Description du lieu patrimonial
Prenant leur inspiration des cathédrales médiévales françaises, les tours jumelles de cette grande église en pierre se dressent au-dessus du centre-ville de Guelph (Ontario). L’église, pièce maîtresse d’un ensemble d’édifices de culte et d’enseignement catholiques, est bien située au sommet d’une colline. Ses caractéristiques s’inspirent du style néo-gothique français, comprenant une façade avec des tours jumelles, une grande rosace et une abside polygonale ainsi que des chapelles en étoile. La reconnaissance officielle concerne l’église sur son tracé au sol.
Valeur patrimoniale
Our Lady of the Immaculate Conception a été désignée lieu historique national en 1990 parce que :
- il s’agit d’un exemple exceptionnel du style néo-gothique de la grande époque victorienne de l’architecture canadienne.
Contrairement à la période précédente du néo-gothique religieux qui imposait aux architectes de suivre des précédents jugés corrects, le style néo-gothique de la grande époque victorienne les laissait libres de s’inspirer de divers pays et de diverses périodes, tout en respectant certains principes établis quant à la composition et à la structure. Comme beaucoup d’églises conçues par des architectes anglophones à la fin du XIXe siècle, la conception de Our Lady of Immaculate Conception démontre la forte influence du style néo-gothique français. Conçue par Joseph Connolly, principal architecte de l’Église catholique de l’Ontario, Our Lady of Immaculate Conception incorpore des éléments architecturaux néo-gothiques français tels que la façade avec des tours jumelles, les rosaces et une abside polygonale avec des chapelles en étoile. L’église, qui a été construite entre 1876 et 1888 et dont les tours ont été terminées en 1925–1926, est considérée comme l’œuvre majeure de Joseph Connolly.
Source : Commission des lieux et monuments historiques du Canada, Procès-verbal, octobre 1990.
Éléments caractéristiques
Voici les principales caractéristiques qui contribuent à la valeur patrimoniale de ce site :
- son style néo-gothique de la grande époque victorienne, évident dans son plan, sa composition, sa façade et ses détails architecturaux inspirés du néo-gothique français, y compris un plan cruciforme avec des nefs latérales, une nef principale, des triforiums, une abside avec des chapelles et un ambulatoire en étoile, une façade avec des tours jumelles, une flèche sur la voûte à arêtes centrale et de grandes rosaces;
- l’impression de verticalité créée par l’utilisation de toits très inclinés avec des pignons, des lucarnes, des pinacles, des arcs brisés et de hautes ouvertures étroites;
- sa façade organisée de façon symétrique avec ses tours jumelles carrées, ses pinacles, ses ouvertures disposées par deux, son énorme rosace avec son réseau de nervures, logée dans un arc brisé moulé, son statuaire sur linteau aligné dans une arcature, et son tympan sculpté;
- la division des élévations latérales en baies matérialisées par des contreforts, chaque baie étant accentuée par un arc brisé et un vitrail;
- les transepts nord et sud, chacun mis en valeur par deux fenêtres à lancette sous une grande rosace en vitrail flanquée de pinacles étroits;
- l’abside polygonale, comprenant des chapelles à pignon en étoile, surmontées d’un autre niveau de pignons;
- l’utilisation d’un grand nombre d’arcs brisés et de vitraux à réseau de nervures utilisés dans l’ensemble de la composition;
- le style néo-gothique de l’intérieur, y compris de fenêtres hautes à arc brisé dans le chœur, des hautes fenêtres garnies de rosaces, des vitraux, les arcades de la nef comprenant de faux triforiums, des colonnes en granite avec leurs chapiteaux garnis de feuilles d’acanthe, soutenant les arcades des bas-côtés, et des voûtes à nervures;
- la haute qualité du plan et de la réalisation de son intérieur, y compris ses sculptures sur bois et sur pierre, ses vitraux, ses décorations au pochoir, sa ferronnerie, ses mosaïques, et son excellente acoustique;
- son emplacement de choix au sommet d’une colline surplombant la ville;
- la vue sur la ville que l’on a depuis l’église et de l’église que l’on a depuis la ville.