Description du lieu patrimonial
L’édifice Ritchie est un grand bâtiment commercial de style à l'italienne de trois étages en brique, recouvert de stucco. Il se trouve à l’intersection sud-ouest des rues Princess et Canterbury, dans le quartier historique Trinity Royal de la ville de Saint John.
Valeur patrimoniale
L’édifice Ritchie est désigné lieu patrimonial local en raison de son concepteur et premier propriétaire, l’honorable sir William Johnstone Ritchie, de son association avec la pratique du droit, ainsi que pour son architecture.
Né en Nouvelle-Écosse en 1813, l’honorable sir William Johnstone Ritchie est nommé au Barreau de cette province en 1837, mais l’année suivante, il déménage à Saint John, au Nouveau-Brunswick, pour y établir sa pratique. Dès le début de la décennie 1840, son cabinet est le plus important et le plus lucratif que l’on n’ait jamais vu dans cette ville. En 1865, il devient juge en chef du Nouveau-Brunswick et, dix ans plus tard, il est nommé juge puîné à la Cour suprême du Canada. En 1879, John A. MacDonald l’élève au rang de juge en chef du Canada. Cinq ans plus tard, il est adjoint au gouverneur général Lord Lansdowne. Pendant qu’il habite à Saint John, il achète un certain nombre de propriétés, et son amour de l’architecture est notoire. En effet, il planifie lui même la construction de ses édifices, dont l'édifice Ritchie. Sir William Johnstone Ritchie est décédé à Ottawa en 1892 à l’âge de 78 ans. Son mandat comme juge en chef de la Cour suprême a été de 13 ans et 8 mois et demi, un record inégalé dans les annales du Canada. Son épouse a été la fondatrice et la première présidente de la section régionale d’Ottawa du Conseil national des femmes du Canada.
Sir William Ritchie a acheté l’édifice qui se trouvait sur ce lot en 1843 et y a pratiqué le droit jusqu’en 1853, date à laquelle il a fait construire l’« ancien édifice Ritchie » sur le même site. On dit que cet ancien bâtiment était un bel exemple d’architecture, mais qu’il était en avance sur son époque en tant que centre de pratique du droit. En 1874, il est la proie des flammes, puis reconstruit, pour être à nouveau détruit dans le grand incendie de Saint John en 1877. La structure actuelle a été érigée peu de temps après au même endroit. Les édifices Ritchie qui se sont dressés sur ce site étaient des points de repère notables, et le bâtiment actuel ne fait pas exception. On croit que les fondations et les murs de l'édifice précédents ont servi à la construction du plus récent. Ce foyer de travail important pour les avocats et les juges les plus fameux de Saint John abritait également des sténographes et des comptables. Au troisième étage, un immense studio était occupé par des photographes. La Société du barreau de Saint John y avait également des bureaux. Au moment de la construction, on a recouvert les façades extérieures en briques d’un mince crépi de ciment qui a été façonné pour ressembler à de la pierre. Lorsque, plusieurs années plus tard, les propriétaires ont gratté la couche supérieure, ils ont découvert les briques de mauvaise qualité et les ont à nouveau recouvertes de crépi. Ils ont également retiré de nombreux éléments extérieurs, tels que des corniches et du remplage, mais ce qui demeure suffit à faire de l’édifice un bel exemple d'architecture commerciale de style à l'italienne de la période de reconstruction après l'incendie en 1877.
Source: Services d’urbanisme et de développement – Ville de Saint John
Éléments caractéristiques
Les éléments caractéristiques qui décrivent l’édifice Ritchie incluent notamment :
- la volumétrie rectangulaire de trois étages couvrant tout le lot ;
- le crépi de ciment ;
- les chaînes d’angle ;
- les fenêtres en bois coulissant verticalement ;
- la grande corniche de la ligne de toit avec un parapet central au-dessus d'une baie en saillie ;
- à l'étage supérieur, deux grands ensembles de fenêtres triples à arche segmentée et appuis à consoles en encorbellement ;
- les fenêtres à arc en plein cintre avec têtes en saillie et appuis à consoles en encorbellement au premier étage ;
- sur la baie centrale, une fenêtre à arc en plein cintre avec clé de voûte, rosace et un panneau d'allège en balustrade entre les étages ;
- la devanture à gradins qui compense pour la pente de la rue ;
- les vitrines à arche segmentée de la devanture ;
- les dentelets sur la corniche de la devanture ;
- les pilastres divisant la devanture ;
- l’entrée centrale avec une porte en bois à panneaux de verre, fenêtres latérales et imposte ;
- les modillons dans l’arc en plein cintre au-dessus de l’entrée centrale.