Description du lieu patrimonial
Le pensionnat de Drummondville, cité monument historique, est un bâtiment institutionnel construit en 1890. Par la suite, il est agrandi à deux reprises. La partie d'origine (1890), au plan en « T », compte trois étages. Cette partie est coiffée d'un toit mansardé surmonté d'un clocheton situé au centre de la façade. Une aile (1916) de plan rectangulaire à quatre étages et coiffée d'un toit plat est implantée à droite du corps de bâtiment principal. Des annexes d'un étage à toit plat (1993) sont ajoutées à l'arrière de l'ensemble. Le pensionnat de Drummondville est situé en retrait par rapport à la voie publique, sur un vaste terrain pourvu d'arbres matures, dans la ville de Drummondville.
Valeur patrimoniale
La valeur patrimoniale du pensionnat de Drummondville repose sur son intérêt historique. L'édifice est construit pour les soeurs de la Présentation de Marie. Il témoigne de l'importante oeuvre d'éducation accomplie durant plus de un siècle par cette congrégation religieuse à Drummondville. C'est à la demande du curé Majorique Marchand de la paroisse Saint-Frédéric que les soeurs de la Présentation de Marie fondent un premier pensionnat à Drummondville en 1875. Venue de France en 1853, cette congrégation possède une solide tradition d'enseignement qui remonte à sa fondation, en 1796, par la bienheureuse Anne-Marie Rivier (1768-1838). Les jeunes filles de Drummondville peuvent dès lors bénéficier d'une formation en éducation, en musique, en théâtre et en arts ménagers. Construit en 1890, le bâtiment actuel est le deuxième pensionnat géré par cette congrégation qui a joué un rôle majeur dans l'histoire des institutions d'enseignement de Drummondville. Il est aussi l'un des plus anciens édifices institutionnels qui subsistent dans la ville.
La valeur patrimoniale du pensionnat de Drummondville repose aussi sur son intérêt architectural. Il s'agit d'un exemple représentatif d'édifice de la fin du XIXe siècle d'inspiration Second Empire destiné à loger une institution d'enseignement. Les bâtiments institutionnels construits à cette époque présentent généralement un plan symétrique, des murs en maçonnerie (pierre ou brique) et une élévation de trois ou quatre étages. Fréquemment dans les petites municipalités québécoises, les communautés religieuses construisent des édifices qui combinent à la fois un couvent, un pensionnat et des locaux d'enseignement. Le pensionnat de Drummondville est caractéristique de ce type d'édifice institutionnel par sa maçonnerie en brique rouge et ses espaces servant à loger religieuses et pensionnaires, tout en procurant des locaux d'enseignement. Par ailleurs, dans le dernier quart du XIXe siècle, le style Second Empire connaît une grande vogue au Québec. Plusieurs congrégations religieuses catholiques ont recours à ce style pour donner un certain prestige à leurs bâtiments. Le pensionnat de Drummondville en constitue un exemple par son toit mansardé percé de nombreuses lucarnes, la composition symétrique de sa façade, la présence de l'escalier central, le porche soutenant un balcon ainsi que par son clocheton.
Source : Ville de Drummondville, 2007.
Éléments caractéristiques
Les éléments clés du pensionnat de Drummondville liés à son implantation comprennent, notamment :
- sa localisation en retrait par rapport à la voie publique sur un vaste terrain pourvu d'arbres matures;
- sa situation dans la ville de Drummondville.
Les éléments clés du pensionnat de Drummondville liés à son intérêt architectural comprennent, notamment :
- ses caractéristiques propres aux institutions d'enseignements, dont le plan en « T » du corps de bâtiment d'origine, l'élévation de trois étages, le soubassement en moellon et les autres étages en brique rouge, la présence d'un clocheton surmonté d'une croix et d'une niche abritant une statue de la Vierge, les galeries situées sur le côté gauche du corps de bâtiment principal;
- les caractéristiques liées au style Second Empire, dont le toit mansardé recouvert de tôle et percé de six lucarnes disposées de part et d'autre d'un pignon central, la composition symétrique de la façade et la présence de l'escalier central;
- les ouvertures, dont leur disposition symétrique, le gabarit des fenêtres et leur type (à battants et à imposte vitrée);
- le porche fermé composé d'une porte flanquée de fenêtres latérales, d'une imposte vitrée et d'un fronton;
- le balcon et les portes vitrées;
- les caractéristiques de l'ornementation, dont la corniche en bois à consoles ceinturant le toit du corps du bâtiment principal et la niche de style palladien;
- l'aile droite (1916), dont le plan rectangulaire, l'élévation à quatre étages, le soubassement en pierre, les murs en brique rouge, les briques de béton des chaînes d'angle, les fenêtres à battants à grands carreaux, le parapet décoratif en métal ouvragé (corniche à denticules, frise avec appliques) et le toit plat.