Description du lieu patrimonial
La maison Pageau, citée monument historique, est une habitation rurale d'inspiration française, construite entre 1760 et 1800. Le bâtiment rectangulaire en pierre, d'un étage et demi, est coiffé d'un toit aigu à deux versants aux larmiers incurvés. Érigée à l'est de la chute Montmorency, la maison, qui surplombe le fleuve Saint-Laurent et l'île d'Orléans, se situe dans la municipalité de Boischatel.
Valeur patrimoniale
La valeur patrimoniale de la maison Pageau repose sur sa représentativité par rapport à l'habitation rurale d'inspiration française. Cette architecture résulte d'une adaptation du savoir-faire français au contexte climatique du Québec, aux matériaux disponibles, aux besoins des occupants et au goût du jour. La maison est caractéristique de cette architecture par son corps de logis en pierre faiblement dégagé du sol, son toit aigu à deux versants et la disposition asymétrique de ses ouvertures. Afin de protéger ses moellons de calcaire de l'érosion, ses murs sont enduits de crépi. De plus, l'orientation de sa façade vers le sud, où se trouvent le plus grand nombre d'ouvertures, permet aux occupants de profiter d'un maximum d'éclairage et du chauffage passif procuré par l'ensoleillement. Elle protège aussi la façade des vents dominants. L'appentis adossé contre le mur pignon est a, pour sa part, déjà logé une laiterie de ferme et témoigne d'un savoir-faire rural aujourd'hui tombé en désuétude. Autrefois, ce petit bâtiment servait au traitement et à l'entreposage du lait. Il était généralement chaulé ou peint en blanc, afin de réfléchir la lumière, et érigé de préférence dans un endroit frais, souvent au nord-est de l'habitation. Ajoutés vers 1830, les larmiers incurvés évoquent les influences stylistiques apparues au contact des Britanniques, alors que les lucarnes résultent des changements dans les manières d'habiter au cours du XIXe siècle. Les lucarnes éclairent les combles, qui ne servent plus seulement de grenier mais logent désormais des chambres. Par ces éléments, la maison Pageau illustre l'évolution architecturale de la maison rurale.
La valeur patrimoniale de la maison Pageau repose également sur son ancienneté et sur sa représentativité par rapport au mode d'occupation traditionnel dans la vallée du Saint-Laurent. Par sa situation, face au fleuve Saint-Laurent, la maison illustre les établissements des XVIIe et XVIIIe siècles, qui se veulent le plus près possible du fleuve, constituant alors la principale voie de circulation. Avec son corps d'origine érigé entre 1760 et 1800, la maison Pageau figure aussi parmi les plus anciennes maisons de Boischatel.
Source : Municipalité de Boischatel, 2005.
Éléments caractéristiques
Les éléments caractéristiques de la maison Pageau liés à l'habitation rurale d'inspiration française comprennent, notamment :
- son volume, dont le corps de logis de plan rectangulaire d'un étage et demi faiblement dégagé du sol, le toit aigu à deux versants, le fruit des murs (légère inclinaison des murs vers l'intérieur), les larges souches de cheminées et l'appentis adossé contre le mur pignon est;
- ses matériaux, dont la maçonnerie à moellons crépie;
- ses ouvertures, disposées de manière asymétrique, en plus grand nombre sur la façade orientée vers le sud, dont les fenêtres en bois à battants à 24 petits carreaux et la porte en bois à 9 carreaux en façade;
- ses éléments ajoutés au XIXe siècle, dont les larmiers incurvés et les lucarnes à pignon.
Les éléments caractéristiques de la maison Pageau liés à sa représentativité par rapport au mode d'occupation traditionnel comprennent, notamment :
- sa situation face au fleuve Saint-Laurent, sur le plateau de Boischatel, à l'est de la chute Montmorency.