Description du lieu patrimonial
L'arrondissement historique de Sillery, décrété en 1964, couvre un territoire à caractère résidentiel et institutionnel ponctué de nombreux boisés. Il se distingue, entre autres, par son patrimoine bâti et paysager représentatif de toutes les périodes de son développement depuis le Régime français. Ce territoire linéaire d'environ trois kilomètres et demi se divise en trois zones principales, soit la rive du fleuve Saint-Laurent, la falaise et le promontoire.
L'arrondissement comprend environ 350 bâtiments. Sur la rive du fleuve Saint-Laurent subsistent la maison des Jésuites-de-Sillery, témoin des premières occupations, et des maisons ouvrières du XIXe siècle, qui s'égrainent le long du chemin du Foulon. L'église Saint-Michel, son presbytère ainsi qu'un noyau de maisons ouvrières sont regroupés dans le secteur Côte-de-L'Église. Sur le promontoire, entre la falaise et le chemin Saint-Louis, se trouvent de luxueuses villas, dont plusieurs ont été construites pour les barons du bois au XIXe siècle, et des propriétés institutionnelles remontant au tournant du XXe siècle.
Enclavé dans un milieu aujourd'hui fortement urbanisé, l'arrondissement conserve de nombreux boisés, qui forment notamment deux axes continus le long du chemin Saint-Louis et de la falaise. Ces boisés s'ajoutent aux domaines privés et institutionnels de même qu'aux cimetières Mount Hermon et Saint-Patrick pour constituer une importante réserve d'espaces verts.
L'arrondissement historique, qui se situe dans l'arrondissement municipal de Sainte-Foy-Sillery de la ville de Québec, est approximativement délimité par l'avenue De Laune à l'est, la côte à Gignac à l'ouest, le chemin Saint-Louis au nord ainsi que le fleuve Saint-Laurent et la cime du cap au sud. Il comporte des biens culturels classés ou reconnus et possède un potentiel archéologique qui résulte d'une présence amérindienne et euroquébécoise.
Valeur patrimoniale
La valeur patrimoniale de l'arrondissement historique de Sillery repose sur son intérêt historique. Ce lieu se caractérise par l'ancienneté de son occupation et la diversité des activités qui s'y sont succédé. Dès 1637, les Jésuites s'établissent dans l'anse Saint-Joseph pour sédentariser et christianiser les Amérindiens qui fréquentent ce lieu depuis la préhistoire, donnant ainsi naissance à la première réduction en Amérique du Nord. La même année, les terres sont concédées en fief et seigneurie. Ce n'est cependant qu'à la suite du blocus continental imposé par la France à la Grande-Bretagne en 1806 que l'occupation s'accentue. La mère patrie, privée de ses sources d'approvisionnement en bois, se tourne alors vers ses colonies. Grâce à ses anses abritées, Sillery devient un lieu important pour ce commerce et pour la construction navale. Sur les hauteurs, les barons du bois et les notables britanniques de Québec se font construire de luxueuses villas, tandis que près des anses, apparaissent des habitations ouvrières. À la fin du XIXe siècle, avec le déclin du commerce du bois, les grands domaines seront acquis par les communautés religieuses. De nos jours, le patrimoine bâti et paysager, plusieurs sites archéologiques et de nombreux éléments de l'aménagement urbain témoignent de la riche histoire du lieu.
La valeur patrimoniale de l'arrondissement repose aussi sur l'intérêt de son paysage. Ses composantes, exceptionnelles en milieu urbain, permettent de retracer le passé de Sillery. Ainsi, les limites de certaines propriétés et le tracé du chemin du Foulon et de la côte de l'Église illustrent les premiers établissements et le découpage des terres sous le Régime français. Les secteurs Nolansville, Chemin-du-Foulon, Côte-de-l'Église et Bergerville évoquent la réalité ouvrière de l'ère des anses à bois par la densité des habitations. Ce sont cependant les grands domaines boisés, aménagés sur le promontoire dans l'esprit du courant pittoresque, qui constituent le trait dominant du paysage. Découpés pour la plupart au XIXe siècle à l'intérieur d'anciens fiefs, ils subsistent entre autres aujourd'hui dans le domaine Cataraqui, qui est l'unique villa conservée intégralement avec ses dépendances et ses jardins, les propriétés des communautés religieuses et les cimetières. Grâce à eux, l'arrondissement constitue un espace vert unique. L'image emblématique de l'arrondissement est formée par l'église Saint-Michel, située à mi-pente dans la côte de l'Église, et par la falaise dominant la zone riveraine. L'arrondissement offre de multiples points de vue sur les environs et des panoramas remarquables du fleuve Saint-Laurent et de sa rive sud, de l'île d'Orléans et de Cap-Rouge.
La valeur patrimoniale de l'arrondissement repose également sur l'intérêt de son architecture. Celle-ci se compose de quelques constructions du Régime français, de maisons ouvrières, de villas bourgeoises du XIXe siècle ainsi que d'édifices institutionnels du XXe siècle. Les bâtiments du Régime français, dont la maison des Jésuites-de-Sillery est le meilleur exemple, se caractérisent par leur corps de logis de pierre bas et peu dégagé du sol ainsi que leur toit à versants droits. Les maisons ouvrières, qui constituent des secteurs à plus forte densité, comportent un ou deux étages et présentent un plan simple de même que des dimensions réduites. Les villas bourgeoises s'inscrivent, quant à elles, dans les courants de l'architecture néoclassique et pittoresque. Elles se distinguent par leur implantation sur de vastes terrains paysagers, leur corps de logis de moyennes ou grandes dimensions ainsi que leur ornementation souvent élaborée. Les communautés religieuses, qui ont acquis ces propriétés bourgeoises au tournant du XXe siècle, y ont érigé des édifices institutionnels à trois ou quatre niveaux, souvent en brique.
Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2004.
Éléments caractéristiques
Les éléments clés de l'intérêt historique de l'arrondissement comprennent, entre autres :
- sa situation le long du fleuve Saint-Laurent, dans l'arrondissement municipal de Sainte-Foy-Sillery de la ville de Québec;
- la prédominance des fonctions résidentielle et institutionnelle;
- les sites archéologiques amérindiens et euroquébécois connus, parmi lesquels les vestiges d'une mission amérindienne, d'un ancien hôpital et d'un moulin à vent;
- le potentiel archéologique encore enfoui dans le sol.
Les éléments clés du paysage de l'arrondissement comprennent, entre autres :
- les caractéristiques liées aux établissements et au découpage des terres sous le Régime français, dont les limites de certaines propriétés perpendiculaires au fleuve Saint-Laurent ainsi que les tracés du chemin du Foulon sur la bande riveraine, du chemin Saint-Louis et de la côte de l'Église délimitant le fief de Saint-Michel et la seigneurie de Sillery;
- les caractéristiques liées au commerce du bois et à la construction navale au XIXe siècle, dont les quatre noyaux d'habitations ouvrières des secteurs Nolansville, Chemin-du-Foulon, Côte-de-l'Église et Bergerville;
- les caractéristiques liées aux marchands de bois, dont les grands domaines aménagés dans l'esprit du courant pittoresque et ponctués de boisés, illustrés par le domaine Cataraqui, le parc du Bois-de-Coulonge, les propriétés des communautés religieuses ainsi que les cimetières Mount Hermon et Saint-Patrick;
- les boisés formant deux axes continus le long du chemin Saint-Louis et de la falaise;
- l'image emblématique de l'arrondissement, constituée par l'église Saint-Michel, située à mi-pente dans la côte de l'Église, et la falaise dominant la zone riveraine;
- les multiples points de vue sur les environs et notamment les panoramas remarquables du fleuve Saint-Laurent et de sa rive sud, de l'île d'Orléans et de Cap-Rouge.
Les éléments clés de l'architecture de l'arrondissement comprennent, entre autres :
- la présence de bâtiments d'inspiration française caractérisés par un corps de logis de pierre bas et peu dégagé du sol ainsi qu'un toit à versants droits;
- la densité d'occupation des secteurs ouvriers et la présence de maisons ouvrières caractérisées par une élévation d'un ou deux étages, un plan simple, des dimensions réduites, un toit à deux versants ou mansardé et une ornementation dépouillée;
- la présence de villas bourgeoises caractérisées par leur implantation sur de vastes terrains paysagers, leur architecture d'inspiration néoclassique et pittoresque, leur corps de logis de moyennes ou grandes dimensions ainsi que leur ornementation souvent élaborée;
- la présence de grands édifices institutionnels à trois ou quatre étages sur de vastes terrains paysagers.