Description du lieu patrimonial

La gare du Grand Tronc à Richmond est située sur la rue principale, dans la basse ville, à côté de la rivière Saint-François. Cette gare à l’architecture pittoresque comprend un bloc central de deux étages.

Valeur patrimoniale

La Gare ferroviaire de la Canadien National à Richmond a été désignée gare ferroviaire patrimoniale en raison du rôle historique et contextuel qu’elle a joué dans le développement de la ville, ainsi que pour ses qualités architecturales.

La ville de Richmond, située à la jonction des lignes de chemin de fer qui relient Montréal et Québec à Portland, dans le Maine, a été un carrefour ferroviaire important depuis la création du Grand Tronc dans les années 1850. Ce fut un important centre ferroviaire d’entretien et de réparation jusque dans les années 1950, longtemps après l’acquisition du Grand Tronc par le Canadien National. Le chemin de fer a été une source d’emplois et d’activités qui ont fourni une impulsion essentielle au développement de Richmond. La preuve de cette prospérité est encore visible dans le quartier des hôtels et des commerces adjacents à la gare.

La gare actuelle a été construite par le Grand Tronc en 1912, après qu’un incendie eut détruit le bâtiment précédent en 1883. C’est un bâtiment en brique, avec des linteaux de granit, beaucoup plus important et raffiné que les gares construites auparavant dans la région. La principale particularité de cette gare tient à son implantation au centre d’un triangle composé de trois lignes ferroviaires importantes. L’élévation latérale nord-ouest de la gare est traitée comme un élément central de sa composition, servant d’axe pour l’alignement des longues façades symétriques du bâtiment et l’alternance des espaces ouverts et fermés. Cet aspect est renforcé par la variation des niveaux de toiture de la gare et l’ondulation des surfaces de brique rouge.

La valeur patrimoniale de la Gare ferroviaire de la Canadien National à Richmond réside dans ses volumes architecturaux, le choix des matériaux de construction, le plan fonctionnel et le style caractéristique adapté au site.

Source :
Énoncé de valeur patrimoniale, Gare du Grand Tronc à Richmond, Québec, février 1993. Rapport d’évaluation patrimoniale RSR-070, 1991.

Éléments caractéristiques

Parmi les éléments caractéristiques de la Gare ferroviaire de la Canadien National à Richmond, il faut noter :

- son plan au sol composé de deux structures rectangulaires disposées de part et d’autre d’un passage de liaison,
- sa masse irrégulière formée d’une partie centrale de deux étages sous un toit en croupe avec un pignon à pan coupé en saillie, et de deux ailes d’un étage, coiffées de toits en croupe avec des lucarnes de comble – trois à une extrémité et une à l’autre extrémité,
- ses dimensions importantes et son orientation permettant l’utilisation et la vue des trois côtés,
- la définition des proportions décalées en fonction de l’axe de l’élévation latérale nord-ouest,
- l’alternance rythmée des espaces ouverts et fermés,
- la présence de cinq fenêtres caractéristiques en saillie et d’un passage couvert,
- la complexité et l’étagement des toitures,
- l’intégration esthétique harmonieuse des fonctions ferroviaires spéciales, par exemple, le poste du télégraphiste, en saillie sur deux étages, et le profond avant-toit qui unifie l’ensemble et abrite les voyageurs,
- les détails architecturaux pittoresques, en particulier les formes irrégulières des toitures, les pignons semblables à des tours, les lucarnes, les fenêtres à vitres multiples, les larges avant-toits, les fenêtres en saillie,
- la composition, les finis et les couleurs des matériaux d’origine : murs en brique rouge, maçonnerie de couleur rose, linteaux en pierre sculptée, détails décoratifs, portes, fenêtres et encadrements en bois,
- tous les éléments qui témoignent de la structure, du mobilier et des finis d’origine à l’intérieur de la gare,
- la lisibilité de la disposition fonctionnelle et de la configuration spatiale originale de la gare,
- l’utilisation ininterrompue des parcours d’accès et de circulations historiques,
- l’intégrité d’ensemble de la forme, du plan, des matériaux et des détails du bâtiment.