Description du lieu patrimonial
Le centre de l'interprétation de l'ardoise, cité monument historique, est un édifice en brique rouge d'inspiration néogothique, qui abrite un centre d'interprétation. Le temple est construit en 1889 pour servir de lieu de culte à une communauté congrégationaliste. Il est utilisé comme lieu de rassemblement des fidèles de l'Église unie du Canada à partir de 1925, puis à compter de 1949, pour la communauté presbytérienne francophone. Il se compose d'une nef unique, de plan rectangulaire, coiffée d'un toit aigu à deux versants droits. La façade, aménagée sur l'un des murs pignons, se distingue par sa sobriété. Elle se caractérise par son clocher-porche décentré percé de deux entrées. L'une donne accès au lieu de culte; l'autre mène à une salle située au sous-sol. La déclivité du terrain dégage ainsi un étage supplémentaire du côté de la rue. L'édifice est implanté parallèlement à la voie publique, dans l'ancien noyau villageois de Melbourne de l'actuelle ville de Richmond.
Valeur patrimoniale
La valeur patrimoniale du centre de l'interprétation de l'ardoise repose sur son intérêt architectural. Érigé en 1889, le bâtiment se distingue par son architecture néogothique, alors sous l'influence de l'époque victorienne. À la fin du XIXe siècle, l'architecture néogothique exploite tout particulièrement l'asymétrie des compositions, la verticalité des tours et la polychromie des surfaces comme décor. La silhouette pittoresque des édifices religieux et les effets visuels sont ainsi privilégiés. Quoique sobre, le centre de l'interprétation de l'ardoise acquiert cette silhouette significative par son clocher-porche placé en angle, sa flèche très effilée et la pente aiguë de son toit. La polychromie y est présente, mais subtile, comme la brique rouge des murs, les insertions de pierre des ouvertures et l'ardoise bleu-noir du toit. De plus, le bâtiment s'intègre à son site. Son volume, disposé parallèlement à la rue, est adapté à son terrain en pente et son clocher-porche, en angle, en fait un repère visuel dans le paysage environnant. Le centre de l'interprétation de l'ardoise retient l'attention par sa silhouette pittoresque associée à l'architecture néogothique de l'époque victorienne.
La valeur patrimoniale du centre de l'interprétation de l'ardoise repose aussi sur son intérêt historique. En effet, il témoigne de la production ardoisière des Cantons-de-l'Est. Cette industrie touche plus spécifiquement les environs de Melbourne, Kingsbury et Richmond, durant la seconde moitié du XIXe siècle. Ces villages comptent les plus importants gisements ardoisiers du pays. Une dizaine de carrières y sont exploitées entre 1850 et 1875, dont celle de New Rockland (près de Kingsbury), qui a donné naissance à un village aujourd'hui disparu. L'avènement du chemin de fer, le développement urbain au Canada, notamment à Montréal et en Ontario, et l'architecture de l'époque victorienne ont permis la croissance de cette industrie. L'ardoise, colorée et découpée en motifs variés, est alors prisée dans le recouvrement des toitures des édifices publics, religieux et civils. Ainsi, ceux de Melbourne, Kingsbury et Richmond, dont le centre de l'interprétation de l'ardoise, utilisent plus fréquemment ce matériau. L'abondance de l'ardoise dans ces endroits contribue à donner une touche particulière à l'architecture régionale. La toiture d'ardoise du centre de l'interprétation de l'ardoise évoque cette industrie florissante des Cantons-de-l'Est.
Source : Ville de Richmond, 2007.
Éléments caractéristiques
Les éléments caractéristiques du centre de l'interprétation de l'ardoise liés à son implantation comprennent, notamment :
- son site en pente;
- sa disposition parallèle à la rue;
- son escalier à deux volées avec garde-corps en métal conduisant à l'entrée principale.
Les éléments caractéristiques du centre de l'interprétation de l'ardoise liés à son intérêt architectural comprennent, notamment :
- son volume, dont la nef de plan rectangulaire, le toit aigu à deux versants droits, le clocher-porche s'élevant à l'angle de la façade et du long pan;
- ses matériaux, dont les fondations en moellon, le parement en brique rouge, les encadrements et détails ornementaux en brique et en pierre, la pierre portant l'inscription « 1889 », la rive du toit en bois, la cheminée en brique du chevet;
- ses ouvertures, dont les portes en bois à double vantail de l'entrée principale surmontées d'une imposte nervurée, les baies en arc brisé du temple (intégrant du verre coloré) et les baies en arcs surbaissés du sous-sol;
- son ornementation, dont les appuis en pierre et les couronnements de brique avec clefs de voûte en pierre des ouvertures;
- son clocher-porche, dont la chambre des cloches carrée lambrissée de planches de bois posées à clins et percée d'ouvertures à arc brisé avec abat-son et surmontée d'une flèche.
Les éléments caractéristiques du centre de l'interprétation de l'ardoise liés à son intérêt historique comprennent, notamment :
- la couverture en ardoise (posée à motifs).