Description du lieu patrimonial
La Daniel-Gavey, Maison est un bâtiment symétrique et équilibré, rectangulaire, d’un étage et demi avec parement à clin peint en blanc, moulures extérieures de couleur, toit à deux versants avec lucarne-pignon, qui ne coupe pas les débords de toit et est située au-dessus de l’entrée principale, larmiers cintrés et fondation en pierre. Le bâtiment présente aussi une galerie, qui court sur toute la longueur du bâtiment, et une cuisine d’été avec tambour d’entrée à l’arrière de la maison. La Daniel-Gavey, Maison fait partie d’un ensemble de bâtiments, comprenant une grange et une remise, situés dans la partie supérieure d’une colline abrupte face à la baie de Gaspé, à Grande-Grave, à l’intérieur du parc national Forillon. La désignation se limite au tracé au sol du bâtiment.
Valeur patrimoniale
La Daniel-Gavey, Maison a été désignée édifice fédéral du patrimoine reconnu en raison de son importance architecturale et environnementale.
Valeur historique
La Daniel-Gavey, Maison renvoie au thème de la pêche morutière dans le golfe Saint-Laurent, activité principale et moteur économique de la Gaspésie pendant plusieurs siècles. Elle fut habitée par l’une des plus anciennes familles de Grande-Grave, les Gavey, dont certains membres furent employés de la compagnie Fruing et commis de la William Hyman & Sons. À ce titre, elle rappelle le rôle central des sociétés de marchands-exportateurs de morue dans le peuplement de la région et les dynamiques sociales et économiques qui façonnèrent les établissements de pêche gaspésiens tels que celui-ci.
Valeur architecturale
La Daniel-Gavey, Maison est un bel exemple de forme vernaculaire particulièrement courante à Gaspé, où l’architecture des résidences québécoises a subi l’influence des maisons de conception néo-classique de la Nouvelle-Angleterre. Le style distinctif du bâtiment illustre la conservation d’une tradition de l’architecture résidentielle se situant entre le milieu du XIXe siècle et le début du XXe siècle ; c’est un type de maisons que l’on retrouve couramment à Grande-Grave. On peut trouver beaucoup d’éléments caractéristiques de ce style néo-classique vernaculaire, tant dans la disposition intérieure que dans les façades de la Daniel-Gavey, Maison; les finis intérieurs unifiés, d’inspiration classique, démontrent une mise en œuvre de haut niveau.
Valeur environnementale
Par son implantation bien adaptée à la topographie du site et sa parenté visuelle avec les autres bâtiments de Grande-Grave, il en renforce le caractère actuel, évocateur de l’établissement d’autrefois et il s’intègre harmonieusement au paysage marin de Forillon. L’ensemble Daniel-Gavey s’inscrit dans un étalement de bâtiments à différents niveaux de la côte, caractéristique du paysage culturel du littoral sud de la Péninsule de Forillon. Point d’intérêt familier du secteur, elle offre un témoignage important de la présence d’un établissement de pêche traditionnel de la côte gaspésienne.
Sources :
Roch Samson, Christine Chartré, Michel Bédard, Paul Trépanier, Yvan Fortier, Les habitations et
dépendances de Grande-Grave, parc national du Canada Forillon. Bureau d’examen
des édifices fédéraux du patrimoine, rapport de recherche 01-66; Maison Daniel-Gavey, parc national du Canada Forillon, Québec, Énoncé de la valeur patrimoniale 01-66e.
Éléments caractéristiques
Les éléments caractéristiques de la Daniel-Gavey, Maison devraient être respectés.
-les traits propres à ce modèle typé d’architecture domestique. Ceux-ci comprennent par exemple le carré de bâtiment élevé du sol sur un socle en pierre s’inscrivant dans la topographie du site, la composition symétrique et équilibrée des élévations, la forme du toit rompu par une lucarne pignon qui a ici la particularité de ne pas interrompre la course du larmier, la galerie courant le long de la façade et du mur pignon;
-les composantes qui permettent d’illustrer les modes et techniques de construction propres à cette tradition néoclassique vernaculaire, dont en particulier l’utilisation du bois dans sa construction, le revêtement de clin et les composantes décoratives extérieures de couleurs contrastantes, les menuiseries de l’intérieur;
-le profil du toit avec ses égouts retroussés, caractéristique typique de l’architecture vernaculaire québécoise du XIXe siècle qui connut une certaine popularité en Gaspésie;
-son plan représentatif des maisons néoclassiques, où, sur chacun des deux niveaux, quatre pièces sont distribuées autour d’un hall central;
-la cuisine d’été en annexe à l’arrière de la maison et sa sortie de tambour en prolongement, une disposition fréquente pour les maisons Grande-Grave;
-la grande parenté de style, de gabarit et de matériaux qui procure à l’ensemble architectural de Grande-Grave toute son harmonie;
-le lien visuel et relationnel qui relie la maison à ses dépendances et au site qui lui est historiquement associé, dont notamment son point de vue saisissant sur la baie. Son implantation au milieu de champs et pâturages témoigne par ailleurs de l’activité mixte des pêcheurs-agriculteurs;
-la position de la maison dans le relief de la côte et son rapport à l’établissement étalé de Grande-Grave.