Description du lieu patrimonial
La chapelle de Tadoussac, classée en 1965, est une ancienne chapelle de mission construite entre 1747 et 1750. Le bâtiment en bois, lambrissé de planches à clins peintes en blanc, se compose d'une nef rectangulaire à un vaisseau et d'un choeur terminé par une abside à pans coupés. Sa façade est percée d'une porte à deux battants et d'une fenêtre cintrée à petits carreaux. Elle est surmontée d'un clocher à une lanterne et d'une croix. Le toit à deux versants retroussés en bardeaux est peint en rouge. Une sacristie en bois est adossée au choeur. La désignation comprend aussi le terrain, qui inclut une partie du cimetière. Il est bordé par un muret en pierre le long de la rue et par une clôture en bois en façade. Un site archéologique inscrit à l'Inventaire des sites archéologiques du Québec est associé au lieu. La chapelle bénéficie d'une aire de protection. Elle est située dans la municipalité de Tadoussac. Elle occupe un emplacement exceptionnel, en surplomb d'une baie au confluent de la rivière Saguenay et du fleuve Saint-Laurent.
Valeur patrimoniale
La valeur patrimoniale de la chapelle de Tadoussac repose sur son intérêt historique et sur son ancienneté. L'édifice, bâti entre 1747 et 1750, est l'un des plus anciens lieux de culte en bois à subsister au Québec. Au moment de sa construction, Tadoussac était déjà riche en histoire. Par sa position au confluent de la rivière Saguenay et du fleuve Saint-Laurent, deux artères commerciales importantes, ce havre naturel constitue un emplacement stratégique. Les Amérindiens y pratiquent le troc depuis la préhistoire, et les marchands européens le fréquentent dès le milieu du XVIe siècle. En 1600, Pierre de Chauvin de Tonnetuit (mort en 1603) y fonde le premier poste de traite en Nouvelle-France et essaiera en vain d'y implanter un établissement permanent. Plaque tournante de la traite des fourrures, Tadoussac est aussi l'un des premiers centres missionnaires de la colonie destiné à l'évangélisation des Amérindiens. En 1615, les Récollets établissent la mission de Sainte-Croix de Tadoussac, à proximité du poste de traite. Les Jésuites les remplacent en 1641 et la desservent jusqu'en 1782. Pendant plus de soixante ans, des prêtres du diocèse de Québec y sont dépêchés ponctuellement. Les Oblats de Marie-Immaculée prennent la relève à partir de 1845. Avec la construction de l'église paroissiale en 1884, la chapelle devient un lieu d'intérêt pour les villégiateurs. Cet édifice constitue ainsi un témoin de l'importance de Tadoussac en tant que lieu de rencontre, en plus d'évoquer les efforts des missionnaires chargés de l'évangélisation des Amérindiens et la vocation touristique de l'endroit.
La valeur patrimoniale de la chapelle de Tadoussac repose aussi sur son intérêt architectural. Construite selon les plans du père jésuite Claude-Godefroy Coquart (1702-1765), cette chapelle est un exemple éloquent des petits lieux de culte édifiés en Nouvelle-France. Très sobre, elle présente une charpente en pièce sur pièce, des murs marquant un léger fruit et lambrissés de planches ainsi qu'une abside à pans coupés. Des éléments se sont ajoutés au XIXe siècle, comme les fenêtres cintrées, les larmiers retroussés et la sacristie. La cloche, importée de France en 1647, serait l'objet le plus ancien de ce lieu de culte. L'intérieur est de facture dépouillée. La voûte en berceau est lambrissée de planches. Le tabernacle richement orné, exécuté par Pierre Émond (1738-1808) en 1790 et offert en 1880, contraste avec le reste du décor. Par sa grande simplicité, la chapelle de Tadoussac illustre les édifices religieux desservant les établissements peu peuplés aux XVIIe et XVIIIe siècles.
La valeur patrimoniale de la chapelle de Tadoussac repose également sur son intérêt paysager. Cette chapelle s'élève sur un emplacement exceptionnel, en surplomb d'une baie au confluent de la rivière Saguenay et du fleuve Saint-Laurent, et offre un panorama remarquable sur le fleuve. En raison de l'importance de la villégiature à Tadoussac et du caractère pittoresque du lieu, elle compte parmi les symboles du patrimoine religieux québécois.
Source : Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, 2007.
Éléments caractéristiques
Les éléments clés de la chapelle de Tadoussac liés à son intérêt historique et paysager comprennent, notamment :
- sa situation stratégique en surplomb d'une baie au confluent de la rivière Saguenay et du fleuve Saint-Laurent;
- le panorama remarquable sur le fleuve;
- le site archéologique inscrit à l'Inventaire des sites archéologiques du Québec;
- le terrain, occupé par une partie du cimetière, bordé par un muret en pierre le long de la rue et par une clôture en bois en façade.
Les éléments clés de la chapelle de Tadoussac liés à son intérêt architectural comprennent, notamment :
- le volume, dont le plan rectangulaire composé d'une nef à un vaisseau et d'un choeur terminé par une abside à pans coupés, le toit à deux versants retroussés et la sacristie adossée au choeur;
- les matériaux, dont la charpente en pièce sur pièce, le lambris de planches à clins peintes en blanc, les longs-pans présentant un léger fruit ainsi que la couverture en bardeaux de cèdre peinte en rouge;
- les composantes de la façade, dont la porte à deux battants au chambranle en bois, la fenêtre cintrée à petits carreaux, le clocher à une lanterne et la croix;
- les composantes des longs-pans, dont les fenêtres cintrées à petits carreaux;
- le décor intérieur de facture dépouillée, dont la voûte en berceau lambrissée de planches, le chevet en cul-de-four, le tabernacle aux ornements végétaux et architecturaux finement sculptés et dorés, le crucifix d'autel en bois, les marbres funéraires des pères Claude-Godefroy Coquart et Jean-Baptiste de La Brosse, le lustre à chandelles ainsi que le chemin de croix composé de petites gravures.