Description du lieu patrimonial

Le site du patrimoine de l'Église-Saint-Andrew-et-Saint-John, constitué en 2006, comprend un lieu de culte construit en 1926 pour l'Église unie. De petites dimensions, le bâtiment en bois présente une nef de plan rectangulaire et un choeur en saillie terminé par un chevet plat. Le corps principal est coiffé d'un toit à deux versants droits dont le faîte avant est surmonté d'un campanile; il est complété par un avant-corps rectangulaire. Deux porches également coiffés d'un toit à deux versants droits sont aménagés sur la façade latérale droite. L'église se trouve en bordure de la voie publique, sur un terrain planté d'arbres. Elle est située dans le secteur Kénogami de l'arrondissement municipal de Jonquière, dans la ville de Saguenay.

Valeur patrimoniale

La valeur patrimoniale du site du patrimoine de l'Église-Saint-Andrew-et-Saint-John repose sur son intérêt historique. Il témoigne du développement d'une communauté anglophone dans l'ancienne ville de Kénogami, au début du XXe siècle. À partir de 1910, l'industrie forestière connaît une croissance rapide dans la région du Saguenay. Des villes industrielles planifiées sont construites sur mesure pour les employés d'une grande entreprise. Parmi celles-ci se trouve Kénogami, aménagée à partir de 1911 en même temps que la mise en exploitation de la papeterie Price Brothers. Le secteur ouest de la ville est spécialement conçu pour les cadres, majoritairement anglophones. À l'origine, tous les citoyens anglophones partagent le même lieu de culte, soit l'église anglicane Saint-James-the-Apostle, construite en 1912. Au début des années 1920, la population presbytérienne de Kénogami, regroupant principalement des Écossais, se réunit dans un centre communautaire ainsi que dans le hall d'une école protestante. En 1926, cette communauté désormais rattachée à l'Église unie du Canada se dote d'un temple mieux adapté à ses besoins. L'Église unie du Canada, fondée l'année précédente, regroupe les Églises méthodistes et congrégationalistes ainsi qu'une partie de l'Église presbytérienne. Elle acquiert une ancienne école catholique située près de la rivière Saguenay, et déplace le bâtiment sur le site actuel. Celui-ci est agrandi par l'ajout d'un choeur et d'un avant-corps. L'église est appelée la Kénogami United Church. Elle devient la Saint-Andrew's United Church en 1953, puis l'église Saint-Andrew-et-Saint-John en 1993. Servant toujours au culte, mais maintenant utilisée par les anglicans, elle rappelle la présence anglophone dans l'évolution de la ville.

La valeur patrimoniale du site repose également sur l'intérêt architectural du lieu de culte. L'église Saint-Andrew-et-Saint-John est représentative des lieux de culte protestants construits en milieu rural. Ces derniers présentent généralement une architecture vernaculaire simple, une ornementation épurée ainsi que des dimensions modestes. Ils sont souvent construits en bois, un matériau produit localement. L'église Saint-Andrew-et-Saint-John est caractéristique de ce type de construction par sa petite taille, son apparence sobre, sa charpente en bois de même que par sa facture vernaculaire. Le principal élément de décor du bâtiment consiste en des remplages formant des arcs brisés dans les fenêtres rectangulaires. Les arcs brisés ainsi que le campanile constituent des moyens privilégiés pour distinguer ce bâtiment religieux modeste de l'architecture domestique locale.

Sources : Ville de Saguenay, 2008.

Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques du site du patrimoine de l'Église-Saint-Andrew-et-Saint-John liés à son intérêt historique comprennent, notamment :
- son implantation en bordure de la voie publique, sur un terrain planté d'arbres, dans le secteur Kénogami de l'arrondissement municipal de Jonquière;
- sa situation à proximité de la limite de l'ancien quartier ouvrier francophone et de l'ancien quartier des Anglais, non loin de la voie ferrée.

Les éléments caractéristiques de l'église Saint-Andrew-et-Saint-John liés à son intérêt architectural comprennent, notamment :
- son volume, dont le plan composé d'une nef rectangulaire et d'un choeur en saillie terminé par un chevet plat, le corps principal de l'église, constitué d'un bâtiment préexistant (une ancienne école catholique), le toit à deux versants droits, le campanile surmontant le faîte avant, l'avant-corps rectangulaire coiffé d'un toit à deux versants droits ainsi que les deux porches rectangulaires de la façade latérale droite;
- les matériaux, dont le bois de la charpente ainsi que des éléments architecturaux et ornementaux;
- les ouvertures, dont les fenêtres rectangulaires de dimensions diverses, les remplages formant des arcs brisés et des carreaux, la porte en bois à double vantail ainsi que la porte à baie octogonale.