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Vieux Séminaire de Saint-Sulpice

116, rue Notre-Dame Ouest, Montréal, Québec, H2Y, Canada

Reconnu formellement en: 1985/06/04

Vieux Séminaire de Saint-Sulpice; Ministère de la Culture et des Communications, Jean-François Rodrigue, 2004
Vue avant
Vieux Séminaire de Saint-Sulpice; Ministère de la Culture et des Communications, Jean-François Rodrigue, 2004
Vue latérale
Vieux Séminaire de Saint-Sulpice; Ministère de la Culture et des Communications, Jean-François Rodrigue, 2004
Vue avant

Autre nom(s)

Vieux Séminaire de Saint-Sulpice
Vieux Séminaire des Sulpiciens

Liens et documents

Date(s) de construction

1684/01/01 à 1687/12/31

Inscrit au répertoire canadien: 2006/09/26

Énoncé d'importance

Description du lieu patrimonial

Le Vieux séminaire de Saint-Sulpice, classé monument historique, est un édifice conventuel érigé à partir de 1684. L'édifice en pierre et en brique comprend un corps central flanqué de deux ailes et d'une annexe. Il adopte un plan en « U » et est coiffé en majeure partie de toits à deux versants. Voisin de la basilique Notre-Dame et de la place d'Armes, il est situé au coeur de l'arrondissement historique de Montréal. Un site archéologique euroquébécois est associé au lieu.

Ce bâtiment fait partie du site historique du Vieux-Séminaire-de-Saint-Sulpice.

Valeur patrimoniale

La valeur patrimoniale du Vieux séminaire de Saint-Sulpice repose sur son ancienneté. Les bâtiments datant du Régime français sont rares dans la ville de Montréal, les incendies et les démolitions ayant eu raison de la grande majorité d'entre eux. Commencé dès 1684, le lieu de résidence de la Compagnie des Prêtres de Saint-Sulpice est le plus ancien et le seul édifice remontant au XVIIe siècle dans le Vieux-Montréal.

La valeur patrimoniale du Vieux séminaire de Saint-Sulpice repose aussi sur son intérêt historique et symbolique. L'immeuble a, en effet, rempli diverses fonctions associées au rôle joué par les Messieurs de Saint-Sulpice dans la société montréalaise. Ces derniers, qui arrivent à Ville-Marie (Montréal) en 1657, se font missionnaires et éducateurs; ils assurent le service spirituel de la paroisse de Notre-Dame. En 1663, ils deviennent les seigneurs de l'île de Montréal. Pour développer leur seigneurie et activer son peuplement, ils concèdent les terres, dirigent l'aménagement du territoire, soutiennent les communautés religieuses et créent et desservent plusieurs paroisses. Ils demeurent seigneurs jusqu'en 1840, année de l'abolition du régime seigneurial sur l'île de Montréal. À partir de ce moment, les Sulpiciens sont chargés par l'évêque de la formation du clergé catholique de tout le diocèse, fondé en 1836. Le séminaire de Saint-Sulpice a ainsi servi de manoir seigneurial, de presbytère, de séminaire et de couvent. Il est d'ailleurs un exemple rare de résidence seigneuriale urbaine de la fin du XVIIe et du début du XVIIIe siècle. Pendant longtemps, le Vieux séminaire a été un symbole du pouvoir des Sulpiciens à Montréal. De nos jours, il rappelle le rôle de premier plan joué par les Messieurs de Saint-Sulpice dans l'histoire de Montréal et du Québec.

La valeur patrimoniale du Vieux séminaire de Saint-Sulpice repose également sur son intérêt architectural, son unicité et son intégrité. Le corps central de l'immeuble, construit entre 1684 et 1687, ainsi que ses deux ailes, érigées entre 1704 et 1713, s'inspirent de l'architecture classique française du XVIIe siècle. Le plan en « U », la forme rectangulaire des parties et la composition symétrique des façades rappellent les hôtels particuliers français, ordonnés autour d'une cour d'honneur. Certains éléments du séminaire témoignent aussi d'une adaptation de cette architecture au contexte de la colonie. C'est le cas de sa sobriété, de sa maçonnerie en pierre calcaire de Montréal, de la faible hauteur de ses étages et de ses fenêtres aux dimensions restreintes. En 1848, une partie de l'aile est sera détruite et remplacée par une aile d'inspiration néoclassique. Le Vieux séminaire de Saint-Sulpice se caractérise aussi par son horloge publique, qui serait la plus vieille du genre en Amérique du Nord. Quant à son espace intérieur, il est intéressant par ses pièces voûtées souterraines qui servaient anciennement de jambonnier, de cellier et de caveau à légumes. Par son intégrité, le Vieux séminaire de Saint-Sulpice constitue un élément essentiel du patrimoine architectural québécois.

La valeur patrimoniale du Vieux séminaire de Saint-Sulpice repose en outre sur son association avec trois architectes reconnus. Le premier est François Dollier de Casson (1636-1701), figure marquante de l'histoire de Montréal et supérieur des Sulpiciens de 1671 à 1674 et de 1678 à 1701. Le corps central est construit de 1684 à 1687 à partir de ses plans. Le deuxième est François Vachon de Belmont (1645-1732), supérieur des Sulpiciens de 1701 à 1732. Il est l'auteur des plans des ailes ajoutées entre 1704 et 1713. Enfin, le concepteur de l'aile néoclassique de 1848 est John Ostell (1813-1892), le plus important architecte de Montréal au milieu du XIXe siècle.

Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2004.

Éléments caractéristiques

Les éléments clés du Vieux séminaire de Saint-Sulpice liés à son implantation comprennent, notamment :
- sa situation dans le site historique du Vieux-Séminaire-de-Saint-Sulpice;
- son emplacement au coeur de l'arrondissement historique de Montréal;
- la proximité de la basilique Notre-Dame et de la place d'Armes.

Les éléments clés du corps central et de l'aile ouest du Vieux séminaire de Saint-Sulpice comprennent, notamment :
- leur volume, dont l'élévation de trois étages et demi côté cour et de quatre étages et demi côté jardin ainsi que le toit à deux versants couvert de tôle à baguettes et percé de lucarnes;
- leurs caractéristiques inspirées de l'architecture classique française des hôtels particuliers, dont la composition en « U » de l'ensemble, le plan rectangulaire (long et étroit) des parties, la composition symétrique des façades, l'ordonnance régulière des ouvertures et les chambranles en pierre de taille;
- leurs caractéristiques découlant de l'adaptation de l'architecture française au contexte de la colonie, dont la maçonnerie en pierre calcaire de Montréal, les larges cheminées, la faible hauteur des étages et les fenêtres à battants à carreaux aux dimensions restreintes;
- la sobriété de l'ornementation des murs extérieurs limitée aux chaînages d'angle, aux écussons et aux inscriptions ainsi qu'au portail du corps central orné de pilastres à chapiteaux ioniques surmontés d'un entablement de pierre;
- les tours d'angle logeant les escaliers et surmontées d'un toit en pavillon;
- leur quincaillerie, dont les esses, les étripe-chats et les supports à gouttière en fer forgé;
- l'horloge publique et le clocheton;
- leurs caractéristiques intérieures, dont les trois pièces voûtées souterraines superposées, les poutres massives, le four à pain, les escaliers, le plancher à tomettes du grenier, la structure du toit, le mécanisme de l'horloge ainsi que la distribution des pièces côté jardin et du corridor de circulation côté cour;
- les vestiges archéologiques témoignant d'une occupation euroquébécoise.

Les éléments clés de l'aile est du Vieux séminaire de Saint-Sulpice comprennent, notamment :
- son volume, dont le plan en « T », l'élévation de quatre étages et le toit à deux versants droits couvert de tôle à baguettes;
- ses caractéristiques architecturales d'inspiration néoclassique, dont le soubassement en pierre à bossage, le parement des murs en pierre de taille, le fronton triangulaire couronnant l'avant-corps, les bandeaux en pierre, l'ordonnance régulière des ouvertures, les fenêtres à battants à carreaux et leur chambranle en pierre de taille ainsi que la corniche à modillons;
- le mur pignon en aileron.

Les éléments clés de l'annexe du Vieux séminaire de Saint-Sulpice comprennent notamment :
- son volume, dont l'élévation de deux étages et demi et le toit à croupes;
- ses matériaux, dont les murs en brique;
- la fenestration régulière.

Reconnaissance

Juridiction

Québec

Autorité de reconnaissance

Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine

Loi habilitante

Loi sur les biens culturels

Type de reconnaissance

Monument historique classé

Date de reconnaissance

1985/06/04

Données sur l'histoire

Date(s) importantes

s/o

Thème - catégorie et type

Catégorie de fonction / Type de fonction

Actuelle

Religion, rituel et funéraille
Institution religieuse

Historique

Architecte / Concepteur

François Dollier de Casson

Constructeur

s/o

Informations supplémentaires

Emplacement de la documentation

Ministère de la Culture et des Communications. 225, Grande Allée Est Québec (Québec) G1R 5G5

Réfère à une collection

Identificateur féd./prov./terr.

92759-81515

Statut

Édité

Inscriptions associées

s/o

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