Description du lieu patrimonial
Le bateau Le Saint-André, classé bien historique, est une goélette de bois à fond plat construite en 1956. D'une capacité de 222 tonnes (tonnage brut), elle mesure 30 mètres de long sur 8,8 mètres de large. Elle possède une étrave élancée, une poupe elliptique, un mât de chargement sur le pont avant, une cabine à l'arrière et est munie d'un moteur. Ce bateau est maintenant conservé en cale sèche au Musée maritime de Charlevoix, établi sur le site du chantier maritime du village de Saint-Joseph-de-la-Rive, dans la municipalité des Éboulements.
Valeur patrimoniale
La valeur patrimoniale du Saint-André réside dans sa rareté. Ce bateau est l'une des dernières goélettes lancées au chantier maritime de La Malbaie. En 1990, il ne restait que six goélettes du Saint-Laurent en état de naviguer et trois d'entre elles ont alors été vendues à des intérêts étrangers. Le Saint-André est donc l'une des rares goélettes à subsister.
La valeur patrimoniale du Saint-André réside aussi dans son intérêt technologique. Au fil des ans, les constructeurs ont adapté leurs embarcations à la navigation sur le fleuve Saint-Laurent. Les coques à fond plat, destinées à faciliter la navigation en eau peu profonde et l'échouage sur les battures, font d'abord leur apparition au début du XIXe siècle, facilitant ainsi le transbordement des marchandises. Les voiles sont ensuite modifiées, puis elles sont remplacées par un moteur dans les années 1920. La forme de la poupe évolue aussi et une cabine est ajoutée sur le pont. Le Saint-André est typique des dernières générations de goélettes. Bien qu'il soit muni d'un moteur, il reprend les formes de la goélette à voile en bois à fond plat et à poupe elliptique.
La valeur patrimoniale du Saint-André réside également dans son intérêt ethnologique. D'une part, sa conception témoigne d'un savoir et d'un savoir-faire transmis par le geste et la parole de génération en génération. D'autre part, il constitue l'un des rares témoins du cabotage sur le fleuve Saint-Laurent, c'est-à-dire du transport, de port en port et à faible distance des côtes, des marchandises en vrac et des billes de bois. Jusqu'au début du XXe siècle, le cabotage sur le fleuve était le moyen le plus simple et le plus rapide de faire parvenir les marchandises aux villages de Charlevoix et de la Côte-Nord. Il répondait à un besoin essentiel en facilitant le ravitaillement des habitants de ces régions, et il a favorisé le développement des chantiers maritimes.
Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2004.
Éléments caractéristiques
Les éléments caractéristiques du bateau Le Saint-André incluent, notamment :
- ses éléments représentatifs de dernières générations de goélettes, dont le fond plat, la poupe elliptique, l'étrave élancée, le moteur de 270 ch et l'absence de voile;
- sa chambre surélevée;
- sa coque en bois construite à franc-bord, cloisonnée à l'avant et à l'arrière;
- ses matériaux, dont les pièces de fond en pin rouge, la charpente en cèdre, les membrures en épinette rouge, les baux en pin rouge et le veuglé en pin rouge et en cyprès;
- son château ou pont arrière sur lisses avec sa cabine;
- son mât de chargement sur le pont avant;
- son gaillard d'avant.