Description of Historic Place
La maison natale de Paul-Émile-Borduas, citée monument historique, est une résidence villageoise construite vers 1900. La demeure de plan rectangulaire, à deux étages, est coiffée d'un toit mansardé à deux versants. Un perron couvert marque l'entrée principale. La maison natale de Paul-Émile-Borduas est située dans le secteur ancien de la municipalité de Mont-Saint-Hilaire, près de la rivière Richelieu.
Heritage Value
La valeur patrimoniale de la maison repose sur son association avec Paul-Émile Borduas (1905-1960). Ce dernier est une figure majeure de l'histoire de l'art québécois du XXe siècle. Borduas passe son enfance dans cette maison de Mont-Saint-Hilaire, au sein d'une famille modeste. En 1922, il commence son apprentissage auprès du peintre Ozias Leduc (1864-1955) de Saint-Hilaire (ancien nom de Mont-Saint-Hilaire). Leduc devient le professeur et l'ami de Borduas; ils entretiennent des liens durables. Borduas poursuit ensuite ses études artistiques à Montréal, puis il effectue de courts séjours aux États-Unis et en Europe. Ces voyages lui permettent de prendre connaissance des courants avant-gardistes de l'époque. Installé à Montréal durant les années 1930, Borduas oeuvre dans la peinture religieuse et l'ornementation d'églises, tout en commençant une carrière dans l'enseignement. En 1937, il joint l'École du meuble. Sa démarche artistique l'amène à délaisser progressivement l'univers figuratif dans sa peinture. Entouré d'un groupe d'artistes, Borduas devient le chef de file du mouvement Automatiste, qui préconise la spontanéité de la création et l'exploration du monde intérieur. Borduas publie en 1948 le « Refus global », un manifeste déterminant et précurseur de la Révolution tranquille. Incompris et faisant l'objet de vives critiques, il doit quitter l'École du meuble. Il se retire alors à Saint-Hilaire. En 1942, il y construit une grande maison pour lui et sa famille. Cette maison est aujourd'hui connue sous l'appellation de maison Paul-Émile-Borduas (citée monument historique). Le contexte difficile entraîne son départ du Québec. Borduas s'installe à New York en 1953, où il connaît un certain succès, puis à Paris en 1955. Il poursuit son oeuvre créative et continue de participer à de nombreuses expositions. Il décède à Paris le 22 février 1960. La maison natale de Paul-Émile-Borduas évoque le souvenir de cet artiste qui marque profondément l'histoire de l'art québécois et canadien du XXe siècle.
La valeur patrimoniale de la maison natale de Paul-Émile-Borduas repose également sur son intérêt architectural. Elle est un exemple de maison mansardée, un type d'habitation vernaculaire découlant de l'architecture Second Empire. Ce style, élaboré en France au milieu du XIXe siècle, est introduit rapidement aux États-Unis et au Canada, grâce aux revues et catalogues d'architecture. Le style Second Empire plaît pour ses qualités esthétiques, mais aussi pour les avantages de sa toiture qui offre plus d'espace sous les combles. Aussi, cet élément distinctif est-il repris par l'architecture vernaculaire. Celle-ci conserve le plan rectangulaire et le volume peu articulé de la maison traditionnelle. Cependant, le toit à deux versants est remplacé par la toiture mansardée. Ce type de maison fait son apparition dans les milieux urbains et ruraux au Québec, durant le dernier quart du XIXe siècle. La maison natale de Paul-Émile-Borduas en est caractéristique par sa toiture mansardée, son volume rectangulaire peu articulé et la disposition symétrique de ses ouvertures.
Source : Municipalité de Mont-Saint-Hilaire, 2008.
Character-Defining Elements
Les éléments clés de la maison natale de Paul-Émile-Borduas liés à l'intérêt de son implantation comprennent, notamment :
- sa situation en bordure d'une rue du secteur ancien de Mont-Saint-Hilaire;
- sa proximité du chemin des Patriotes et de la rivière Richelieu.
Les éléments clés de la maison natale de Paul-Émile-Borduas liés à son intérêt architectural comprennent, notamment :
- son volume, dont le plan rectangulaire, l'élévation de deux étages, le toit mansardé à deux versants;
- les matériaux, dont le parement en bardeau de cèdre, les éléments architecturaux en bois (ornementation);
- les ouvertures, dont leur disposition symétrique en façade et aux murs pignons, les fenêtres à guillotine;
- l'ornementation, dont les chambranles à entablement, les planches cornières, les poteaux et les pilastres à entablement du perron;
- la souche de cheminée en brique;
- l'appentis arrière d'un étage.