Description of Historic Place
L'évêché de Joliette, cité monument historique, est une résidence épiscopale construite en 1880 et agrandie en 1906. L'édifice en pierre, de plan en « L » prolongé par une abside à pans coupés sur le mur sud-est, comporte trois étages et un soubassement surhaussé. Il est coiffé d'un toit à croupes à profil bas. La façade de la section de gauche présente un avant-corps surmonté d'un fronton cintré. L'entrée de la partie droite est encadrée par quatre pilastres surmontés d'une frise et d'un couronnement sculpté. Une annexe en brique de trois étages est greffée à l'arrière du bâtiment. L'évêché de Joliette s'élève au choeur d'un ensemble religieux catholique comprenant aussi la cathédrale Saint-Charles-Borromée, l'ancien séminaire diocésain et l'ancien noviciat des Clercs de Saint-Viateur. Il se situe en retrait de la voie publique, à proximité de la rivière L'Assomption, au centre de la ville de Joliette.
Heritage Value
La valeur patrimoniale de l'évêché de Joliette repose sur son intérêt historique. L'édifice témoigne de la création du diocèse de Joliette au début du XXe siècle. La seconde moitié du siècle précédent est marquée par une importante augmentation de la population québécoise. L'Église doit procéder au morcellement du diocèse de Montréal pour faciliter la gestion des différentes paroisses. Dans la région de Lanaudière, les autorités des villes de Joliette et de L'Assomption aspirent à accueillir un nouvel évêché. Les démarches entourant la création du siège épiscopal durent plusieurs années. L'ancien village de L'Industrie est finalement choisi et le diocèse de Joliette est érigé canoniquement le 27 janvier 1904. Joseph-Alfred Archambault (1859-1913) est sacré évêque dans la nouvelle cathédrale le 24 août de la même année. Le presbytère de l'église Saint-Charles-Borromée se transforme alors en évêché et le collège est élevé au rang de séminaire diocésain. L'érection du nouveau diocèse favorise l'essor de la ville qui devient alors la véritable capitale régionale de Lanaudière. L'évêché de Joliette évoque donc l'importance de la création du diocèse dans l'histoire de Joliette et le rôle central que tient la ville pour la région de Lanaudière.
La valeur patrimoniale de l'évêché de Joliette repose également sur son intérêt architectural. Il témoigne de la monumentalité généralement appliquée aux résidences épiscopales. Pour confirmer son nouveau statut, l'ancien presbytère de l'église de Saint-Charles-Borromée, construit en 1880, est agrandi en 1906. Une nouvelle aile plus profonde double ainsi la superficie du bâtiment et s'harmonise avec l'ancien édifice. Les deux sections de l'évêché partagent plusieurs caractéristiques se rattachant au vocabulaire classique, dont le soubassement surhaussé, les murs en pierre à bossage, les ouvertures en arc cintré ou surbaissé disposées de façon régulière et les chaînes d'angle en pierre de taille lisse. Pour souligner le cinquantième anniversaire de la création du diocèse, l'entrée principale donnant sur l'ancien presbytère est mise au goût du jour. L'architecte emploie un décor plus moderne, constitué de pilastres monumentaux. Ceux-ci contribuent à souligner la grandeur et l'importance de cet édifice dans le paysage architectural.
La valeur patrimoniale de l'évêché de Joliette repose aussi sur son association avec des architectes locaux qui ont participé à la construction de plusieurs édifices importants de la ville de Joliette. La section la plus ancienne de l'évêché est vraisemblablement construite selon les plans du père Joseph Michaud (1822-1902). Ce dernier, membre de la communauté des Clercs de Saint-Viateur, est professeur de sciences et d'architecture au Collège de Joliette. Il est principalement connu pour sa participation à la création de la cathédrale-basilique Marie-Reine-du-Monde à Montréal. Le père Michaud conçoit également, en 1874 et 1875, l'aile en brique du collège de Joliette (incendiée en 1957), ainsi que plusieurs édifices religieux. La nouvelle section de l'évêché est l'oeuvre de l'architecte et sculpteur joliettain, Alphonse Durand (1858-1937). Ce dernier réalise en 1908 la façade de l'ancien séminaire diocésain. Il établit également les plans de plusieurs maisons de Joliette. Le père Wilfrid Corbeil (1893-1979), un autre clerc de Saint-Viateur, ainsi que les architectes René et Gérard Charbonneau dressent les plans qui modifient l'édifice au milieu du XXe siècle. Ils collaborent également à la construction de la chapelle de la résidence Saint-Viateur. Le père Corbeil est une figure importante dans le domaine de l'art de la région et participe notamment à la création du Musée d'art de Joliette. L'évêché de Joliette témoigne ainsi du savoir-faire d'hommes qui marquent l'architecture de la ville.
Source : Ville de Joliette, 2008.
Character-Defining Elements
Les éléments clés de l'évêché de Joliette liés à son intérêt historique comprennent, notamment :
- sa localisation dans un ensemble religieux catholique composé de la cathédrale Saint-Charles-Borromée, citée monument historique, ainsi que de l'ancien séminaire diocésain et de l'ancien noviciat des Clercs de Saint-Viateur;
- sa situation en retrait de la voie publique, à proximité de la rivière L'Assomption.
Les éléments clés de l'évêché de Joliette liés à son intérêt architectural comprennent, notamment :
- son volume, dont son plan en « L » prolongé par une abside à pans coupés sur le mur sud-est, le soubassement surhaussé, l'élévation de trois étages, l'avant-corps central de la section de gauche coiffé d'un fronton cintré à base interrompue, l'entrée de la partie droite encadrée par quatre pilastres surmontés d'une frise et d'un couronnement ainsi que le toit à croupes à profil bas;
- les matériaux, dont les murs en pierre à bossage, le soubassement en pierre à bossage plus grossière, les éléments ornementaux et architecturaux en pierre de taille lisse, en bois et en métal ainsi que la couverture en tôle;
- les ouvertures disposées de façon régulière, dont les fenêtres cintrées, rectangulaires ou en arc surbaissé, à battants et à carreaux (certaines groupées par trois), la porte vitrée à double vantail et à imposte dotée d'une fermeture en métal, les soupiraux et les chambranles;
- les éléments ornementaux, dont le fronton cintré à base interrompue, les pilastres monumentaux, la frise portant l'inscription « MCMIV ANNO IVBILAEI MCMLIV », le couronnement sculpté, la corniche moulurée, les balconnets, les chaînes d'angle et le bandeau du soubassement;
- les escaliers;
- le chemin couvert le reliant à la cathédrale Saint-Charles-Borromée;
- les souches de cheminées;
- l'annexe située à l'arrière du bâtiment, dont le plan rectangulaire, le parement en brique, l'élévation de trois étages, le toit plat et les fenêtres rectangulaires à petits carreaux.