Description du lieu patrimonial
La pointe Pagan est située à l’extrémité est de la ville de St. Andrews, sur les rives de la baie de Passamaquoddy. Elle couvre une superficie d’environ un acre. Il s’agit d’une couche de coquillages, d’os et d’autres déchets, qui a une épaisseur de plus d’un mètre à certains endroits. Au cours des deux derniers millénaires, la population autochtone qui habitait ici a jeté des ordures qui ont donné naissance à cet amas coquillier, le plus grand de la province.
Valeur patrimoniale
La pointe Pagan est désignée lieu historique provincial en raison de la valeur des découvertes archéologiques, notamment une couche formée de coquillages, d’os et d’autres déchets, qui a plus d’un mètre d’épaisseur à certains endroits. Ce site permet de retracer la vie d’un peuple de chasseurs, cueilleurs et pêcheurs qui vivait dans la baie de Passamaquoddy.
La montée du niveau de la mer a érodé beaucoup de sites d’amas coquilliers que l’on retrouvait autrefois en grand nombre le long des rives de la baie de Passamaquoddy et vers le sud, sur la côte du Maine. Découvert en 1961 par un archéologue du Musée national de l’homme, le vaste amas de détritus de la pointe Pagan est resté intact en raison de son orientation par rapport à la rive et sa situation élevée. Des fouilles exploratoires réalisées en 1975 ont permis de dégager de nombreux artefacts, ainsi que des déchets de coquillages et d’os d’animaux. On a également découvert une section d’habitation d’hiver qui a été enterrée à nouveau pour être étudiée plus tard.
Les coquilles de palourdes à carapace molle constituent la plus grande partie des dépôts et elles neutralisent l’acidité du sol, permettant ainsi la préservation des os et des dents qui, autrement, se seraient dégradés par un processus chimique après quelques centaines d'années. On a également trouvé différents artéfacts sur le site : des pendentifs faits de canines de loups et d’ours dans lesquelles on a percé un trou, une boule de bilboquet esquimau fabriquée à partir d’un sabot d’orignal qui a lui aussi été troué, et de nombreuses dents de castor. Ces dernières ont été fendues et polies, puis fixées sur un os ou sur un bois de cervidé formant ainsi une sorte de plane à un seul manche qui servait à dégrossir les pièces de bois.
Des fouilles effectuées sur ce site et des sites similaires de la région démontrent qu’ils étaient occupés tout au long de l’année. Pour construire les habitations d’hiver, on creusait dans la terre une cuvette peu profonde, d’environ trois mètres de diamètre, puis on en tapissait le fond de gravillons. On érigeait ensuite une structure constituée de perches, puis on la couvrait d’écorce de bouleau et,
peut-être aussi, de peaux de bêtes. Ces maisons en fosse semi-souterraines sont habituellement bâties à une certaine distance de la côte, le vaste amas coquillier se trouvant entre elles et la plage. Elles recèlent une mine de renseignements sur la vie de cette ancienne peuplade de chasseurs, cueilleurs et pêcheurs de la baie de Passamaquoddy.
Source : Ministère du Mieux-être, de la Culture et du Sport - Direction du patrimoine, dossier du lieu: vol. IV-12765-1/41
Éléments caractéristiques
Les éléments caractéristiques qui ont trait à la localisation et au contexte du site de la pointe Pagan incluent notamment :
- le plus grand amas coquillier de la province ;
- le site épargné par l'érosion et le pillage.
Les éléments caractéristiques qui ont trait à la richesse et aux incidences culturelles du site de la pointe Pagan incluent notamment :
- l’excellente préservation des vestiges d’os et de plantes qui pourront faire l'objet de recherches sur l'écologie culturelle autochtone ;
- la rare présence de maisons en fosse qui offrent la possibilité d’observer de très près la vie sociale des Autochtones qui ont vécu dans la partie centrale de la baie de Passamaquoddy.