Description of Historic Place
Le moulin à vent de Verchères, classé bien archéologique, est un moulin banal construit avant 1737. Il est constitué d'une tour cylindrique en pierre de trois étages, chapeautée d'un toit conique. Il s'élève à côté de l'impressionnante statue de bronze de Madeleine de Verchères, aux abords du fleuve Saint-Laurent, dans la municipalité de Verchères.
Heritage Value
La valeur patrimoniale du moulin à vent de Verchères repose sur son intérêt historique en tant que témoin du régime seigneurial. Afin de stimuler le peuplement de la colonie, le seigneur est obligé de construire un moulin à farine pour ses censitaires et, en vertu du droit de banalité, il est le seul à pouvoir le faire. En contrepartie, les censitaires doivent y faire moudre leurs grains et verser au seigneur une redevance. Jean-Baptiste Jarret de Verchères (1687-1752), second seigneur du lieu et frère de Madeleine Jarret de Verchères (1678-1747), bâtit le moulin vers 1730. Le bâtiment demeure la propriété des seigneurs de Verchères jusqu'en 1834. Ce moulin constitue donc un souvenir tangible du régime seigneurial à Verchères.
La valeur patrimoniale du moulin à vent de Verchères repose aussi sur sa représentativité par rapport à un type de bâtiment industriel, le moulin à farine. Les premiers moulins à farine de la vallée du Saint-Laurent remontent au milieu du XVIIe siècle, alors que les seigneuries commencent à se peupler. Au début du XVIIIe siècle, une centaine de moulins (à vent ou à eau) sont en activité. Le type le plus répandu en Nouvelle-France est le moulin-tour, conçu selon des traditions européennes et conforme à une technologie séculaire. Celui de Verchères en est une illustration notamment par sa tour cylindrique, ses trois niveaux, sa paroi extérieure verticale ou très faiblement inclinée ainsi que son toit conique. À l'origine, ce toit était pivotant et doté, entre autres, d'une hélice composée de quatre ou six pales. Actionnées par le vent, ces pales transmettaient l'énergie à la meule grâce à un mécanisme aujourd'hui disparu. L'emplacement aux abords du fleuve Saint-Laurent permet également de tirer profit des vents dominants, en plus d'être accessible aux colons qui utilisent le fleuve comme principale voie de circulation. La plupart des moulins à vent disparaissent au cours de la première moitié du XIXe siècle, en raison de la concurrence des moulins à eau et de l'arrivée de nouvelles techniques de mouture industrielle, notamment celles qui ont recours à la machine à vapeur comme force motrice, aux rouleaux d'acier en remplacement des meules de pierre et au système de réduction graduelle. Comme plusieurs moulins à vent du corridor fluvial, le moulin de Verchères est acquis en 1913 par le gouvernement fédéral, qui s'en sert comme station de signalisation pour la navigation sur le Saint-Laurent jusqu'en 1949. Ce moulin est donc l'un des rares moulins à vent qui subsistent au Québec et, par son emplacement stratégique, il constitue un repère visuel important en bordure du fleuve.
Source : Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, 2007.
Character-Defining Elements
Les éléments caractéristiques du moulin à vent de Verchères liés à son implantation comprennent, notamment :
- sa situation aux abords du fleuve Saint-Laurent.
Les éléments caractéristiques du moulin à vent de Verchères liés à sa représentativité en tant que moulin à farine comprennent, notamment :
- son volume, dont la forme cylindrique, les trois niveaux, la paroi extérieure verticale ou très faiblement inclinée et le toit conique;
- ses matériaux, dont la maçonnerie en pierre et la couverture en bardeaux de cèdre;
- ses ouvertures, dont les fenêtres en bois à petits carreaux munies de contrevents et disposées de manière irrégulière, la porte à deux vantaux du rez-de-chaussée donnant sur le nord ainsi que la porte à deux vantaux dans le haut de la tour donnant sur un balcon du côté du fleuve;
- le balcon du troisième étage.