Description of Historic Place
L'église de Saint-Jean-Baptiste, classée en 1960, est un lieu de culte catholique construit de 1807 à 1810 et doté d'une nouvelle façade en 1886. L'édifice en maçonnerie de pierre crépie présente un plan en croix latine composé d'une nef à un vaisseau, d'un transept et d'un choeur plus étroit terminé par une abside en hémicycle. La façade comporte un imposant porche central et est encadrée de tourelles en encorbellement surmontées d'acrotères. Un clocher est posé à l'avant sur le faîte du toit à deux versants droits. Une sacristie de plan rectangulaire à un étage est greffée à l'abside dans le prolongement du choeur. L'église domine un ensemble religieux catholique comprenant aussi l'ancien presbytère, le cimetière paroissial et un oratoire. Elle est implantée au coeur du noyau villageois de la municipalité de Saint-Jean-Baptiste.
Des biens mobiliers de l'église de Saint-Jean-Baptiste ont été classés oeuvres d'art.
Heritage Value
La valeur patrimoniale de l'église de Saint-Jean-Baptiste repose sur l'intérêt de son décor intérieur. Ce décor témoigne de la coexistence des traditions sculpturales et picturales dans l'ornementation des lieux de culte catholiques dans la deuxième moitié du XIXe siècle. L'ensemble sculpté reflète la production ornemaniste des artisans issus de l'atelier des Écores. Ceux-ci exécutent d'abord un tabernacle en 1809, puis complètent le mobilier en 1816. Vincent Chartrand (1795-1863) et son associé Pierre-Salomon Benoît dit Marquette terminent en 1829 l'ornementation de la voûte; ils achèvent de plus le retable ainsi que l'entablement du choeur et de la nef. Le choix et l'abondance des motifs sont représentatifs de l'atelier des Écores, mais l'intérieur se distingue notamment par les colonnes torses du choeur. À l'oeuvre sculptée, s'ajoute la peinture murale. Introduite au Québec vers 1829, cette pratique gagne en popularité vers la fin du XIXe siècle. En 1887, la fabrique fait appel au peintre François-Édouard Meloche (1855-1914), qui réalise une fresque historiée de la vie de saint Jean-Baptiste. Il reproduit également en trompe-l'oeil des ornements architecturaux. Meloche utilise à la fois la technique du marouflage, pour certaines oeuvres du choeur, et celle de la peinture à l'encaustique appliquée à sec sur les murs. Il peint aussi la voûte de la sacristie. L'église de Saint-Jean-Baptiste comprend l'un des rares décors de Meloche subsistant au Québec. En outre, plusieurs biens mobiliers produits pour cette église ont été classés oeuvres d'art, dont des peintures, des pièces d'orfèvrerie, des sculptures et des pièces de mobilier liturgique.
La valeur patrimoniale de l'église de Saint-Jean-Baptiste repose également sur son intérêt architectural. Le lieu de culte témoigne de la persistance des formes traditionnelles dans l'architecture catholique québécoise au XIXe siècle et aussi de l'évolution de cette architecture. Construit de 1807 à 1810 par le maçon Pierre Ménard dit Bellerose, il présente un plan en croix latine composé d'une nef à un vaisseau, d'un transept et d'un choeur terminé par une abside en hémicycle. Ce plan, inspiré de l'architecture religieuse du Régime français, est très répandu à partir de la seconde moitié du XVIIIe siècle jusqu'au XIXe siècle. La façade est reconstruite en 1886, ce qui illustre une façon courante de transformer les églises au tournant du XXe siècle pour les mettre au goût du jour. Cette façade, élevée selon les plans de l'architecte Louis-Zéphirin Gauthier (1842-1922), est représentative de son époque, notamment par son imposant clocher et son ornementation éclectique.
La valeur patrimoniale de l'église de Saint-Jean-Baptiste repose aussi sur son importance dans le paysage. Composantes distinctives du paysage québécois, les églises constituent des points de repère. Elles sont les figures dominantes des ensembles paroissiaux catholiques, véritables noyaux villageois. L'église de Saint-Jean-Baptiste s'intègre à un ensemble formé de plusieurs éléments significatifs, dont l'ancien presbytère, devenu l'hôtel de ville, le cimetière et un oratoire octogonal en bois, qui composent le coeur institutionnel de la municipalité.
Source : Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, 2008.
Character-Defining Elements
Les éléments clés de l'église de Saint-Jean-Baptiste liés à l'intérêt de son intérieur comprennent, notamment :
- le décor architectural, dont la fausse voûte à arc surbaissé, le retable du choeur (composé de colonnes torses ainsi que d'un arc en plein cintre et incluant un calvaire), les pilastres du choeur à chapiteaux corinthiens, l'entablement du choeur se prolongeant dans la nef, les retables latéraux (composés de colonnes à chapiteaux corinthiens surmontées d'un arc en plein cintre) ainsi que la tribune arrière;
- le décor peint couvrant la fausse voûte et presque l'ensemble des surfaces murales (dont les représentations des prophètes dans le choeur et les scènes de la vie de saint Jean-Baptiste), les motifs peints en grisaille ainsi que les reproductions d'éléments architecturaux sculptés;
- le mobilier liturgique, dont le maître-autel (composé d'un imposant tabernacle et d'un tombeau polychromes), les autels latéraux, la chaire (composée d'une cuve et d'un escalier à garde-corps orné de bas-reliefs) ainsi que les stalles en bois.
Les éléments clés de l'église de Saint-Jean-Baptiste liés à son intérêt architectural comprennent, notamment :
- le volume, dont le plan en croix latine composé d'une nef rectangulaire à un vaisseau, d'un transept et d'un choeur plus étroit terminé par une abside en hémicycle, le toit à deux versants droits (munis de croupes au transept) et la sacristie greffée à l'abside dans le prolongement du choeur;
- les matériaux, dont la maçonnerie en pierre crépie, les bandeaux ainsi que les chambranles et les chaînes d'angle en pierre de taille et la couverture en tôle à la canadienne;
- les composantes de la façade, dont l'imposant porche central (doté de trois portails cintrés surmontés de pignons, d'acrotères et d'une croix placée sur le faîte), le clocher sur le faîte du toit (composé d'une base carrée, de deux lanternes octogonales et d'une flèche surmontée d'une croix), les fenêtres cintrées (certaines jumelées ou divisées en deux lancettes), l'oculus, les tourelles en encorbellement surmontées d'acrotères, les bandeaux, les chaînes d'angle, les chambranles ainsi que les petites saillies triangulaires rompant la ligne de la corniche;
- les composantes des longs-pans et du choeur, dont les fenêtres cintrées divisées en deux lancettes et les chambranles;
- les composantes de la sacristie, dont le plan rectangulaire, l'élévation d'un étage, le toit à deux versants droits, les fenêtres rectangulaires, les chambranles et la souche de cheminée en pierre.
Les éléments clés de l'église de Saint-Jean-Baptiste liés à son importance dans le paysage comprennent, notamment :
- son intégration à un ensemble institutionnel comprenant aussi l'ancien presbytère transformé en hôtel de ville, le cimetière paroissial et un petit oratoire de plan octogonal;
- sa situation au coeur du noyau villageois.