Description du lieu patrimonial
La gare ferroviaire du Canadien Pacifique à East Angus, au Québec, est située sur la rue Saint-Jean, dans un petit parc qui borde la rivière Saint-François, au centre de la ville. C’est un modeste bâtiment de style pittoresque qui présente une tour à pignon côté quai, construite en blocs de béton.
Valeur patrimoniale
La gare ferroviaire du Canadien Pacifique à East Angus a été désignée gare ferroviaire patrimoniale en raison de son caractère historique et de son importance pour le milieu.
La construction de cette gare avait été planifiée et commencée par la compagnie du chemin de fer de Québec Central au moment où le Canadien Pacifique reprenait la ligne en 1913. La compagnie de Québec Central, créée en 1875, devait favoriser le développement de nombreuses petites communautés le long de son parcours. Parmi elles, figure East Angus, où l’industrie forestière s’est établie.
La construction de la gare de East Angus a été terminée en 1914 par le Canadien Pacifique qui de toute évidence en a apprécié le style architectural puisqu’il l’a réutilisé immédiatement pour construire une nouvelle gare à Tring-Jonction. Elles étaient les deux seules gares de ce type au Québec. Avec le temps, la gare de East Angus, la seule à avoir été construite en blocs de béton – une technique de construction novatrice pour l’époque, n’a pas été aussi bien préservée que sa gare jumelle à Tring-Jonction.
La valeur patrimoniale de la gare ferroviaire du Canadien Pacifique de East Angus réside dans sa composition, à savoir, la forme du toit, le revêtement extérieur, la disposition des fenêtres et la répartition des espaces intérieurs. Sa valeur tient aussi à son implantation bien en vue qui en fait un point de repère dans la ville.
Sources : Énoncé de valeur patrimoniale, Gare du Canadien Pacifique à East Angus, Québec, août 1991; Rapport d’évaluation patrimoniale RSR-033, 1991.
Éléments caractéristiques
Parmi les éléments caractéristiques de la gare ferroviaire du Canadien Pacifique à East Angus, il faut noter :
- le bâti rectangulaire irrégulier et la masse symétrique des ailes d’un étage coiffées d’un toit en croupe aux larges débords qui flanquent une tour centrale d’un étage et demi dont le haut toit du côté de la voie suivait la hauteur et la ligne de toiture des ailes du côté ville, mais présentait des débords moins importants,
- ses proportions modestes et régulières,
- l’équilibre évident des lignes verticales,
- la disposition régulière des ouvertures,
- la proéminence et la complexité du toit vu depuis les quatre côtés,
- l’intégration esthétique discrète des fonctions ferroviaires spéciales, par exemple, le poste en saillie du télégraphiste et le profond avant-toit pour abriter les voyageurs,
- les détails architecturaux pittoresques, en particulier la forme variée du toit, le bâtiment en trois parties, les fenêtres jumelles à petits carreaux, les consoles proéminentes, les larges avant-toits, la tour centrale,
- la combinaison des matériaux novateurs et des matériaux courants économiques : les fondations en ciment, les murs en blocs de béton, les détails et garnitures en bois, les portes et fenêtres en bois,
- la qualité de l’exécution de la maçonnerie,
- l’ensemble de la structure originale, les éléments qui témoignent du mobilier et des finis d’origine, visibles ou dissimulés par les améliorations ultérieures, notamment les vestiges du revêtement mural en aggloméré, le plancher de bois, la boiserie des fenêtres et le plafond en métal embossé,
- la lisibilité de la configuration fonctionnelle originale de la gare à l’intérieur et à l’extérieur du bâtiment, en particulier les marques au plafond qui indiquent l’emplacement des cloisons originales, la nature et l’emplacement des portes dont les dimensions reflètent le rôle fonctionnel,
- la précision des volumes intérieurs d’origine,
- l’utilisation des parcours d’accès et de circulation historiques,
- l’intégrité d’ensemble de la forme, du plan, des matériaux et des détails du bâtiment.