Description du lieu patrimonial

La résidence Alvina LeBlanc est une petite maison située sur le chemin Dover à Dieppe qui maintient sa volumétrie rectangulaire d'origine ainsi qu'un un toit à pignon en pente raide sur la façade sud. Une section coiffée d’une lucarne a été ajoutée à la façade nord.

Valeur patrimoniale

La résidence Alvina LeBlanc tient sa valeur patrimoniale dans la représentation de la maison d’ouvrier rural de la fin du XIXe siècle, dans le phénomène de déménagement de maisons vers les routes principales lors de l’électrification des campagnes et dans l’importance des arbres fruitiers pour la subsistance des familles rurales.

La première valeur patrimoniale de ce lieu est l’âge et l’architecture de la maison. Cette maison aux dimensions réduites est typique de la petite maison rurale de la fin du XIXe siècle dans cette région. Le corps original est un simple rectangle d’un étage et demi coiffé d’un toit à forte pente. Le rez-de-chaussée ayant servi pour la cuisine et le salon, l’étage était réservé aux trois chambres à coucher. L’agrandissement au nord a permis d’accueillir une deuxième famille, à un certain temps. Le fait que la structure d'origine de la maison soit en charpente coupée à la scie ronde et attachée avec des clous ronds témoigne d’une fabrication relativement récente. Par contre la présence de planches sciées à la scie verticale, la présence de madriers mortaisés et la présence de vitres soufflées suggère l’utilisation de matériaux recyclés. Selon la tradition orale, le corps principal aurait été construit avant 1900. La section au nord aurait été ajoutée vers 1928, peu après le déménagement du corps rectangulaire d'origine. (Un reçu de Lounsbury Company trouvé dans une boîte d’allumettes E. B. Eddy dans les murs permet de donner cette date approximative.)

Une autre valeur patrimoniale de cette maison réside dans son déménagement à l’époque de l’électrification des campagnes. Selon la tradition orale, la maison aurait été construite au sud de son emplacement actuel, près des anciens trécarrés à proximité du lac Folly, à proximité des limites entre la ville de Dieppe et l’actuel village de Memramcook. Ce hameau de quelques maisons, qui portait à un certain temps le nom de Neil’s Folly, aurait été abandonné au début du XXe siècle, probablement vers 1928, lors de l’électrification des principales routes de campagne. Neil’s Folly avait un restaurant et club de danse situé à proximité du lac Folly avec un poste d’essence et des installations nautiques, qui a été opéré par Neil McKay de Moncton, jusqu’aux environs de 1960.

Madame Alvina (ou Albina) LeBlanc (1894-1982), fille d’Edmond et Sara Gauvin, épouse de Raphaël LeBlanc est devenue veuve assez jeune. Pour subvenir aux besoins de sa famille, elle a planté sur son terrain une série d’arbres et d’arbustes fruitiers : pommiers, pommetiers, pruniers, cerisiers, framboises, ... Elle vendait ses produits aux marchés de Moncton. Plusieurs de ces arbres et arbustes sont encore présents sur le terrain.

Source : Ville de Dieppe, dossier des lieux patrimoniaux (2), F4-1

Éléments caractéristiques

Les éléments caractérsitiques qui décrivent la résidence Alvina Leblanc incluent notamment :
- le plan rectangulaire d’un étage de la maison ;
- l'annexe construite vers 1928 ;
- les ouvertures d'origine des portes et fenêtres ;
- les toits à pignon en pente raide ;
- la lucarne qui brise l’avant-toit ;
- les arbres et les arbustes fruitiers.