Description du lieu patrimonial
L'église Saint-Luke, classée monument historique, est un lieu de culte de tradition anglicane et d'inspiration néogothique construit de 1867 à 1870. L'édifice en brique présente un plan composé d'une nef rectangulaire à un vaisseau et d'un choeur plus étroit à chevet plat. La façade est dotée d'un pignon découvert qui masque le toit aigu à deux versants droits. L'église est flanquée au sud d'une imposante tour-clocher hors d'oeuvre couronnée de créneaux, et des contreforts rythment les murs latéraux. Située au coeur de la ville de Waterloo, l'église Saint-Luke s'élève sur un terrain boisé à l'arrière et s'intègre au paysage pittoresque et vallonné environnant.
Valeur patrimoniale
La valeur patrimoniale de l'église Saint-Luke repose sur son intérêt architectural. L'édifice d'inspiration néogothique témoigne de l'influence au Québec de l'architecture religieuse anglaise dans la seconde moitié du XIXe siècle. Cette dernière est fortement marquée par les recommandations des sociétés qui étudient l'architecture gothique de Grande-Bretagne, telle la Cambridge Camden Society. Ces sociétés, qui comptent parmi leurs membres des dignitaires du clergé anglican, reconnaissent dans le gothique médiéval l'expression même de cette confession et réinterprètent le plan des églises selon la symbolique et la fonction de ses composantes. Au Québec, certains architectes s'inspirent des modèles qu'elles proposent pour la construction d'églises anglicanes. Érigée de 1867 à 1870 selon les plans de Thomas Seaton Scott (1826-1895), architecte renommé d'origine britannique établi à Montréal, l'église Saint-Luke reflète certaines de leurs recommandations, notamment par son volume où se distinguent les différentes fonctions associées au culte. Ainsi, le choeur se différencie de la nef par son volume plus bas et sa disposition en saillie. Le clocher, qui appelle les fidèles aux offices, est aménagé dans une tour hors d'oeuvre qui flanque la façade. De plus, les pignons découverts, les contreforts et les ouvertures en arc brisé, dont la large baie du chevet typique de l'architecture anglicane, sont représentatifs du vocabulaire néogothique.
La valeur patrimoniale de l'église Saint-Luke repose aussi sur l'intérêt de son intérieur. Le décor néogothique témoigne également de l'influence de l'architecture religieuse anglaise de cette période. Il reflète certaines pratiques couramment appliquées aux intérieurs des églises anglicanes, entre autres par l'utilisation de bois de teinte sombre contrastant avec la blancheur des murs, la charpente apparente et le plafond lambrissé de la nef, l'arc brisé et le jubé délimitant le choeur ainsi que les vitraux ornant les fenêtres à remplage. Offerts par les familles de Waterloo entre 1877 et 1962, les vitraux figurent parmi les éléments les plus remarquables de l'église et lui confèrent une grande luminosité. Toutes ces composantes forment un ensemble harmonieux, à la fois riche et sobre.
Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2004.
Éléments caractéristiques
Les éléments clés de l'église Saint-Luke liés à son implantation comprennent, notamment :
- sa situation au coeur de la ville de Waterloo, face à la rue;
- le terrain boisé à l'arrière;
- le paysage pittoresque et vallonné.
Les éléments clés de l'église Saint-Luke liés à son architecture néogothique comprennent, notamment :
- son volume, dont le plan composé d'une nef rectangulaire à un vaisseau et d'un choeur plus étroit à chevet plat, les toits à deux versants droits (celui de la nef percé de chatières et celui du choeur et de ses antichambres d'un niveau plus bas), la tour-clocher hors d'oeuvre (munie d'ouvertures en arc brisé, de contreforts et de créneaux), les pignons découverts reposant sur des corbeaux ainsi que le soubassement surhaussé;
- ses matériaux, dont la maçonnerie en brique ocre rouge, le soubassement en pierre brute, la couverture en tôle à baguettes brunâtre, les ouvertures en bois ainsi que les archivoltes, les appuis et les rampants en pierre de taille grise;
- les ouvertures de la façade disposées symétriquement, dont la porte centrale à deux vantaux surmontée d'un tympan en arc brisé, les fenêtres à remplage de part et d'autre de la porte, la fenêtre triple en arc brisé au centre du pignon et le quatre-feuilles au sommet;
- les longs-pans dotés de contreforts et de fenêtres à remplage en arc brisé;
- le mur arrière des antichambres du choeur aux fenêtres à remplage en arc brisé;
- le chevet percé d'une large baie à remplage en arc brisé et doté de contreforts aux angles.
Les éléments clés de l'église Saint-Luke liés à son intérieur néogothique comprennent, notamment :
- ses matériaux, dont les nombreux éléments en bois teint et verni contrastant avec les murs et les caissons blancs du choeur;
- son décor, dont la charpente apparente et le plafond lambrissé de la nef, l'arc brisé séparant le choeur de la nef, les caissons du choeur ainsi que la clôture finement sculptée séparant le choeur et la sacristie aménagée dans l'antichambre à la gauche du choeur;
- son mobilier liturgique, dont le retable en bois ouvragé du choeur, le jubé en bois finement sculpté séparant le choeur de la nef, la chaire en bois sculpté, les bancs en bois du choeur, les fonts baptismaux en marbre gris posés sur une plate-forme richement travaillée et l'orgue doté de deux buffets (l'un dans la nef et l'autre dans le choeur);
- ses ouvertures, dont les portes en bois ouvragé, les remplages sculptés des fenêtres et les vitraux.