Description of Historic Place
Le vieux couvent de Château-Richer, cité monument historique, est un édifice conventuel construit en 1907. Le bâtiment en brique présente un plan rectangulaire et une élévation de trois étages, incluant le toit mansardé percé de lucarnes. Il compte aussi un soubassement surhaussé. Un campanile surélevé coiffe l'avant-corps central. La désignation inclut également le terrain. L'édifice est implanté en bordure de l'avenue Royale, à proximité du fleuve, au coeur du noyau villageois de la ville de Château-Richer.
Heritage Value
La valeur patrimoniale du vieux couvent de Château-Richer repose sur son intérêt architectural. Le bâtiment est construit d'après les plans de l'architecte Joseph-Georges Bussières. Il constitue un exemple représentatif des couvents édifiés en milieu rural au cours du dernier quart du XIXe siècle et au début du XXe. Ceux-ci sont généralement caractérisés par un plan rectangulaire, un soubassement surhaussé, une élévation de trois étages et la présence d'un campanile central. Le couvent de Château-Richer présente l'ensemble des éléments caractéristiques de ce type architectural. Il illustre également l'influence du style Second Empire sur l'architecture conventuelle québécoise. Ce dernier apparaît en France sous le règne de Napoléon III. Il se veut une synthèse de l'architecture de la Renaissance et du classicisme français. Le style Second Empire se diffuse rapidement au Québec en raison de son origine française. Les édifices québécois ne présentent souvent que les grandes lignes du style, notamment le toit mansardé. Le vieux couvent de Château-Richer en témoigne par son toit mansardé percé de lucarnes, sa composition symétrique, la distribution régulière de ses ouvertures et son ornementation reprenant des éléments issus du vocabulaire classique, comme les frontons, les arcs cintrés et les pilastres.
La valeur patrimoniale du vieux couvent de Château-Richer repose également sur son intérêt historique et archéologique. L'édifice rappelle l'importance des communautés religieuses dans l'éducation des enfants de la région ainsi que l'évolution du système scolaire depuis le Régime français. Trois communautés occupent le site où s'élève le bâtiment et enseignent aux enfants de Château-Richer. La Congrégation de Notre-Dame établit une mission en 1689. Elle fait construire le premier couvent environ cinq ans plus tard; il est incendié en 1759. Un nouvel établissement d'enseignement voit le jour en 1830 sous la forme d'une école de fabrique. Des laïcs en prennent la charge jusqu'à la venue des soeurs du Bon-Pasteur en 1870. L'école est alors aménagée pour accueillir les religieuses et les pensionnaires. Cette congrégation quitte les lieux à la fin du XIXe siècle. Elle est remplacée par les soeurs de Notre-Dame du Perpétuel Secours en 1905. Un troisième couvent est construit deux ans plus tard. L'école fait partie d'une commission scolaire; la gestion est assurée par les religieuses. Les vestiges des deux premiers couvents ainsi que l'édifice actuel témoignent de l'utilisation des lieux pour l'enseignement depuis le XVIIe siècle. Par ailleurs, les fouilles archéologiques révèlent également la présence de vestiges d'un moulin à vent, construit vers 1653, d'une laiterie et d'autres dépendances aménagées jusqu'au XIXe siècle. Ces éléments fournissent des renseignements sur la vie quotidienne des occupants des lieux depuis le Régime français.
Source : Ville de Château-Richer, 2009.
Character-Defining Elements
Les éléments clés du vieux couvent de Château-Richer liés à son intérêt architectural comprennent, notamment :
- son volume, dont le plan rectangulaire, l'élévation de trois étages, le toit mansardé, le soubassement surhaussé ainsi que l'avant-corps central surmonté d'un campanile;
- les matériaux, dont le parement en brique jaune, le soubassement en pierre, la couverture en tôle à la canadienne ainsi que les éléments architecturaux et ornementaux en bois;
- les ouvertures disposées symétriquement, dont le portail central (composé d'une porte à double vantail en bois surmontée d'une imposte cintrée et vitrée), les fenêtres rectangulaires à grands carreaux (certaines groupées), les lucarnes à pignon et la lucarne centrale (dotée d'une fenêtre cintrée et de baies latérales);
- l'ornementation, dont la corniche à modillons, les arcs cintrés ainsi que les linteaux décoratifs en brique, le bandeau et la croix;
- l'escalier central au garde-corps menuisé;
- la souche de cheminée couverte en tôle.
Les éléments clés du vieux couvent de Château-Richer liés à son intérêt historique et archéologique comprennent, notamment :
- son implantation en bordure de l'avenue Royale, à proximité du fleuve, dans un secteur ancien;
- le site archéologique euroquébécois, dont les fondations des deux premiers couvents, la base du moulin, les murs d'une laiterie ou d'une glacière et ceux des latrines, les drains et les puits d'accès.