Description du lieu patrimonial
L’ancienne prison des femmes, aussi connue sous le nom de bâtiment A3, fait partie de l’ensemble fermé du pénitencier de Kingston. Il s’agit d’un bâtiment en pierre de trois étages conçu en plan rectiligne. L’entrée principale est agrémentée de détails d’inspiration classique tandis qu’un toit en croupe moyen et coiffé d’une coupole termine l’édifice. Les grandes fenêtres rectangulaires, disposées en rangées, sont régulièrement espacées sur toutes les façades. La désignation se limite au tracé au sol du bâtiment.
Valeur patrimoniale
L’ancienne prison des femmes est un édifice fédéral du patrimoine reconnu en raison de son importance historique, de l’intérêt qu’elle présente sur le plan architectural et de la place privilégiée qu’elle occupe dans son milieu.
Valeur historique
L’ancienne prison des femmes est étroitement associée à l’évolution des idées dans la pénologie canadienne. Elle est plus particulièrement associée à la séparation des détenues, à l’utilisation de cellules aménagées sur les murs extérieurs et à la modification du comportement grâce au classement des détenus et au traitement différent de chaque groupe. Les premières femmes emprisonnées à Kingston, en 1835, ont d’abord été provisoirement logées dans l’hôpital de la prison, puis dans l’aile nord. En 1913, les détenues intégrèrent le premier aménagement correctionnel pour femmes au Canada, connu sous le nom de « la section des femmes » du pénitencier de Kingston. Le manque d’espace finit par mener, en 1934, à la construction d’un établissement d’incarcération distinct pour les femmes, hors du complexe du pénitencier. L’ancienne prison des femmes devint un établissement qui tentait d’isoler et de fournir des traitements adaptés aux détenues de différentes catégories. Le bâtiment fut plus tard affecté à un usage administratif.
Valeur architecturale
L’ancienne prison des femmes est un très bel exemple du style néoclassique modernisé, dont les éléments classiques sont notamment le plan rectiligne, l’entrée principale aux détails d’inspiration classique et la petite coupole centrale. On retrouve les éléments modernisés dans le groupement vertical des fenêtres et les pierres de parement qui ornent les embrasures des fenêtres régulièrement espacées. Ce bâtiment est le seul existant, au pénitencier de Kingston, qui soit attribuable à Henry H. Horsey, architecte spécialisé dans la conception des plans de prisons.
Valeur environnementale
L’ancienne prison des femmes s’intègre au caractère actuel du milieu institutionnel où elle est située, au pénitencier de Kingston.
Sources : Dana Johnson, pénitencier de Kingston, Kingston (Ontario), Bureau d’examen des édifices fédéraux du patrimoine, rapport de recherche 89-032; Prison des femmes (A-3), pénitencier de Kingston, Kingston (Ontario), Énoncé de la valeur patrimoniale, 89-032.
Éléments caractéristiques
Les éléments suivants, qui définissent le caractère de l’ancienne prison des femmes, devraient être respectés.
Son style néoclassique modernisé, c’est-à-dire :
- le plan rectiligne et le toit en croupe en pente moyenne, coiffé d’une petite coupole centrale;
- la construction en maçonnerie;
- la corniche principale moulurée et l’entrée principale formée de deux pilastres latéraux coiffés d’un entablement;
- le groupement des fenêtres en rangées verticales formées de deux ou trois grandes ouvertures rectangulaires superposées séparées par des panneaux-allèges;
- les pierres de parement qui ornent les embrasures de fenêtre régulièrement espacées.
La façon dont l’ancienne prison des femmes s’intègre au caractère actuel du milieu institutionnel où elle se dresse au pénitencier de Kingston, c’est-à-dire :
- son style néoclassique modernisé, son échelle et les matériaux employés, qui s’harmonisent avec les bâtiments adjacents dans l’enceinte du pénitencier.