Description du lieu patrimonial
Le site du patrimoine de New Richmond, constitué site du patrimoine, est un ensemble bâti aménagé à partir de la fin du XIXe siècle. Il comprend sept bâtiments construits entre 1865 et 2004, soit une église, un presbytère, une salle paroissiale, un couvent, une salle de spectacle, un centre communautaire et une résidence pour personnes retraitées. La désignation inclut également un monument religieux ainsi qu'un cimetière, un charnier et un calvaire. L'église, érigée de 1865 à 1870, présente une nef rectangulaire prolongée par un choeur en saillie et terminée par une abside à pans coupés ceinturée d'une sacristie. Sa façade est dotée d'une tour-clocher centrale demi-hors-oeuvre. Son revêtement de brique actuel est le fruit d'importants travaux réalisés en 1933. Les autres bâtiments construits entre 1925 et 2004 présentent pour la plupart un plan rectangulaire et une élévation d'un étage et demi à trois étages. Ils sont surmontés par des toitures à deux versants droits ou à larmiers retroussés. Le périmètre du site, de forme irrégulière, est délimité au nord par le boulevard Perron Ouest, à l'est et à l'ouest par des terrains privés, et au sud par les eaux de la baie des Chaleurs. Le site du patrimoine de New Richmond est aménagé sur un terrain plat et dégagé, à proximité de l'embouchure de la Petite rivière Cascapédia, au coeur de la ville de New Richmond.
Valeur patrimoniale
La valeur patrimoniale du site du patrimoine de New Richmond repose sur son intérêt historique. Il témoigne de l'importance du secteur de New Richmond Centre comme noyau institutionnel à partir de la seconde moitié du XIXe siècle. Ce secteur est une des plus vieilles agglomérations de la municipalité. Dès le début du XIXe siècle, une chapelle catholique en bois est implantée en bordure de la Petite rivière Cascapédia; elle dessert les francophones de la région. En 1860, l'évêque de Québec érige canoniquement la paroisse des Saints-Anges-Gardiens-de-Cascapédia, en même temps que treize autres paroisses situées en Gaspésie. Celle-ci est renommée ultérieurement Notre-Dame-des-Saints-Anges. À cette époque, l'accroissement important de la population catholique demande un nouveau lieu de culte. Érigé sur son site actuel de 1865 à 1870, il favorise le développement d'un noyau villageois à proximité. À nouveau, au début des années 1930, l'église ne répond plus aux besoins de la population toujours grandissante. En 1933, d'importants travaux de rénovation et d'agrandissement sont donc réalisés sous la direction de l'architecte Pierre Lévesque (1880-1955). Vers 1938, une salle paroissiale est construite à proximité de l'église; elle remplace la salle précédente édifiée neuf ans plus tôt. Elle est utilisée pour la projection de films pendant de nombreuses années avant d'être transformée en commerce. En 1956, sur le même site, un nouveau couvent remplace l'ancien datant aux alentours de 1925. À la suite de la fermeture du couvent en 1974, la ville de New Richmond acquiert l'édifice. Elle y installe ses bureaux administratifs et la bibliothèque. Le changement de vocation maintient ainsi la fonction publique de l'immeuble. Cette transformation est typique des nouveaux usages auxquels sont fréquemment soumis les bâtiments religieux ou scolaires. L'aménagement d'un centre communautaire en 1975, la construction d'une salle de spectacle en 1991 et l'édification d'une maison de retraite en 2004, à proximité de l'ensemble, confirment la fonction publique du secteur qui demeure aujourd'hui le coeur de la ville.
La valeur patrimoniale du site repose aussi sur son intérêt architectural. Les bâtiments qui le composent témoignent de modèles privilégiés dans la construction d'édifices institutionnels entre le milieu du XIXe siècle et le milieu du siècle suivant. L'église est considérablement transformée en 1933. Elle représente bien les lieux de culte de la seconde moitié du XIXe siècle caractéristiques des petites municipalités. Sa tour-clocher centrale demi-hors-oeuvre, l'organisation symétrique de sa façade et ses ouvertures cintrées en témoignent notamment. Par ailleurs, elle constitue l'une des plus anciennes églises catholiques de la Gaspésie. Pour sa part, l'ancien couvent est typique de l'architecture scolaire du milieu du XXe siècle par son plan simple, son ornementation dépouillée et sa fenestration abondante. Enfin, l'ancienne salle paroissiale rappelle l'architecture religieuse de la fin des années 1930. Entre autres, son plan rectangulaire complété d'une annexe arrière évoque les choeurs en saillie de certains lieux de culte. La toiture à deux versants droits à pente aiguë, le porche en façade, l'ornementation sobre et son ouverture en arc en mitre sont également des caractéristiques courantes dans l'architecture religieuse de l'époque. Le site du patrimoine de New Richmond témoigne donc de l'évolution des modèles architecturaux dans l'architecture institutionnelle québécoise.
Source : Ville de New Richmond, 2009.
Éléments caractéristiques
Les éléments clés du site du patrimoine de New Richmond liés à son intérêt historique comprennent, notamment :
- la présence d'une église, d'un presbytère, d'un monument religieux, d'un cimetière incluant un charnier et un calvaire, d'une ancienne salle paroissiale, d'un ancien couvent, d'un centre communautaire, d'une salle de spectacle et d'une maison de retraite;
- sa situation à proximité de la baie des Chaleurs, au coeur de la ville.
Les éléments clés du site du patrimoine de New Richmond liés à son intérêt architectural comprennent, notamment :
- les volumes, dont la nef rectangulaire prolongée par un choeur en saillie et terminée par une abside à pans coupés ceinturée d'une sacristie, les plans rectangulaires ou irréguliers, les élévations d'un étage et demi à trois étages, les toits de formes variées (à deux versants droits ou à larmiers retroussés), les annexes arrière ou latérale, les galeries couvertes, les porches, la tour-clocher demi-hors-oeuvre et le lanternon;
- les matériaux, dont les parements en brique ou en pierre des champs, la couverture en tôle à la canadienne, ainsi que les éléments architecturaux et ornementaux en métal ou en bois;
- les ouvertures, dont les fenêtres cintrées à petits carreaux, les oculi, la fenêtre en arc en mitre, les fenêtres rectangulaires à auvent, la disposition jumelée ou en bandeaux de certaines fenêtres, les portes (certaines à double vantail ou à imposte cintrée) et les appuis;
- l'ornementation, dont les corniches, les débords de toits et leurs éléments menuisés, le fronton, les consoles, les supports et les garde-corps.