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Église de Sainte-Luce

Route du Fleuve Ouest, Sainte-Luce, Québec, G0K, Canada

Reconnu formellement en: 1957/01/03

Église de Sainte-Luce; Fondation du patrimoine religieux du Québec, 2003
Vue avant
Église de Sainte-Luce; Fondation du patrimoine religieux du Québec, 2003
Vue latérale
Église de Sainte-Luce; Fondation du patrimoine religieux du Québec, 2003
Vue intérieure

Autre nom(s)

s/o

Liens et documents

Date(s) de construction

1838/01/01 à 1840/01/01

Inscrit au répertoire canadien: 2007/10/15

Énoncé d'importance

Description du lieu patrimonial

L'église de Sainte-Luce, classée en 1957, est un lieu de culte catholique construit de 1838 à 1840 et doté d'une nouvelle façade en 1914. Le plan de l'édifice en pierre comporte une nef rectangulaire à un vaisseau prolongée par un choeur plus étroit terminé par un chevet plat. La façade-écran d'une architecture éclectique présente au centre une imposante tour à demi hors d'oeuvre de plan carré. Cette tour est surmontée d'un clocher massif et est flanquée d'ailerons qui masquent la pente du toit à deux versants retroussés. Une sacristie en pierre de plan rectangulaire et au toit à deux versants retroussés est adossée au choeur. L'église s'élève sur une pointe de terre dégagée, à l'extrémité d'une anse en bordure du fleuve Saint-Laurent. Implantée en retrait de la route, elle se situe dans la municipalité de Sainte-Luce. Elle fait partie d'un ensemble religieux comprenant notamment le cimetière qui s'étend entre l'église et la rive du fleuve, le presbytère et la maison du sacristain.

Cette église fait partie du site du patrimoine de l'église et du cimetière de Sainte-Luce.

Valeur patrimoniale

La valeur patrimoniale de l'église de Sainte-Luce repose sur son intérêt architectural. L'édifice a été construit de 1838 à 1840 selon les plans de Thomas Baillairgé (1791-1859). Ce célèbre architecte de Québec a fortement marqué l'architecture religieuse et figure parmi les principaux représentants du néoclassicisme au Québec. Les fenêtres en plein cintre des longs-pans s'inscrivent, entre autres, dans ce courant. L'église présente un plan composé d'une nef rectangulaire prolongée par un choeur plus étroit terminé par un chevet plat. Ce plan, qui répond à une demande des paroissiens, est très populaire au XIXe siècle. Il est toutefois inhabituel dans la production de Baillairgé, dont la plupart des réalisations présentent un plan en croix latine. Bon nombre d'églises paroissiales sont adaptées au goût du jour au XIXe siècle et au début du XXe siècle. En 1914, celle de Sainte-Luce est ainsi dotée d'une façade-écran conçue selon les plans de David Ouellet (1844-1915) et Pierre Lévesque (1880-1955), architectes associés de Québec. Cette réalisation illustre l'éclectisme formel qui caractérise leur production, entre autres par l'imposante tour centrale à demi hors d'oeuvre, le clocher massif qui la surmonte, les larges ailerons qui couronnent le pignon ainsi que par les retours ornés d'un fronton et d'acrotères sur les longs-pans. Elle évoque la volonté de l'Église d'alors de signaler sa présence dans le paysage en conférant à ses lieux de culte une certaine monumentalité et reflète l'intérêt du clergé catholique pour l'architecture éclectique.

La valeur patrimoniale de l'église de Sainte-Luce repose aussi sur son intérêt artistique. Son décor a été conçu par Thomas Baillairgé et réalisé de 1845 à 1850 par le menuisier et sculpteur André Paquet dit Lavallée (1799-1860), l'un de ses collaborateurs réguliers. Ce décor est caractéristique du programme décoratif proposé par Baillairgé, basé sur la rigueur et l'ordonnance classiques. L'architecte met en forme un ensemble homogène, qui unifie les différentes composantes, tels le retable en arc de triomphe du choeur, la fausse voûte, la chaire et le banc d'oeuvre. La hiérarchisation et la correspondance des éléments sont, entre autres, illustrées par les retombées des arcs doubleaux qui sont alignés aux pilastres et par le retable du choeur qui est composé de colonnes, dans son avancée, et de pilastres, dans ses parties latérales, supportant un entablement. Ce retable intègre, en outre, la première composition religieuse originale du peintre Antoine Plamondon (1804-1895) et les fenêtres sont pourvues de vitraux d'Henri Perdriau (1877-1950) et de la maison Perdriau et O'Shea (1896-1945).

La valeur patrimoniale de l'église de Sainte-Luce repose également sur son importance dans le paysage. Située sur une pointe de terre dégagée, à l'extrémité d'une anse en bordure du fleuve Saint-Laurent, elle constitue un véritable point de repère côtier qui signale la présence du village. Composantes distinctives du paysage rural québécois, les églises constituent le coeur des ensembles religieux catholiques, véritables noyaux des agglomérations. Celle de Sainte-Luce s'intègre à un ensemble formé notamment du cimetière, du presbytère et de la maison du sacristain. À l'instar de nombreuses églises catholiques de la vallée du Saint-Laurent, elle est implantée dans un axe est-ouest, le choeur étant orienté vers l'est, soit vers le soleil levant, symbole du Christ ressuscité.

Source : Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, 2007.

Éléments caractéristiques

Les caractéristiques de l'église de Sainte-Luce liées à son intérêt architectural comprennent, notamment :
- son volume, dont le plan composé d'une nef rectangulaire à un vaisseau prolongée par un choeur plus étroit terminé par un chevet plat et le toit à deux versants retroussés;
- ses matériaux, dont la maçonnerie de pierre, la couverture en tôle à baguettes et le chevet revêtu de tôle;
- la façade-écran d'architecture éclectique (bandeaux, chaînes d'angle, chambranles et appuis en pierre à bossage rustique) formée d'une imposante tour carrée à demi hors d'oeuvre (comportant des ouvertures frontales et latérales et ornée d'une statue de sainte Luce de Louis Jobin) surmontée d'un clocher massif, d'ailerons latéraux aux allèges ornées d'une croix et de retours couronnés d'un fronton et d'acrotères;
- la fenestration de la tour centrale comportant en façade principale une porte à double vantail surmontée d'un tympan vitré cintré, une rosace ainsi qu'une baie palladienne à fenêtres cintrées, et sur les côtés une porte à double vantail surmontée d'un tympan vitré cintré et une fenêtre simple cintrée;
- la fenestration des ailerons comportant une fenêtre simple cintrée, celle des retours comportant des baies jumelées et une fenêtre cintrée et celle des longs-pans comportant des fenêtres cintrées à petits carreaux;
- le clocher massif composé d'une chambre des cloches carrée flanquée d'acrotères, d'un lanterneau octogonal, d'un dôme octogonal à motifs d'écailles de poisson, d'une croix et d'un coq;
- la sacristie greffée à l'abside, de plan rectangulaire et à un étage et demi, dotée entre autres d'un toit à deux versants retroussés couvert de tôle à baguettes, d'un mur pignon revêtu de planches à clins ainsi que de fenêtres à battants à petits carreaux, de lucarnes, de fenêtres à petits carreaux dans le pignon et de chambranles en bois.

Les caractéristiques de l'église liées à son intérêt artistique comprennent, notamment :
- le décor intérieur (André Paquet dit Lavallée), dont la fausse voûte à arc surbaissé (ornée de gloires et d'arcs doubleaux alignés aux pilastres dans le choeur), le retable en arc de triomphe du choeur (colonnes et pilastres à cannelures rudentées d'ordre corinthien, fronton en segment de cercle orné d'un Agneau de Dieu, entablement, attique, amortissement et tableau d'Antoine Plamondon), les retables latéraux (pilastres à cannelures rudentées d'ordre corinthien, entablement et frise) et la tribune arrière logeant l'orgue (Casavant);
- le mobilier liturgique, dont le tabernacle du maître-autel (Louis-Adolphe Dion) et celui des autels latéraux, la chaire (cuve ornée d'un cul-de-lampe, dorsal orné de pilastres supportant un entablement et abat-voix en forme de coquille couronné de volutes soutenant un globe et une croix, par André Paquet dit Lavallée) ainsi que son escalier (Ouellet et Lévesque), le dorsal de l'ancien banc d'oeuvre (pilastres, fronton en segment de cercle orné d'une coquille et d'un amortissement, par André Paquet dit Lavallée), les fonts baptismaux (colonnes, entablement et fronton triangulaire coiffé d'un amortissement et d'acrotères, par David Ouellet) et la table de communion (Joseph Saint-Hilaire);
- les ornements sculptés, dont l'entablement de la nef, les cartouches, les coquilles, les panneaux et les guirlandes;
- les vitraux (Henri Perdriau et la maison Perdriau et O'Shea);
- la statue polychrome de la Vierge à l'Enfant (Michele Rigali);
- la fresque du Golgotha (Antonio Masselotte) et la statue de la Pietà (maison T. Carli).

Les caractéristiques de l'église liées à son importance dans le paysage comprennent, notamment :
- sa situation sur une pointe de terre dégagée à l'extrémité de l'anse aux Coques en bordure du fleuve Saint-Laurent;
- son intégration à un ensemble institutionnel catholique comprenant un cimetière, un presbytère et la maison du sacristain;
- son implantation en retrait de la route dans un axe est-ouest, le choeur étant orienté vers l'est.

Reconnaissance

Juridiction

Québec

Autorité de reconnaissance

Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine

Loi habilitante

Loi sur les biens culturels

Type de reconnaissance

Monument historique classé

Date de reconnaissance

1957/01/03

Données sur l'histoire

Date(s) importantes

1914/01/01 à 1914/01/01

Thème - catégorie et type

Catégorie de fonction / Type de fonction

Actuelle

Historique

Religion, rituel et funéraille
Centre religieux ou lieu de culte

Architecte / Concepteur

Thomas Baillairgé

Constructeur

André Paquet

Informations supplémentaires

Emplacement de la documentation

Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine. 225, Grande Allée Est Québec (Québec) G1R 5G5

Réfère à une collection

Identificateur féd./prov./terr.

92868-81642

Statut

Édité

Inscriptions associées

s/o

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