Description of Historic Place
Le site archéologique Droulers-Tsiionhiakwatha, constitué site du patrimoine, renferme les vestiges d'un village occupé par des Iroquoiens du Saint-Laurent pendant le XVe siècle, ainsi que des installations récentes servant de centre d'interprétation. Le site se trouve à huit kilomètres du fleuve Saint-Laurent et à moins de 100 mètres d'un ruisseau se jetant dans la branche ouest de la rivière La Guerre. Il est situé sur un coteau rocailleux, surplombant une plaine, formé de dépôts glaciaires. L'extrémité sud du site est délimitée par le chemin Leahy. Le centre d'interprétation est la reconstitution d'un village iroquoien palissadé constitué de trois maisons longues, de postes de guet, de séchoirs à poisson, d'un jardin et d'un bâtiment d'accueil abritant une exposition permanente. Le centre d'interprétation prend place dans la portion est du terrain. Le site archéologique Droulers-Tsiionhiakwatha est situé dans la municipalité de Saint-Anicet.
Heritage Value
La valeur patrimoniale du site archéologique Droulers-Tsiionhiakwatha repose sur ses intérêts anthropologique et archéologique. Il constitue à ce jour le plus imposant village amérindien préhistorique découvert en sol québécois. Il s'agit d'un lieu important pour documenter et comprendre les modes de vie des Iroquoiens du Saint-Laurent. Occupé vers 1450 pendant environ 20 ans, ce village regroupait alors une population estimée à 400 individus. Cet établissement était un village renfermant une quinzaine de maisonnées, vraisemblablement entouré d'une palissade. Les maisons longues, mesurant environ 30 mètres sur 6 mètres, étaient constituées d'une charpente de perches de bois recouverte probablement d'écorce. À l'intérieur des maisons longues, on retrouve des foyers et de petites fosses autour desquels vivent plusieurs familles. Un bâtiment plus petit, probablement à vocation communautaire, aurait occupé le centre du village. L'abondance des artefacts et des écofacts découverts, et leur étonnant état de conservation, font de ce site une source fondamentale pour l'étude des sociétés iroquoiennes. La collection de restes végétaux domestiqués (maïs, haricot, courge, tournesol), la plus importante au Québec, démontre le rôle prépondérant de ces plantes dans l'alimentation des villageois. Les repas étaient complétés par les produits de la pêche, de la chasse et de la cueillette. Les poteries (vases et pipes) et les outils en os (poinçons, pointes de projectiles, aiguilles, etc.) témoignent des activités artisanales que les Iroquoiens pratiquaient sur le site. Ce dernier offre un témoignage révélateur du quotidien des Iroquoiens à l'apogée de la vie villageoise amérindienne, avant l'arrivée des Européens.
La valeur patrimoniale du site repose également sur l'intérêt de son emplacement. Le site est un témoin des modes d'appropriation du territoire par les Iroquoiens du Saint-Laurent. Son étude remet en question des idées préconçues au sujet de l'emplacement des villages iroquoiens. On a longtemps cru que ces derniers étaient aménagés sur les terrasses sablonneuses en bordure du fleuve Saint-Laurent. Or, le site archéologique Droulers-Tsiionhiakwatha est situé dans l'arrière-pays, à environ huit kilomètres du fleuve. Il aurait ainsi été le village iroquoien le plus éloigné de l'axe fluvial. Le site se trouve sur les hauteurs d'un coteau rocailleux, aussi nommé crête morainique. L'emplacement offre une vue panoramique sur les environs tout en protégeant le site des crues printanières inondant les basses terres. Le coteau environnant le village était transformé en champs cultivés sur environ deux kilomètres, fournissant des denrées pour subvenir aux besoins de la population grandissante. De plus, les Iroquoiens ne se limitaient pas à occuper leur village : on recense dans la région de Saint-Anicet des sites satellites, des haltes et d'autres petits établissements temporaires exploitant diverses ressources. La rivière La Guerre servait également de voie de communication avec le fleuve, permettant de ce fait les expéditions de pêche, notamment vers le site de la Pointe-du-Buisson (Beauharnois), les expéditions de chasse ainsi que les échanges avec d'autres groupes amérindiens. Enfin, la présence d'outils en pierre provenant de la région de Montréal, de l'Ontario et de l'État de New York, témoigne de l'étendue des réseaux d'échanges entretenus par ces villageois.
La valeur patrimoniale du site repose en outre sur son intérêt didactique. Le site englobe un centre d'interprétation qui présente une exposition permanente, ainsi qu'une reconstitution grandeur nature d'une partie du village iroquoien. Il constitue à ce titre un lieu incontournable pour la diffusion de connaissances sur les villages amérindiens, l'expérimentation du mode de vie des Iroquoiens et l'interprétation de l'héritage amérindien régional.
Source : Municipalité de Saint-Anicet, 2006.
Character-Defining Elements
Les éléments clés du site archéologique Droulers-Tsiionhiakwatha liés à ses intérêts anthropologique et archéologique comprennent, notamment :
- l'importante collection d'artefacts;
- les restes fauniques et les restes de plantes sauvages et cultivées;
- la portion résiduelle du site archéologique composée de niveaux de sol d'occupation humaine, d'objets et de structures toujours enfouis.
Les éléments clés du site archéologique Droulers-Tsiionhiakwatha liés à l'intérêt de son emplacement comprennent, notamment :
- sa situation géographique à environ huit kilomètres du fleuve Saint-Laurent, en bordure d'un ruisseau et non loin d'un bras de la rivière La Guerre;
- sa position sur une crête morainique surplombant une plaine.
Les éléments clés du site archéologique Droulers-Tsiionhiakwatha liés son intérêt didactique comprennent, notamment :
- la reconstitution de trois maisons longues, de postes de guet, de séchoirs à poisson, d'un jardin et de la palissade du village iroquoien;
- l'exposition permanente présentée au centre d'interprétation.