Description du lieu patrimonial
L'école du Village, citée monument historique, est un édifice scolaire en brique rouge érigé en 1923 et en 1924. Elle se compose d'un corps de bâtiment de plan rectangulaire à un étage et demi, d'un avant-corps central proéminent en façade et d'une annexe implantée en retour d'équerre à l'arrière. Le corps de bâtiment et l'annexe sont coiffés d'un toit à pignon à versants droits alors que l'avant-corps est couvert d'un toit à croupe. L'école du Village est située à proximité de l'église de Saint-Raphaël-Archange (1873-1874), dans l'arrondissement municipal de L'Île-Bizard-Sainte-Geneviève de la ville de Montréal.
Valeur patrimoniale
La valeur patrimoniale de l'école du Village repose sur son intérêt historique. Construit en 1923 et 1924 sur le terrain de la première école édifiée en 1850, ce bâtiment et son site rappellent l'importance du rôle qu'a joué cette école élémentaire dans la vie communautaire de L'Île-Bizard entre 1850 et 1956, en tant que maison d'enseignement mais aussi comme lieu de rassemblement et d'identité collective. Recyclé en hôtel de ville en 1964, l'édifice continue de servir à des fins communautaires pour les citoyens de L'Île-Bizard. L'école du Village et son site ancien représentent donc un témoin significatif de l'histoire locale.
La valeur patrimoniale de l'école du Village repose aussi sur son intérêt pour l'histoire de l'enseignement au Québec. Ce bâtiment est un témoin des anciennes écoles de village. Suivant l'article 93 de l'Acte de l'Amérique du Nord britannique (1867), les provinces sont responsables de la juridiction en matière scolaire. La province de Québec crée le ministère de l'Instruction publique en 1868, qui devient un département en 1875. Le Département de l'instruction publique gère le système d'enseignement au Québec, dont les écoles dites de village, jusqu'à la création du ministère de l'Éducation en 1964. Durant la première moitié du XXe siècle, les écoles de village dispensent l'enseignement primaire aux enfants des communautés villageoises et des campagnes environnantes. Ces institutions, comme celle de L'Île-Bizard, comprennent habituellement un nombre restreint de classes réparties au rez-de-chaussée, alors que les combles des immeubles abritent le logement des institutrices. C'est le cas de l'école du Village, qui contenait, au moment de sa construction, quatre classes et un logement pour les institutrices à l'étage.
La valeur patrimoniale de l'école du Village repose par ailleurs sur son intérêt architectural. Ce bâtiment érigé selon les plans de l'architecte Joseph Sawyer (1874-1941) est recyclé en 1964 au moment où la corporation municipale de L'Île-Bizard s'en porte acquéreur pour y installer son hôtel de ville. Les travaux de réaménagement sont exécutés suivant les plans de l'architecte Patrick Stoker. Le bâtiment en brique subi alors quelques transformations. Par exemple, l'ancienne façade en saillie fait place à un portail monumental doté d'une grande arcade semi-circulaire. Malgré ces transformations, certains éléments architecturaux continuent de rappeler la vocation première de l'immeuble. Le recyclage de cet édifice à des fins communautaires a permis d'en assurer la sauvegarde.
Source : Ville de Montréal, 2006.
Éléments caractéristiques
Les éléments clés de l'école du Village liés à sa valeur historique comprennent, notamment :
- sa situation en retrait de la rue, sur un vaste terrain, à proximité de l'église de Saint-Raphaël-Archange, dans l'arrondissement municipal de L'Île-Bizard-Sainte-Geneviève de la ville de Montréal.
Les éléments clés de l'école du Village liés à sa valeur d'architecture comprennent, notamment :
- le volume, dont le corps de bâtiment de plan rectangulaire à un étage et demi coiffé d'un toit à pignon à versants droits, l'avant-corps central proéminent en façade coiffé d'un toit à croupe, l'annexe implantée en retour d'équerre à l'arrière coiffé d'un toit à pignon à versants droits;
- les matériaux, dont le parement en brique rouge et la couverture en tôle à la canadienne;
- les ouvertures, dont les fenêtres à guillotine surmontées de plates-bandes à arc surbaissé en brique, les appuis en pierre ainsi que les lucarnes;
- les retours de corniche des murs pignons;
- le portail à arc cintré en façade.