Description du lieu patrimonial
Le pont d'aluminium d'Arvida, cité monument historique, est un ouvrage de génie civil construit en 1949 et 1950. Ce pont en arc en aluminium se compose d'un tablier supérieur de 153,62 mètres comportant trois travées. La principale, un arc parabolique d'une portée de 91,50 mètres, s'élève à 32,91 mètres au-dessus de l'eau. Le pont d'aluminium d'Arvida enjambe un bras de la rivière Saguenay. Il relie l'ancienne ville d'Arvida à la centrale hydroélectrique Shipshaw II, dans l'arrondissement municipal de Jonquière de la ville de Saguenay.
Valeur patrimoniale
La valeur patrimoniale du pont d'aluminium d'Arvida repose sur son unicité. Ce pont est le premier au monde à être construit entièrement en aluminium. Durant la première moitié du XXe siècle, les ponts québécois et canadiens sont construits soit en bois, en acier ou en béton armé. L'aluminium n'est pas couramment utilisé à cette époque pour la construction de ponts, sauf pour deux courtes traverses : l'une à Massena (État de New York, États-Unis), et l'autre dans le port de Sunderland (Angleterre). Au moment de sa construction en 1949 et 1950, le pont d'Arvida est le premier à être entièrement fait d'aluminium. Les éléments de structure sont fabriqués en atelier et réalisés à partir de divers alliages d'aluminium. Ils sont ensuite assemblés par rivetage, boulons et broches étant aussi en alliages d'aluminium enduits de produits scellant. En raison de sa conception en aluminium, le pont d'Arvida pèse 163 tonnes; un pont similaire en acier en pèserait plus du double. La réalisation du pont d'Arvida constitue un événement important dans l'histoire du génie civil tant au Québec, au Canada, qu'à l'échelle internationale.
La valeur patrimoniale du pont d'aluminium d'Arvida repose aussi sur son intérêt technologique. Cette structure est un exemple de pont en arc à tablier supérieur. W. L. Pugh et les ingénieurs de la division Aluminium Laboratories de l'Alcoa optent pour ce type de pont, car il préserve la beauté naturelle du site. De plus, la présence de roc en surface permet ce genre de structure. Le pont se caractérise par son grand arc reposant sur des points d'appui de part et d'autre de l'obstacle à franchir. Son principe consiste à transférer une partie du poids du tablier vers l'arc, qui le transfère à son tour aux points d'appui. Le pont d'Arvida se compose d'un tablier supérieur de 153,62 mètres comportant trois travées. La principale, l'arc d'une portée de 91,50 mètres, s'élève à 32,91 mètres au-dessus de l'eau. Les poutres caissons sous l'arc sont renforcées par des poutres en treillis. Des poutres longitudinales continues, des poutres transversales et des longerons constituent le tablier du pont. Les garde-fous, faits de barres carrées insérées verticalement entre deux cannelures horizontales, sont conçus pour supporter de plus grandes forces latérales que d'ordinaire. La courbe gracieuse du grand arc, la finesse des poutres d'approche, les garde-fous intégrant les luminaires contribuent à l'intégration de cette structure légère à son environnement.
La valeur patrimoniale du pont d'aluminium d'Arvida repose en outre sur son association avec ses concepteurs et réalisateurs. En effet, plusieurs personnages importants de l'histoire du génie civil et de l'architecture au Canada figurent parmi eux. En 1943, sous la supervision de W. L. Pugh, les ingénieurs de la division Aluminium Laboratories de l'Alcoa entreprennent des études préliminaires pour déterminer l'emplacement et le type de pont convenant le mieux. La Ville d'Arvida demande dès le début du projet à Olivier Desjardins, ingénieur en chef du département des travaux publics de la province de Québec, ainsi qu'à l'architecte paysagiste Frederic G. Todd (1876-1948), et à l'architecte Harold Lee Fetherstonhaugh (1887-1971), de se joindre à cette équipe à titre de consultants. En 1946, la compagnie Dominion Bridge, une firme spécialisée dans la fabrication de pont en acier, est invitée à poursuivre le projet. Après des mois d'études et de discussions avec l'Alcoa, la Dominion Bridge propose deux projets de pont : l'un en acier, l'autre en aluminium. Malgré l'absence de précédent, c'est le pont en aluminium qui est retenu. La firme Pic Construction de Jonquière entreprend sa construction en août 1949. La firme d'ingénieurs Surveyer, Nenniger et Chenevert de Montréal (maintenant connue sous le nom SNC-Lavalin) est responsable de la supervision des travaux.
Source : Ville de Saguenay, 2007.
Éléments caractéristiques
Les éléments caractéristiques de l'implantation du pont d'aluminium d'Arvida comprennent, notamment :
- sa proximité d'Arvida;
- sa situation au-dessus d'un bras de la rivière Saguenay reliant l'ancienne ville d'Arvida à la centrale hydroélectrique Shipshaw II, dans l'arrondissement municipal de Jonquière de la ville de Saguenay.
Les éléments caractéristiques du pont d'aluminium d'Arvida liés à son unicité et son intérêt technologique comprennent, notamment :
- la structure en arc à tablier supérieur, dont le tablier de 153,62 mètres, les trois travées (la travée centrale étant un arc d'une portée de 91,50 mètres s'élevant de 32,91 mètres au-dessus de l'eau);
- ses matériaux, dont les divers alliages d'aluminium (Alcan : 26 S-T pour les plaques et la structure; 16 S-T, pour les rivets; 65 S-T, pour les garde-fous; 2 S pour la couche séparant l'aluminium du béton), le béton du tablier;
- ses divers éléments, dont les poutres d'approche, les poutres caissons renforcées d'entretoisement en treillis, les garde-fous intégrant les luminaires, les parapets ornementaux.