Description du lieu patrimonial
La maison Louis-Joseph-De Montcalm, classée monument historique, comprend quatre résidences urbaines construites à partir de 1725 et modifiées selon le style néoclassique pendant le XIXe siècle. Les demeures en pierre, à deux étages et demi et à murs coupe-feu mitoyens, sont revêtues de planches horizontales. Trois d'entre elles présentent un plan rectangulaire et sont coiffées de toits à deux versants droits, tandis que celle située à l'extrémité ouest adopte le plan irrégulier de son emplacement et est coiffée d'un toit à croupe. Des annexes occupent le terrain à l'arrière. La maison Louis-Joseph-De Montcalm est située dans un milieu urbain, en bordure des fortifications de la rue des Remparts, dans la partie haute de l'arrondissement historique du Vieux-Québec. Trois sites archéologiques inscrits à l'Inventaire des sites archéologiques du Québec sont associés au lieu.
Valeur patrimoniale
La valeur patrimoniale de la maison Louis-Joseph-De Montcalm repose sur son association avec ce personnage. La demeure a été louée au marquis Louis-Joseph de Montcalm (1712-1759), maréchal de camp, qui arrive à Québec le 13 mai 1756, au début de la guerre de Sept Ans (1756-1763), pour prendre le commandement des troupes régulières françaises en Amérique du Nord. Vainqueur des Britanniques aux forts Chouaguen (1756), William-Henry (1757) et Carillon (1758), il est promu au grade de lieutenant général des armées de la Nouvelle-France, le 20 octobre 1758. Il s'installe dans la résidence au mois de décembre 1758, mais la quitte en juin 1759 pour rejoindre son quartier général de Beauport. Le 13 septembre 1759, les troupes sous son commandement perdent la bataille des plaines d'Abraham. Blessé à mort, le général expire le lendemain matin. La maison Louis-Joseph-De Montcalm évoque ainsi ce personnage important de l'histoire du Canada et du Québec.
La valeur patrimoniale de la maison Louis-Joseph-De Montcalm repose aussi sur son intérêt architectural. Cet ensemble monumental de quatre demeures en pierre est le résultat de plusieurs chantiers de construction échelonnés sur un siècle et demi. À la maison initiale, édifiée en 1725 selon les plans de l'ingénieur militaire Gaspard-Joseph Chaussegros de Léry (1682-1756), s'ajoutent deux pavillons trois ans plus tard. Au XIXe siècle, l'apparence extérieure de l'ensemble est transformé dans l'esprit néoclassique. Le volume est uniformisé, la façade organisée de manière symétrique, les lucarnes alignées avec les fenêtres et les murs revêtus de planches horizontales. En 1851, une demeure de plan irrégulier est ajoutée à l'ouest et, l'année suivante, la propriété est divisée en quatre lots. Malgré toutes ces modifications, la maison Louis-Joseph-De Montcalm conserve néanmoins certains éléments remontant au Régime français, dont la charpente de la toiture (de l'unité possédant un porche) à chevrons portant fermes avec pannes, croix de Saint-André, poinçons et entraits, la maçonnerie du rez-de-chaussée, les caves voûtées, les âtres, ainsi que les murs coupe-feu. L'ensemble est par conséquent un exemple remarquable de la fusion d'éléments d'inspiration française et d'éléments néoclassiques qui confère à l'architecture québécoise son caractère distinctif.
Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2005.
Éléments caractéristiques
Les éléments clés de la maison Louis-Joseph-De Montcalm liés à son implantation comprennent, notamment :
- sa situation dans un milieu urbain, en bordure des fortifications de la rue des Remparts, dans la partie haute de l'arrondissement historique du Vieux-Québec;
- la percée visuelle sur l'embouchure de la rivière Saint-Charles et le fleuve Saint-Laurent;
- les trois sites archéologiques inscrits à l'Inventaire des sites archéologiques du Québec associés au bien.
Les éléments clés de la maison Louis-Joseph-De Montcalm liés à son intérêt architectural comprennent, notamment :
- son volume composé de quatre unités adjacentes de deux étages et demi, soit trois maisons de plan rectangulaire coiffées de toits à deux versants droits et une maison de plan irrégulier coiffée d'un toit à croupe;
- ses caractéristiques rattachées à la maison urbaine d'inspiration française, dont la maçonnerie de pierre du rez-de-chaussée, les murs portants en pierre, la charpente de la toiture de l'unité dotée d'un porche à chevrons portant fermes (pannes, croix de Saint-André, poinçons et entraits), la couverture en tôle à la canadienne, les caves voûtées, les âtres, les murs coupe-feu mitoyens et les corbeaux;
- ses caractéristiques extérieures d'influence néoclassique, dont le revêtement de planches horizontales, la composition symétrique des façades (fenêtres rectangulaires à carreaux aux chambranles en bois moulurés et lucarnes à fronton et à la capucine), le porche ainsi que les portails à pilastres et entablement;
- ses caractéristiques intérieures d'influence néoclassique, dont les manteaux de cheminée, les portes, les plinthes, les moulures décoratives, les boiseries ainsi que les plâtres décoratifs;
- la verrière aux armoiries de Montcalm;
- les annexes situées à l'arrière.