Description du lieu patrimonial
Le phare de l’Île Verte est situé sur un affleurement rocheux à l’extrémité nord-est de l’île Verte, une île du fleuve Saint-Laurent. Il s’agit d’une tour circulaire de 17,1 mètres (56 pi) de hauteur, qui fait partie d’un ensemble de neuf bâtiments. Un bâtiment annexe éligible contribue au caractère patrimonial du phare : le local de la corne de brume, qui date de 1945.
Valeur patrimoniale
Le phare de l’Île Verte est un phare patrimonial en raison de ses valeurs historiques, architecturales et communautaires.
Valeurs historiques
Le phare de l’Île Verte est un excellent exemple du développement des aides à la navigation sur le fleuve Saint-Laurent. Il est le premier d’un petit groupe de phares qui ont été construits le long du fleuve pour assurer la sécurité des voies navigables pour le commerce et l’installation des nouveaux arrivants. C’est la Maison de la Trinité de Québec, une institution créée en 1805, qui a été chargée de construire et de gérer les phares. Le phare de l’Île Verte fut son premier projet. La construction du phare a été une étape importante dans le développement des routes intérieures utilisées pour le commerce du bois. Il est directement lié à l’essor du commerce le long du fleuve Saint-Laurent.
Le phare de l’Île Verte est un excellent exemple de phare directement lié au développement socioéconomique. Les premiers colons et négociants ont profité de ce phare, dont la construction marquait le début de la navigation en toute sécurité le long des rives du fleuve. De plus, les marchands et les magnats de l’industrie du transport maritime de Montréal ont profité du nouveau système d’aides à la navigation pour développer la navigation commerciale à vapeur sur le Saint-Laurent.
Valeurs architecturales
Le phare de l’Île Verte est un excellent exemple des tours tronconiques en pierre construites en bordure du Saint-Laurent et en Ontario pendant les premières décennies du 19e siècle. Sa tour se distingue toutefois du fait que ses parois extérieures sont couvertes de planches en bois verticales et qu’elle est assez petite. Elle est surmontée d’une galerie sur laquelle est montée une lanterne en cuivre.
Le phare de l’Île Verte témoigne d’un savoir-faire exceptionnel et est très fonctionnel, de par sa solide structure en maçonnerie. Les éléments de la lanterne, importés d’Angleterre, ont été bien conçus et y ont été astucieusement intégrés.
Valeurs communautaires
Le phare de l’Île Verte symbolise l’isolement de l’île et n’est visible que de la rive sud du Saint-Laurent. En été, on peut aller à l’île en bateau, mais en hiver, elle est des plus isolée, car accessible uniquement par hélicoptère ou par motoneige.
Le phare de l’Île Verte est un symbole pour les localités voisines et est devenu une attraction touristique de la région. La Corporation des maisons du phare de l’Île Verte, composée de résidents de l’île, a transformé deux maisons du lieu en gîte touristique et organise des visites du phare.
Bâtiments connexes
Un des bâtiments du lieu, cité à la section 1, contribue au caractère patrimonial du phare.
Éléments caractéristiques
Les éléments caractéristiques suivants du phare de l’Île Verte doivent être respectés :
— son emplacement, sur un affleurement rocheux à la pointe nord-est de l’Île Verte, dans le fleuve Saint-Laurent;
— sa structure d’origine intacte, son profil et ses proportions équilibrées caractérisées par sa forme tronconique;
— ses parois extérieures recouvertes de planches de bois cerclées de cinq anneaux en métal;
— sa galerie et sa lanterne en cuivre de 1,8 mètre (6 pi) de hauteur;
— ses trois fenêtres superposées, une à chaque étage;
— son entrée, par un petit vestibule en saillie couronné d’un toit en pignon;
— les éléments intérieurs d’origine;
— son apparence traditionnelle en blanc et rouge, la tour étant blanche et la lanterne rouge;
— sa prédominance visuelle dans le paysage terrestre et aquatique.
Les éléments caractéristiques suivants des bâtiments connexes doivent être respectés :
— leurs formes, proportions et profils respectifs d’origine;
— leur apparence, aux couleurs traditionnelles rouge et blanc;
— leurs rapports contextuels avec le phare en tant qu’éléments d’une station de phare historique.