient des secteurs commerciaux et que de nombreux autres désertaient la ville parce qu'ils avaient immédiatement besoin d'un emploi. Par contre, entre la fin des années 1890 et le début des années 1900, ces lots ont connu une activité de construction fébrile. Cette résidence est un bon exemple d'architecture résidentielle de style à l'italienne de cette période de reconstruction retardée après l'incendie.

La résidence Thomas Regan est reconnue également pour son association avec deux citoyens très éminents de Saint John, H.A. Doherty et Thomas P. Regan. Cette résidence a été contruite en 1892 pour M. Doherty. Il était un propriétaire d’hôtel bien connu à Saint John. Il a fait ses débuts à dix ans en travaillant comme commis à l’hôtel Stubbs, sur la rue Prince William. Plus tard, il a été embauché par Thomas F. Raymond, propriétaire de l’hôtel Royal où il s’est hissé au poste de chef de réception. Après la mort de T. F. Raymond, en 1893, Doherty et le neveu de Raymond, William E. Raymond, se sont associés pour acquérir l’établissement qui porta le nom de Raymond & Doherty. Sous la direction de Doherty et Raymond, une centrale électrique à vapeur a été installée qui a fournie l'électricité à travers l'hôtel et le pouvoir fourni pour un ascenseur électrique, un des premiers dans la province. Lorsque Doherty est décédé en 1911, l’hôtel Royal avait acquis une renommée nationale; il était devenu le lieu de rencontre traditionnel des gens d’affaires de la ville, et des artistes et des dignitaires de passage à Saint John. Doherty résida dans cette maison de la rue Orange, jusqu’à ce qu’elle soit rachetée par Thomas P. et Helen M. Regan en 1908.

Fils de Patrick Regan, un influent commerçant de Saint John, Thomas est également né dans cette ville. Il a été reçu au barreau du Nouveau-Brunswick en 1885 et a entamé sa pratique du droit à Saint John plus tard cette année-là. Sa carrière d’avocat dura 67 ans, un record provincial au moment de son décès. En 1875, on le nomma arbitre de l’équité. En 1901, il devint registraire adjoint à la Chambre de la chancellerie de la Cour suprême. Après cette nomination, Regan s’est activement intéressé aux affaires locales, provinciales et nationales. Il a notamment été président de l’opéra de Saint John pendant plusieurs années. Il a par ailleurs été l’un des premiers à posséder une automobile au Nouveau-Brunswick; à ce titre, il a joué un rôle de premier plan dans l’élaboration d’un meilleur réseau routier et d’une législation plus adéquate sur les véhicules à moteur dans la province et au Canada. Entre 1912 et 1940, il a été président de la New Brunswick Automobile Association, directeur de l’Association des transports du Canada (autrefois l’Association canadienne des bonnes routes) et vice-président de l’Association canadienne des automobilistes. Regan est demeuré à sa résidence de la rue Orange jusqu’à sa mort en 1953, et ses descendants habitent encore là aujourd’hui.

Source: Services d’urbanisme et de développement - Ville de Saint John

Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques qui décrivent la résidence Thomas Regan incluent notamment :
- la volumétrie rectangulaire de deux étages ;
- le revêtement en clins ;
- la corniche en saillie ornée de boiseries en pointe et de consoles en volute ornementées ;
- la fenêtre en baie de deux étages ;
- les fenêtres simples, doubles et triples avec frontons artistiquement sculptés et entablements supportés par des consoles en volute ;
- l’entrée surmontée d’un entablement à demi-fronton artistiquement sculpté supporté par des consoles décoratives en forme de volute, en bois ;
- les pilastres de chaque côté de l’entrée, couronnés par des boiseries
décoratives ;
- la porte d’entrée double en bois et en verre, surmontée d’une imposte rectangulaire ;
- les fondations en brique.