Description du lieu patrimonial

La maison Maillou est un bâtiment autonome en pierre de deux étages coiffé d’un toit pentu en cuivre percé de lucarnes et de trois grosses cheminées. La maison présente deux volumes distincts. La maison principale a été construite en plusieurs étapes : il s’agissait à l’origine d’une maison d’un étage à laquelle un autre étage a été ajouté. Le rez-de-chaussée a ensuite été agrandi et relevé pour accommoder un deuxième étage. Une annexe de trois étages, perpendiculaire à la maison principale, a plus tard été ajoutée à l’arrière. La propriété englobe aussi une cour latérale et des dépendances. Elle se trouve dans le quartier historique du Vieux-Québec, près du château Frontenac. La désignation se limite au tracé au sol du bâtiment.

Valeur patrimoniale

La maison Maillou est un édifice fédéral du patrimoine classé en raison de son importance historique, de l’intérêt qu’elle présente sur le plan architectural et de la place privilégiée qu’elle occupe dans son milieu.

Valeur historique
La maison Maillou est un très bel exemple d’une résidence d’un riche propriétaire foncier à l’époque du régime français, alors que Québec devenait de plus en plus une ville de locataires. Occupée plus tard par l’intendance militaire britannique, elle évoque aussi la vocation administrative et militaire de Québec au XIXe siècle. Plusieurs personnes de marque dans la région ont occupé la maison à diverses époques, dont Jean-Baptiste Maillou, Antoine Juchereau Duchesnay et John Hale. En raison de son développement progressif, la maison est aussi une très bonne illustration de l’évolution de la ville.

Valeur architecturale
La maison Maillou est un très bel exemple d’architecture résidentielle urbaine française à saveur canadienne du XVIIIe siècle. Elle présente une composition harmonieuse et équilibrée tributaire du savoir-faire des artisans et ouvriers respectueux des traditions du régime français qui se sont transmises de génération en génération et du soin mis à toutes les étapes de la construction.

Valeur environnementale
La maison Maillou renforce le caractère urbain de son cadre sur la rue Saint-Louis et, avec les maisons Kent et Jacquet voisines, forment un ensemble qui permet d’imaginer l’apparence des lieux au début du XIXe siècle. La cour voisine et les dépendances évoquent également cette période. Située sur une des artères les plus connues du Vieux-Québec, la maison Maillou est un point de repère important et fait partie de la zone classée comme patrimoine mondial par l’UNESCO.

Sources :
Yvon Desloges et Yvan Fortier, Maison Maillou et café L’Estoc – 17, rue rue Saint-Louis, Vieux-Québec (Québec). Rapport du Bureau d’examen des édifices fédéraux du patrimoine, 90-33; Maison Maillou (Québec), Énoncé de la valeur patrimoniale, 90-33.

Éléments caractéristiques

Les éléments qui définissent le caractère de la maison Maillou, devraient être respectés.

Son esthétique et sa conception fonctionnelle, typique des bâtiments résidentiels d’inspiration classique française à saveur canadienne du XVIIIe siècle, et la très grande qualité des matériaux et de l’exécution, c’est-à-dire :
-sa volumétrie et ses proportions, dont le toit en pente très raide, les lucarnes, les imposantes souches de cheminées décentrées par rapport à l’axe du faîte du toit de la maison principale, et l’annexe à toit en appentis construite à l’arrière;
-la composition équilibrée de la façade avant, avec ses baies et fenêtres disposées symétriquement, de part et d’autre de l’entrée principale;
-les murs extérieurs en maçonnerie, la pierre de taille des encadrements de portes et de fenêtres, le bandeau entre les deux étages et le revêtement de planches à clin du pignon nord-est;
-les éléments inhabituels ajoutés au XIXe siècle, comme la « fenêtre vénitienne » de la façade arrière et les volets extérieurs en métal;
-la disposition, les détails et la finition à l’intérieur, qui sont le fait de changements de propriétaires et de fonction, et qui incluent des éléments caractéristiques de chaque période tout en s’accordant avec harmonie, comme les deux magnifiques foyers de pierre moulurée, plusieurs anciennes cloisons, les boiseries des portes, des fenêtres, des encadrements et des volets, la chambre forte de 1822 et l’escalier central.

La façon dont la maison renforce le cachet urbain typique du tournant du XIXe siècle de la rue Saint-Louis et constitue un repère important dans le Vieux-Québec, c’est-à-dire :
-la ressemblance entre la maison et les bâtiments voisins, de par son volume, son alignement et les matériaux employés;
-sa volumétrie, son plan et les matériaux employés, la cour latérale et les dépendances, autant d’éléments qui renforcent le cachet du Vieux-Québec;
-son emplacement dans le centre du quartier historique de la ville, qui accentue sa qualité de point de repère.