Description du lieu patrimonial
Le Centre d'héritage britannique de la Gaspésie, constitué site du patrimoine, est un ensemble bâti reproduisant un village gaspésien d'origine britannique. Il comprend 21 bâtiments construits entre 1775 et 1910. Le site renferme une école, une église presbytérienne, une forge, un bureau de poste, plusieurs habitations et dépendances agricoles, ainsi qu'un phare et quelques commerces, dont le magasin général J.-A.-Gendron, classé monument historique. La plupart des bâtiments présentent un plan rectangulaire, une élévation d'un à deux étages et demi, une toiture à deux versants droits, une couverture de bardeaux de cèdre et un parement en bois. L'ensemble est implanté sur un terrain fortement boisé. Son périmètre de forme rectangulaire s'étend entre le boulevard Perron Ouest et la baie des Chaleurs, sur la pointe Duthie. Le site se trouve dans un secteur rural de la ville de New Richmond.
Valeur patrimoniale
La valeur patrimoniale du Centre d'héritage britannique de la Gaspésie repose sur son intérêt historique. Le village correspond au site d'implantation des premiers colons d'origine britannique qui arrivent dans la région à la fin du XVIIIe siècle. À partir du milieu de ce siècle, des Acadiens s'installent à l'embouchure de la rivière Cascapédia. Après la Conquête, ils sont suivis par des Écossais et des Irlandais, puis par des Loyalistes qui s'établissent dans le secteur en 1784. Les descendants de ces familles de souche britannique contribuent au développement de la région au XIXe siècle. Aux environs de 1820, les frères Georges et John Duthie exploitent des moulins ainsi qu'un chantier naval à proximité de leurs propriétés. En 1833, l'Écossais William Cuthbert (1794-1854) fait construire un moulin à scie en bordure de la Petite rivière Cascapédia. Vers la moitié du siècle, il dirige aussi un chantier naval à la pointe Duthie. Ce chantier est alors l'un des plus importants en Gaspésie. La majorité des bâtiments regroupés sur le site sont construits par des propriétaires d'origine anglaise, écossaise, jersiaise, irlandaise ou galloise. L'église presbytérienne témoigne aussi de la présence de communautés protestantes dans la baie des Chaleurs. Le Centre d'héritage britannique de la Gaspésie rappelle donc le rôle des Gaspésiens de descendance britannique dans le développement de la localité.
La valeur patrimoniale du Centre d'héritage britannique de la Gaspésie repose également sur son intérêt architectural. Les bâtiments sont représentatifs de l'évolution de l'architecture domestique en Gaspésie entre 1775 et 1910. Les plus anciens sont la taverne Duthie (1775), la forge (1820) et la maison Duthie (1832). Ils témoignent des premières habitations construites en Gaspésie par leur volume rectangulaire, leur toiture à deux versants droits et leur charpente en pièce sur pièce. D'autres bâtiments, tels les trois magasins généraux, l'école, quelques résidences et les dépendances agricoles sont de bons exemples de l'architecture domestique vernaculaire gaspésienne, d'inspiration anglo-américaine. Ils se caractérisent par leur plan simple, l'aménagement des façades sur les murs pignons, la disposition régulière des ouvertures, les toits à deux versants droits, les couvertures et les parements de bardeaux de cèdre ainsi que par la sobriété de leur ornementation. L'église presbytérienne (1908) se distingue de ces habitations par ses ouvertures à arc brisé. Par ailleurs, l'annexe de la maison Campbell et la résidence Brown (1896) présentent en façade une lucarne-pignon. Ce genre d'ouverture percée dans le toit est très répandue dans la péninsule gaspésienne dans la seconde moitié du XIXe siècle. La maison Willet (1910) témoigne pour sa part de l'apparition de modèles à deux étages et à toit à quatre versants au tournant du XXe siècle. Le Centre d'héritage britannique de la Gaspésie illustre donc la diversité des types architecturaux apparus entre la fin du XVIIIe siècle et le début du XXe siècle.
La valeur patrimoniale du Centre d'héritage britannique de la Gaspésie repose aussi sur sa représentativité en tant que musée de plein air. Ce type de musée regroupe habituellement des bâtiments aux fonctions diverses, reconstitués ou déplacés en un lieu précis aux fins d'interprétation. Les premiers musées de plein air sont apparus en Europe du Nord à la fin du XIXe siècle. Ils naissent du besoin de conserver des traces d'un monde disparu ou en transformation. Ces musées regroupent habituellement une collection d'objets ethnographiques qui permet de reconstituer le mode de vie d'autrefois. Le Centre d'héritage britannique de la Gaspésie regroupe 21 bâtiments historiques dont 18 sont déménagés sur le site. Des équipements de ferme et des objets domestiques témoignent également du mode de vie des premiers habitants de New Richmond.
Source : Ville de New Richmond, 2009.
Éléments caractéristiques
Les éléments clés du Centre d'héritage britannique de la Gaspésie liés à son intérêt historique comprennent, notamment :
- la présence de 21 bâtiments, dont une école, une église presbytérienne, une forge, un bureau de poste, plusieurs habitations, des dépendances agricoles, un phare et quelques commerces incluant le magasin général J.-A.-Gendron, classé monument historique;
- sa situation sur la pointe Duthie, dans un environnement fortement boisé, en milieu rural;
Les éléments clés du Centre d'héritage britannique de la Gaspésie liés à son intérêt architectural comprennent, notamment :
- les volumes, dont les plans rectangulaires ou irréguliers, les élévations de un à deux étages et demi, les toits de formes variées (à deux versants droits, brisés ou à croupes), les galeries couvertes (dont certaines à deux niveaux et d'autres surmontées d'un balcon couvert) et le lanterneau de ventilation;
- les matériaux, dont les pièces de bois équarries et leur assemblage à queue d'aronde, les parements de bardeaux de cèdre, de planches verticales, de planches à feuillure bouvetées ou de planches posées à clins, les couvertures de bardeaux de cèdre ainsi que les éléments architecturaux et ornementaux en bois;
- les ouvertures, dont les fenêtres à arc brisé, les fenêtres rectangulaires ou carrées (à verre fixe ou à guillotine et à petits ou à grands carreaux), la fenêtre en arc en mitre flanquée de baies latérales, les lucarnes cintrées, à croupes, à deux versants ou en appentis (certaines engagées), les portes à simple ou à double vantail (certaines à imposte ou à baies latérales), les contrevents, les chambranles, les linteaux et les appuis;
- l'ornementation, dont les denticules, les mâts, les supports, les garde-corps, les planches cornières et les consoles.