Description du lieu patrimonial
Le presbytère de Saint-Raphaël-Archange, cité monument historique, est une maison presbytérale d'influence néoclassique, érigée en 1843. L'édifice comprend un vaste corps de logis en pierre, de plan rectangulaire, surmonté d'un toit à deux versants aux larmiers prolongés. Ce bâtiment est situé à proximité de l'église de Saint-Raphaël-Archange, aussi citée monument historique. Le presbytère est situé en retrait de la rue, sur un terrain orné d'arbres matures, dans l'arrondissement municipal de L'Île-Bizard-Sainte-Geneviève de la ville de Montréal.
Valeur patrimoniale
La valeur patrimoniale du presbytère de Saint-Raphaël-Archange réside dans son intérêt historique. Avant la construction de l'église et du presbytère, les habitants de l'île Bizard devaient braver les eaux de la rivière des Prairies ou traverser un pont de glace, en hiver, pour se rendre au lieu de culte de la paroisse voisine, Sainte-Geneviève. Pour les résidents de l'île Bizard, l'édification en 1843 d'une église et d'un presbytère constitue un geste d'affirmation. Puisque l'église est incendiée en 1872, le presbytère constitue un important témoin des premiers développements de l'île Bizard.
La valeur patrimoniale du presbytère de Saint-Raphaël-Archange réside aussi dans son intérêt architectural. Cet édifice de grandes dimensions constitue un exemple représentatif de la maison québécoise d'inspiration néoclassique. Le corps de logis dégagé du sol, la rigueur de la composition de la façade, comprenant une porte centrale flanquée d'une paire de fenêtres, la galerie, la balustrade et le larmier prolongé constituent des caractéristiques de la maison québécoise d'inspiration néoclassique. Malgré quelques transformations, le presbytère de Saint-Raphaël demeure un témoin de l'architecture et des modes de construction de la première moitié du XIXe siècle dans la vallée du Saint-Laurent, tout particulièrement dans la région de Montréal.
La valeur patrimoniale du presbytère de Saint-Raphaël-Archange réside par ailleurs dans sa représentativité par rapport à un type d'édifice. Le presbytère est la résidence du curé de la paroisse, personnage influent et respecté, représentant de l'Église. À l'époque, les autorités ecclésiastiques exigent que les prêtres puissent jouir d'un logement convenable, vaste et plutôt prestigieux. Il doit comprendre aussi des pièces pour recevoir les paroissiens et être suffisamment vaste pour loger la domestique, le ou les vicaires dominicaux ainsi que l'évêque et sa suite, lors des visites épiscopales. Avec ses dimensions imposantes, la qualité de ses matériaux et sa monumentalité, le presbytère de Saint-Raphaël-Archange correspond tout à fait à la façon d'édifier les presbytères au XIXe siècle dans la vallée du Saint-Laurent.
Source : Ville de Montréal, 2006.
Éléments caractéristiques
Les éléments clés du presbytère de Saint-Raphaël-Archange liés à son intérêt architectural comprennent, notamment :
- son volume, dont le plan rectangulaire d'un étage et demi coiffé d'un toit à deux versants aux larmiers prolongés;
- les matériaux, dont les murs en maçonnerie de pierre, le toit en tôle à baguettes ainsi que les ouvertures et les composantes décoratives en bois;
- les caractéristiques de la maison québécoise d'inspiration néoclassique, dont le vaste corps de logis dégagé du sol, la composition symétrique de la façade, comprenant une porte centrale avec vitrage et imposte flanquée d'une paire de fenêtres, ainsi que la galerie à auvent et à colonnes;
- les ouvertures, dont les lucarnes;
- la disposition des cheminées, en chicane, à chaque extrémité de la toiture;
- les composantes décoratives, dont les chambranles des ouvertures et la balustrade de la galerie.