Description du lieu patrimonial
La chapelle de procession Saint-Roch, classée monument historique, est un petit édifice religieux bâti avant 1753. Cette chapelle en pierre crépie présente une nef de plan rectangulaire terminée par une abside en hémicycle. Elle est coiffée d'un toit à deux versants légèrement retroussés et un clocher surmonte le faîte en façade. La chapelle de procession Saint-Roch s'élève en bordure de l'avenue Royale, à l'ouest de l'église, dans la municipalité de L'Ange-Gardien. Elle fait pendant à la chapelle de procession Notre-Dame-de-Grâce, aussi classée monument historique, située à l'est de l'église.
Valeur patrimoniale
La valeur patrimoniale de la chapelle de procession Saint-Roch repose sur son intérêt ethnologique. Reliées au culte catholique, les chapelles de procession constituent une manifestation privilégiée de la religion populaire québécoise. Elles sont fréquemment dédiées à un saint patron et servent notamment de lieux de rassemblement pour les paroissiens et de reposoirs lors de processions, comme celles de la Fête-Dieu, pratique religieuse importante au Québec jusqu'au milieu du XXe siècle. Construites par paire de part et d'autre de l'église, comme c'est le cas à L'Ange-Gardien, les chapelles de procession délimitent l'espace villageois. Elles constituent autant des repères visuels qui marquent l'entrée et la sortie des villages dans la vallée du Saint-Laurent et participent à la sacralisation du paysage québécois. Ces chapelles, qui se présentent comme des églises ramenées à l'échelle de l'individu et de la famille, font « descendre Dieu dans la rue ».
La valeur patrimoniale de la chapelle de procession Saint-Roch repose aussi sur sa représentativité par rapport à un type d'édifice religieux. L'architecture des chapelles de procession s'inspire de celle des églises, mais elle adopte un plan plus simple et une facture plus dépouillée. Cette chapelle constitue un bon exemple de l'influence française dans l'architecture religieuse, qui se matérialise dans la nef de plan rectangulaire terminée par une abside en hémicycle, le toit à pignon surmonté d'un petit clocher sur le faîte en façade, la charpente lourde et complexe de la toiture ainsi que dans l'ornementation dépouillée. L'intérieur, avec son décor sobre constitué notamment d'une voûte à arc surbaissé lambrissée, d'une corniche et d'un cul-de-four à six pans, s'inscrit également dans la tradition française. D'abord fermée aux influences étrangères entre 1760 et 1800, l'architecture religieuse québécoise intègre ensuite des éléments néoclassiques. Dans la chapelle Saint-Roch, ce phénomène s'observe, entre autres, dans les chambranles ouvragés des fenêtres rectangulaires. Le clocher actuel, de facture simple, a remplacé celui d'origine à une date indéterminée.
La valeur patrimoniale de la chapelle de procession Saint-Roch repose également sur son ancienneté. Les premières chapelles de procession québécoises datent du début du XVIIIe siècle. Bâtie durant la première moitié du XVIIIe siècle, cette chapelle compte donc parmi les plus anciennes qui subsistent au Québec, bien qu'elle ait été remaniée au XIXe siècle.
Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2004.
Éléments caractéristiques
Les éléments clés de la chapelle de procession Saint-Roch liés à son intérêt ethnologique comprennent, notamment :
- sa situation en bordure du chemin Royal dans la municipalité de L'Ange-Gardien, à l'ouest de l'église;
- sa complémentarité avec la chapelle Notre-Dame-de-Grâce, aussi classée monument historique, à l'est de l'église.
Les éléments clés de l'architecture de la chapelle de procession Saint-Roch liés à sa représentativité par rapport à un type d'édifice religieux comprennent, notamment :
- les caractéristiques rattachées à l'architecture religieuse d'inspiration française, dont la nef de plan rectangulaire terminée par une abside en hémicycle, la maçonnerie de moellons crépie, le toit à deux versants légèrement retroussés couvert de bardeaux de cèdre, la charpente lourde et complexe de la toiture, la position du clocher sur le faîte en façade ainsi que l'épi au sommet de la croupe de l'abside;
- les ouvertures, dont la porte à panneaux à double vantail surmontée d'une imposte cintrée à rayons et entourée d'un chambranle en bois mouluré ainsi que les deux fenêtres rectangulaires sur chacun des longs-pans avec chambranle en bois mouluré à fronton et contrevents;
- les caractéristiques intérieures, dont les murs de pierre crépis, la voûte à arc surbaissé lambrissée, le cul-de-four à six pans aux arêtes soulignées par des planches ainsi que la corniche en bois moulurée à la base de la voûte.