Description of Historic Place
Le site du patrimoine de Saint-Sauveur-des-Monts, constitué en 1989, est un secteur urbain à vocation résidentielle, commerciale et institutionnelle. Il se compose de 108 bâtiments et dépendances construits entre la fin du XIXe siècle et la fin du XXe siècle. Le site présente un périmètre irrégulier qui inclut les terrains de part et d'autre de la rue Principale, entre les rues Lanning et Guindon, ainsi que ceux bordant l'avenue de la Gare, au nord du chemin de la Vallée. Il est aménagé sur un terrain composé de légères dénivellations et entouré de montagnes, au coeur de la ville de Saint-Sauveur.
Heritage Value
La valeur patrimoniale du site du patrimoine de Saint-Sauveur-des-Monts repose sur son intérêt historique. Le site rappelle les origines du village de Saint-Sauveur-des-Monts. Vers 1835, les premiers colons s'installent dans les environs. En 1850, un groupe d'habitants réclame la création d'une mission, rapidement nommée Saint-Sauveur. Deux hameaux existent à l'époque, Piedmont et Saint-Sauveur, et chacun d'eux réclame la construction d'un lieu de culte. C'est finalement Saint-Sauveur qui est choisi, vraisemblablement à cause de sa position plus centrale. Une chapelle en bois est bâtie en 1853 à l'emplacement de l'église actuelle. La paroisse de Saint-Sauveur est érigée canoniquement en 1854, puis civilement l'année suivante. En 1880, le hameau de Saint-Sauveur ne compte qu'une seule rue, correspondant aujourd'hui à la rue Principale. Quelques maisons la bordent, surtout dans le secteur de la chapelle. C'est probablement à cette époque que la résidence sise au 186 rue Principale, vraisemblablement la plus ancienne subsistant aujourd'hui, est construite. En 1895, le lieu de culte est frappé par la foudre. Il est remplacé huit ans plus tard par une nouvelle église. Le prolongement du chemin de fer de Saint-Jérôme à Sainte-Agathe en 1890 permet le développement du tourisme. Plusieurs résidences sont transformées en maisons de pension pour accueillir les nombreux skieurs. Au cours des années 1930, de nombreux hôtels et des cabines parsèment le coeur du village et hébergent les skieurs toujours plus nombreux. Le prolongement de l'autoroute des Laurentides jusqu'à la municipalité en 1964 renforce la vocation touristique de la ville et participe à l'accroissement important de sa population. Le site rappelle donc l'évolution de la localité et témoigne de l'importance du tourisme dans son développement.
La valeur patrimoniale du site du patrimoine de Saint-Sauveur-des-Monts repose sur son intérêt architectural. Le site se caractérise par la diversité des influences stylistiques représentées et par la concentration de bâtiments érigés entre la fin du XIXe siècle et la fin du siècle suivant. Les plus anciennes constructions du site sont des demeures de petites dimensions, en pièce sur pièce ou dotées d'un parement en planches à clins, souvent surmontées d'un toit à deux versants à larmiers retroussés. Elles présentent généralement une galerie en façade et une ornementation dépouillée. Ces éléments sont caractéristiques de l'architecture rurale vernaculaire de la seconde moitié du XIXe siècle. D'autres styles apparaissent au fil des décennies. L'architecture résidentielle bourgeoise de la fin du XIXe siècle se démarque par des plans irréguliers, de nombreuses saillies et une ornementation plus abondante. Les résidences plus modestes présentent généralement des plans rectangulaires et sont souvent coiffées de toits à deux versants droits. Au tournant du XXe siècle, l'architecture s'industrialise de plus en plus, avec l'arrivée sur le marché de matériaux et d'éléments préfabriqués ainsi que la diffusion de plans au moyen de catalogues. L'utilisation de matériaux nouveaux et la popularité de certains modèles en témoignent. L'architecture commerciale se distingue de l'architecture résidentielle, notamment par la présence de vitrines au rez-de-chaussée. L'église, construite en 1903, témoigne pour sa part de l'influence de l'éclectisme sur l'architecture religieuse de cette époque, entre autres par ses éléments ornementaux diversifiés et par sa monumentalité. Au cours du XXe siècle, certaines constructions nouvelles reprennent des modèles anciens. Il s'agit d'une pratique courante, notamment dans les secteurs à vocation touristique. Le site du patrimoine rappelle donc les nombreuses influences marquant l'architecture domestique, commerciale et institutionnelle depuis la fin du XIXe siècle.
Source : Ville de Saint-Sauveur, 2009.
Character-Defining Elements
Les éléments caractéristiques du site du patrimoine de Saint-Sauveur-des-Monts liés à son intérêt historique comprennent, notamment :
- son périmètre incluant les terrains bordant la rue Principale, entre les rues Lanning et Guindon, ainsi que ceux situés de part et d'autre de l'avenue de la Gare, au nord du chemin de la Vallée;
- sa localisation sur un terrain composé de légères dénivellations et comprenant des aménagements paysagers, dans un environnement montagneux;
- la présence de résidences, de commerces, d'établissements hôteliers et d'autres lieux d'hébergement, ainsi que d'édifices institutionnels (dont un lieu de culte et un presbytère);
- l'implantation des bâtiments en bordure de la voie publique.
Les éléments caractéristiques du site du patrimoine de Saint-Sauveur-des-Monts liés à son intérêt architectural comprennent, notamment :
- les volumes, dont les plans carrés, rectangulaires, irréguliers, en croix latine, en « L », en « H » ou en « T », les élévations de un à trois étages et demi, les toits de formes variées (à deux versants à larmiers retroussés, à deux versants droits, en pavillon, à croupes, brisés, plats ou en appentis), les annexes latérales ou arrière, les avant-corps, les pignons, les galeries, les balcons, les avant-toit ainsi que les baies en saillie;
- les matériaux, dont les parements traditionnels ou d'origine (dont la brique, la planche à clins ou verticale de même que les bardeaux décoratifs), la maçonnerie en pierre, les murs crépis, les murs en pièce sur pièce, les couvertures en tôle ainsi que les éléments architecturaux et ornementaux en bois ou en fer forgé;
- les ouvertures, dont leur disposition, leur forme et leurs dimensions d'origine, les portes à panneaux ou à vitrage, les impostes vitrées, les fenêtres rectangulaires (à battants ou à guillotine), les fenêtres à arc surbaissé, les vitrines, les ouvertures cintrées (parfois jumelées), les lucarnes à pignon ou à croupe, les ouvertures polygonales, les chambranles menuisés, les linteaux, les appuis ainsi que les contrevents;
- l'ornementation, dont les corniches, les supports et les garde-corps menuisés, les aisseliers, les planches cornières, les consoles, les modillons, les mâts de faîtage, les plates-bandes décoratives, les appliques menuisées, les bandeaux, les pilastres, les clochers et les clés décoratives;
- les souches de cheminées en pierre ou en brique.