Description du lieu patrimonial
La maison Joseph-Morrin, classée en 1963, est une résidence d'inspiration néoclassique construite en 1856. Le bâtiment de deux étages et demi, en brique sur fondations de pierre de taille, adopte un plan rectangulaire étroit et allongé. Il est coiffé d'un toit à deux versants droits. La désignation s'applique également au terrain. La maison Joseph-Morrin fait partie d'un ensemble de maisons en rangée situé dans l'arrondissement municipal de La Cité de la ville de Québec, dans le secteur du Quartier latin.
La maison Joseph-Morrin est également située dans l'arrondissement historique de Québec.
Valeur patrimoniale
La valeur patrimoniale de la maison Joseph-Morrin repose sur son intérêt architectural. Cette résidence occupe l'extrémité gauche d'un ensemble de trois maisons en rangée construites sur le même lot en 1856. Elle se rattache à l'architecture d'inspiration néoclassique par son toit à deux versants percé d'une lucarne à pignon, les consoles supportant la corniche, la disposition régulière de ses ouvertures et la sobriété de son ornementation. Les murs mitoyens dotés de coupe-feu, les corbeaux en pierre de taille, le plan rectangulaire étroit et allongé, l'absence de recul par rapport à la rue sont, par ailleurs, des caractéristiques de la maison urbaine. L'architecte Charles Baillairgé (1826-1906) est l'auteur des plans, qui sont exécutés par le maître maçon Louis Fournier dit Larose, les menuisiers Simon et Charles Peters ainsi que le plâtrier Miles Cavanagh, qui réalise la décoration des plafonds. Seule des trois maisons de l'ensemble à avoir conservé ses caractéristiques stylistiques d'origine, la maison Joseph-Morrin est un bel exemple de maison urbaine de la seconde moitié du XIXe siècle.
La valeur patrimoniale de la maison Joseph-Morrin repose aussi sur la notoriété de son architecte, Charles Baillairgé. À la fois architecte, arpenteur et ingénieur, Baillairgé appartient à la quatrième génération de cette dynastie d'architectes et d'artistes de Québec. Il est le concepteur de près de 200 édifices, dont la majorité sont situés à Québec. On lui doit notamment le couvent et la chapelle du Bon-Pasteur, le pavillon central et le pensionnat des anciens bâtiments de l'Université Laval, l'ancienne prison de Québec sur les plaines d'Abraham ainsi que les kiosques de la terrasse Dufferin. Son oeuvre compte aussi, outre la maison Joseph-Morrin, plusieurs constructions résidentielles. Charles Baillairgé a beaucoup contribué au progrès des arts du bâtiment au Canada et à la diffusion des connaissances techniques. De son vivant, ses réalisations techniques, scientifiques et littéraires lui ont apporté la renommée, tant à l'échelle nationale qu'internationale.
La valeur patrimoniale de la maison repose également sur son association avec le médecin et homme politique Joseph Morrin (1794-1861) et le musicien Ernest Gagnon (1834-1915). Joseph Morrin est un membre éminent du corps médical de la région de Québec. Chirurgien à l'Hôtel-Dieu, directeur de l'asile de Beauport, il est aussi le premier président de la Société médicale de Québec et de la faculté de médecine de l'Université Laval. Il figure également parmi les fondateurs du Collège des médecins et chirurgiens du Bas-Canada. À son décès, il lègue une somme importante pour la fondation du Morrin College. Entre 1855 et 1858, Morrin occupe la fonction de maire de la ville de Québec. Il est d'ailleurs le premier maire de l'histoire de la cité à être élu directement par la population. C'est pendant cette période qu'il fait construire cette résidence à des fins locatives. La maison aurait notamment été habitée par Ernest Gagnon, organiste, folkloriste, professeur, historien, homme de lettres et haut fonctionnaire, qui est passé à la postérité en raison de ses efforts pour sauvegarder le patrimoine musical québécois.
Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2004.
Éléments caractéristiques
Les éléments clés de la maison Joseph-Morrin liés à son implantation comprennent, notamment :
- sa situation dans l'arrondissement historique de Québec et dans l'arrondissement municipal de La Cité de la ville de Québec, dans le secteur du Quartier latin;
- l'absence de recul par rapport à la rue.
Les éléments clés de la maison Joseph-Morrin liés à sa valeur architecturale comprennent, notamment :
- ses caractéristiques rattachées à l'architecture d'inspiration néoclassique, dont le toit à deux versants droits percé d'une lucarne à pignon, les consoles supportant la corniche, la disposition régulière des ouvertures et la sobriété de l'ornementation comportant des linteaux de briques posées en soldat et des appuis de fenêtre en pierre de taille;
- ses caractéristiques rattachées à l'architecture urbaine, dont la mitoyenneté, le plan rectangulaire étroit et profond, l'élévation de deux étages et demi, les murs coupe-feu et les corbeaux en pierre de taille;
- ses matériaux, dont le parement des murs en brique à deux épaisseurs, les fondations en pierre de taille et la couverture en tôle à baguettes;
- la porte d'assemblage avec imposte;
- son décor intérieur, dont les murs lattés et plâtrés, les rosaces des plafonds et l'escalier d'origine.