Description du lieu patrimonial

La chapelle de procession Saint-Isidore, classée en 1961, est un petit édifice religieux construit en 1836. Cette chapelle en pierre présente une nef de plan rectangulaire terminée par une abside en hémicycle. Le toit à pignon est coiffé d'un clocheton reposant sur le faîte en façade. La chapelle de procession Saint-Isidore s'élève à l'extrémité nord-est du noyau villageois de Saint-Louis, dans la municipalité de l'Isle-aux-Coudres. Elle fait pendant à la chapelle de procession Saint-Pierre située au sud-ouest du noyau villageois, construite l'année suivante.

Valeur patrimoniale

La valeur patrimoniale de la chapelle de procession Saint-Isidore repose sur son intérêt ethnologique. Reliées au culte catholique et fréquemment dédiées à un saint patron, les chapelles de procession constituent une manifestation privilégiée de la religion populaire québécoise. Elles servent notamment de lieux de rassemblement pour les paroissiens et de reposoirs lors de processions comme celles de la Fête-Dieu, pratique religieuse importante au Québec jusqu'au milieu du XXe siècle. Construites par paire, à l'entrée et à la sortie des villages, de part et d'autre de l'église paroissiale, les chapelles de procession délimitent également l'espace villageois. Elles constituent des repères visuels qui marquent les extrémités des villages en bordure du fleuve Saint-Laurent et participent à la sacralisation du paysage québécois. Les chapelles de procession, qui se présentent comme des églises ramenées à l'échelle de l'individu et de la famille, font « descendre Dieu dans la rue ». Celles de l'Isle-aux-Coudres, qui délimitent la paroisse de Saint-Louis, figurent parmi les rares exemples de chapelles spécifiquement destinées à la procession de la Fête-Dieu.

La valeur patrimoniale de la chapelle de procession Saint-Isidore repose aussi sur sa représentativité par rapport à ce type d'édifice religieux. L'architecture des chapelles de procession s'inspire de celle des églises, mais elle adopte un plan plus simple et une facture plus dépouillée. Cette chapelle constitue un exemple de la persistance de l'influence française dans l'architecture religieuse au-delà de la Conquête britannique (1760). Cette influence se matérialise dans sa nef en maçonnerie de pierre terminée par une abside en hémicycle et son toit à pignon coiffé d'un clocheton reposant sur le faîte en façade. L'intérieur, avec son décor sobre constitué notamment d'une voûte en bois surbaissée comportant une corniche à denticules, s'inscrit également dans la tradition française.

Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2004.

Éléments caractéristiques

Les caractéristiques de la chapelle de procession Saint-Isidore liées à son intérêt ethnologique incluent, notamment :
- sa situation en bordure de la route;
- sa complémentarité avec la chapelle Saint-Pierre, située à l'autre extrémité du noyau villageois.

Les caractéristiques de la chapelle de procession Saint-Isidore liées à sa représentativité architecturale incluent, notamment :
- son volume, dont le plan rectangulaire terminé par une abside en hémicycle, le toit à pignon à versants droits (couvert en bardeaux de cèdre et comportant un épi de faîtage) et le clocheton sur le faîte en façade;
- la maçonnerie de pierre;
- ses ouvertures, dont la porte à double vantail surmontée d'une imposte vitrée semi-circulaire et les deux fenêtres cintrées à petits carreaux;
- son décor intérieur, dont les murs intérieurs de pierre crépie, la voûte en bois légèrement surbaissée et la corniche à denticules à la base de la voûte.