Description du lieu patrimonial
Le site historique du Vieux-Séminaire-de-Saint-Sulpice, classé en 1985, comprend un édifice conventuel érigé à partir de 1684, sa cour avant et son jardin arrière. L'édifice en pierre et en brique comprend un corps central flanqué de deux ailes et d'une annexe. Il adopte un plan en « U » et est coiffé en majeure partie de toits à deux versants. Le site historique du Vieux-Séminaire-de-Saint-Sulpice est situé à proximité de la basilique Notre-Dame et de la place d'Armes, au coeur de l'arrondissement historique de Montréal. Un site archéologique euroquébécois est associé au lieu.
Le Vieux Séminaire de Saint-Sulpice est classé monument historique.
Valeur patrimoniale
La valeur patrimoniale du site historique du Vieux-Séminaire-de-Saint-Sulpice repose sur son ancienneté. La construction de la partie centrale de l'édifice débute dès 1684, selon les plans du supérieur François Dollier de Casson (1636-1701), figure marquante de l'histoire de Montréal. Le lieu de résidence de la Compagnie des Prêtres de Saint-Sulpice est le plus ancien et le seul édifice remontant au XVIIe siècle dans le Vieux-Montréal.
La valeur patrimoniale du site historique du Vieux-Séminaire-de-Saint-Sulpice repose aussi sur son intérêt historique et symbolique. Le site a, en effet, rempli diverses fonctions associées au rôle joué par les Messieurs de Saint-Sulpice dans la société montréalaise. Ces derniers, qui arrivent à Ville-Marie (Montréal) en 1657, se font missionnaires et éducateurs; ils assurent le service spirituel de la paroisse de Notre-Dame. En 1663, ils font l'acquisition de la seigneurie de l'Île-de-Montréal. Pour la développer et activer son peuplement, ils concèdent les terres, dirigent l'aménagement du territoire, soutiennent les communautés religieuses et créent plusieurs paroisses qu'ils desservent. En 1840 le régime seigneurial est aboli sur l'île de Montréal, mais le rôle des Sulpiciens ne diminue pas pour autant. Ils sont chargés par l'évêque de former le clergé catholique de tout le diocèse, fondé en 1836. Le séminaire de Saint-Sulpice sert ainsi de manoir seigneurial, de presbytère, de séminaire et de couvent. Pendant longtemps, le Vieux séminaire a été le symbole du pouvoir des Sulpiciens à Montréal. De nos jours, il rappelle le rôle important joué par les Messieurs de Saint-Sulpice dans l'histoire de Montréal et du Québec.
La valeur patrimoniale du site historique du Vieux-Séminaire-de-Saint-Sulpice repose également sur son unicité et sur l'ancienneté de l'aménagement de sa cour et de son jardin. Le corps central du séminaire est construit de 1684 à 1687 et deux ailes sont ajoutées entre 1704 et 1713. En 1848, une aile d'inspiration néoclassique remplace l'aile est. La cour avant est créée au début du XVIIIe siècle, lors de la construction des ailes et du muret de pierre le long de la rue Notre-Dame. Elle compte une allée partant du portail de la rue et traversant la pelouse jusqu'au massif floral circulaire, au centre, puis rayonnant vers les trois portes principales de l'édifice. Quant au jardin situé à l'arrière de l'immeuble, il était autrefois l'un des plus célèbres du continent nord-américain. Le coeur de ce jardin est composé de quatre allées principales qui convergent vers une pergola ornée d'une statue de Jean-Jacques Olier (1608-1657), fondateur de la Compagnie des Prêtres de Saint-Sulpice. Bien que réaménagé au fil des siècles, il s'agit du seul espace vert subsistant de l'aménagement des édifices conventuels du Vieux-Montréal. C'est aussi le plus ancien jardin entretenu en permanence en Amérique du Nord. Par son intégrité, le site du Vieux-Séminaire-de-Saint-Sulpice constitue un témoin essentiel du patrimoine québécois.
Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2004.
Éléments caractéristiques
Les éléments clés du site historique du Vieux-Séminaire-de-Saint-Sulpice liés à son implantation comprennent, notamment :
- sa situation au coeur de l'arrondissement historique de Montréal;
- la proximité de la basilique Notre-Dame et de la place d'Armes.
Les éléments clés du site historique du Vieux-Séminaire-de-Saint-Sulpice liés à son intérêt architectural comprennent, notamment :
- les caractéristiques du corps central et de l'aile ouest inspirés de l'architecture classique française des hôtels particuliers, dont le plan en « U », leur forme rectangulaire (long et étroit), la composition symétrique des façades, l'ordonnance régulière des ouvertures et les chambranles en pierre de taille;
- les caractéristiques découlant de l'adaptation de l'architecture française au contexte de la colonie, dont la maçonnerie en pierre calcaire de Montréal, les larges cheminées, la faible hauteur des étages et les fenêtres à battants à carreaux aux dimensions restreintes;
- les caractéristiques de l'aile est d'inspiration néoclassique, dont le plan en « T », l'élévation sur quatre étages, le soubassement en pierre à bossage, le parement des murs en pierre de taille, le fronton triangulaire couronnant l'avant-corps et la corniche à modillons, l'ordonnance régulière des ouvertures, les fenêtres à battants à carreaux et leur encadrement en pierre de taille ainsi que le toit à deux versants droits;
- les caractéristiques de l'annexe, dont l'élévation sur deux étages et demi, les murs en brique, la fenestration régulière et le toit à croupes;
- la quincaillerie, dont les esses, les étripe-chats et les supports à gouttière en fer forgé;
- l'horloge publique et le clocheton;
- les vestiges archéologiques témoignant d'une occupation euroquébécoise.
Les éléments clés du site historique du Vieux-Séminaire-de-Saint-Sulpice liés à son unicité et à l'ancienneté de l'aménagement de sa cour et de son jardin comprennent, notamment :
- la cour avant comptant une allée partant du portail de la rue et traversant la pelouse jusqu'au massif floral circulaire, au centre, puis rayonnant vers les trois portes principales de l'édifice;
- le muret de pierre le long de la rue Notre-Dame, dont le portail dorique à quatre pilastres et son fronton triangulaire orné des armoiries des Sulpiciens;
- le jardin arrière composé de quatre allées principales convergeant vers une pergola ornée d'une statue de Jean-Jacques Olier, d'aménagements floraux et d'arbres.