Description du lieu patrimonial
Le moulin à vent de Vincelotte, classé en 1957, a été construit en 1690-1691. C'est une tour de pierre cylindrique, coiffée d'un toit octogonal. La désignation s'applique au moulin et à son terrain. Il est situé en bordure du fleuve Saint-Laurent, à l'Anse-à-Gilles, dans la municipalité de Cap-Saint-Ignace.
Valeur patrimoniale
La valeur patrimoniale du moulin à vent de Vincelotte repose sur sa représentativité par rapport à un type de bâtiment industriel, le moulin à farine. Un moulin comme le moulin de Vincelotte est dit « moulin banal », car le régime seigneurial impose aux seigneurs l'obligation de construire un moulin à farine pour leurs censitaires, qui doivent y faire moudre leur grain et payer en retour un droit de mouture, nommé droit de banalité. Avec le manoir et l'église, le moulin banal constitue le noyau de la seigneurie. Il subsiste très peu de moulins à vent dans la vallée du Saint-Laurent, et le moulin de Cap-Saint-Ignace est le seul encore debout sur la rive sud du fleuve entre Bécancour et Gaspé.
La valeur patrimoniale du moulin à vent de Vincelotte repose aussi sur son intérêt pour l'histoire des technologies au Québec. Avant l'apparition du moulin à vapeur et du moteur à essence dans la seconde moitié du XIXe siècle, le vent et l'eau constituent les principales forces motrices. Les moulins à vent permettent de moudre le grain ou encore de carder la laine. Bien que privé de ses mécanismes d'origine, le moulin à vent de Vincelotte témoigne d'une technologie largement utilisée aux XVIIe et XVIIIe siècles dans la vallée du Saint-Laurent et du savoir-faire des meuniers qui y travaillaient. La plupart des moulins à vent du Québec sont munis d'une calotte pivotante, ce qui était le cas pour ce moulin, qui a perdu son toit d'origine. Le vent actionne les pales qui transmettent l'énergie à la meule au moyen de l'arbre et de la roue à dents. L'énergie éolienne se révèle toutefois moins efficace que l'énergie hydraulique, et les moulins à vent disparaissent progressivement, du moins dans certaines régions, au profit des moulins à eau.
La valeur patrimoniale du moulin à vent de Vincelotte repose également sur son association avec le seigneur Charles-Joseph Amyot de Vincelotte (1665-1735). Navigateur, lieutenant dans la marine et commandant de milice de la côte sud, Amyot de Vincelotte reçoit la seigneurie de Vincelotte de sa mère Geneviève de Chavigny en 1690. Personnage important de l'histoire de la Côte-du-Sud, il entreprend aussitôt la construction d'un moulin banal afin de favoriser la colonisation de son fief et de percevoir ses droits de mouture.
Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2004.
Éléments caractéristiques
Les éléments clés de l'implantation du moulin à vent de Vincelotte comprennent entre autres :
- sa situation en bordure du fleuve Saint-Laurent, à l'extrémité est de l'Anse-à-Gilles, dans la municipalité de Cap-Saint-Ignace;
- le chemin public, au sud.
Les éléments clés liés à la représentativité du moulin à vent de Vincelotte par rapport à un type de bâtiment industriel, le moulin à farine, comprennent entre autres :
- sa volumétrie, dont la structure cylindrique en maçonnerie de pierre et le toit octogonal;
- ses ouvertures, dont les fenêtres à battants à grands carreaux et une porte en bois;
- les traces des deux portes d'origine et d'une ouverture en forme de meurtrière, toujours lisibles dans la maçonnerie;
- l'épi surmontant le toit.