Description du lieu patrimonial

La maison Christopher Scott est une résidence de style néoclassique en brique qui compte deux étages et demi. Elle a été construite vers 1821 et se trouve sur la rue Edward à St. Andrews.

Valeur patrimoniale

La maison Christopher Scott a été désignée lieu patrimonial local en raison de son architecture, de la préservation de son caractère de début du XIXe siècle et de son association avec les familles Scott et Street.

La maison est un bon exemple de l'architecture résidentielle du style néoclassique du début du XIXe siècle à St. Andrews. L'entrée classique et la volumétrie rectangulaire de deux étages et demi donnent a cette résidence une apparence monumentale typique de ce style.

La maison aurait été construite vers 1821 pour John Strang. John Strang est arrivé à St. Andrews de l'Écosse en 1810 à titre d'associé de Christopher Scott dont il aurait été le neveu. En 1823, il a vendu la maison à Christopher Scott et l'année suivante, à l'âge de 38 ans, il a été porté disparu en mer alors qu'il voyageait à bord du paquebot à vapeur New York en provenance de Boston.

La durée du séjour de Christopher Scott dans la région n'est pas connue, mais, en 1825, il a loué la propriété et la totalité de l'ameublement à la veuve de John Strang. De nombreux auteurs ont qualifié Christopher Scott de contrebandier, de corsaire et de financier.

Christopher Scott était le fils de William Scott, dirigeant de l'entreprise de construction navale Clyde de Scott and Company en Écosse. En 1799, il a été envoyé au Nouveau-Brunswick, accompagné de 50 ouvriers qualifiés, afin d'établir un chantier naval en tirant avantage de l'approvisionnement illimité des colonies en bois d'œuvre et de bâtir le plus grand nombre de navires possible. En 1803, il s'est lancé en affaires à son propre compte. Son effectif était de 400 employés. Il s'est établi à St. Andrews en 1810 et a amassé une fortune considérable au moyen du commerce illégal avec les États-Unis. En 1812, il a financé le Blockhaus St. Andrews et, en 1822, il a fourni l'argent nécessaire à l'achèvement de l'église presbytérienne Greenock, soit deux biens patrimoniaux conçus localement. L'église a été nommée d'après sa ville natale, Greenock, en Écosse. La maison se trouve en face de l'église historique. En 1820, Christopher Scott était considéré comme l'un des hommes les plus riches du Nouveau-Brunswick. En 1820, il a joué un rôle de premier plan dans l'établissement de la Banque du Nouveau-Brunswick et, en 1822, il a établi la Banque du comté de Charlotte. Il va sans dire que Christopher Scott a joué un rôle prépondérant dans le développement de l'industrie de la construction navale et du commerce qui lui est lié.

Christopher Scott est déménagé en Angleterre en 1828 où il est décédé en 1833. Dans son testament, il a tout légué, y compris la maison, à William Scott « mon présumé fils illégitime ». Jusqu'à son décès en 1836, la veuve de John Strang aurait habité la maison. En 1838, à l'âge de 30 ans, le fils de Christopher, William, est décédé de ses blessures après être tombé dans la coque d'un navire.

Après avoir appartenu à la famille Scott pendant 20 ans, la maison a été achetée par George D. Street, en 1843.George Dixon Street est né à Calcutta, en Inde, en 1812. Il s'est établi au Nouveau-Brunswick en 1824 pour étudier le droit dans le cabinet de son oncle, Alfred Street. En 1835, il a été admis au Barreau du Nouveau-Brunswick. En 1840, il a été nommé greffier aux homologations et, en 1866, juge successoral. Il a représenté le comté de Charlotte à l'Assemblée législative en 1856 et en 1857 en plus d'avoir été, pendant plusieurs années, président de la Banque du comté de Charlotte et directeur de la société New Brunswick and Canada Railway. Il est décédé dans cette maison en 1882.

Source : Archives du comté de Charlotte - Vieille prison, St. Andrews, Nouveau-Brunswick - Dossier des lieux patrimoniaux de St. Andrews, « Christopher Scott House »

Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques qui définissent cette maison de style néoclassique incluent notamment :
- le plan rectangulaire de deux étages et demi ;
- le toit à pignon faiblement incliné ;
- la disposition et les proportions des fenêtres ;
- les fenêtres en bois six sur six qui coulissent verticalement ;
- les linteaux encastrés en grès et les appuis à projection ;
- les fondations de pierre de taille ;
- la grande cheminée à l'extrémité;
- les fenêtres latérales avec panneaux en bois à la base ;
- le verre détaillé dans les fenêtres latérales et l'imposte ;
- la grande porte en bois de style chrétien à panneau unique ;
- les contours en pierre de l'entrée et le linteau avec motifs en retrait ;
- les grandes façades latérales avec avant-toits à retour court.