Description du lieu patrimonial
La Gare ferroviaire du Canadien National (CN) à Hamilton est un bâtiment aux dimensions importantes, de style Beaux-Arts, avec un fronton central et une entrée à colonnes. Elle a été construite entre 1929 et 1931. Sa façade comporte seulement deux étages. La gare est située au début de la rue James Nord, sur une esplanade gazonnée qui fait face au quartier d’affaires de Hamilton. À l’arrière, à l’endroit où la voie ferrée est dissimulée par un profond remblai, la gare a quatre étages.
Valeur patrimoniale
La Gare ferroviaire du Canadien National à Hamilton a été désignée gare ferroviaire patrimoniale en raison de son importance historique, architecturale et contextuelle.
La Gare ferroviaire du Canadien National à Hamilton a été construite entre 1929 et 1931 sous la direction de John Schofield, architecte du CN, juste au début de la crise économique.
De par sa conception l’édifice représente une atténuation tardive du style Beaux-Arts par le modernisme et par les théories en faveur d’un art et d’une architecture véritablement canadiens. La relation de la gare avec les environs a très peu changé depuis la construction.
La valeur patrimoniale de la propriété tient à l’adaptation des principes architecturaux du style Beaux-Arts qui accentue l’aspect de point de passage du bâtiment dans le dessin de sa façade sud et l’implantation, et qui établit une hiérarchie des espaces et des matériaux dans les aires du complexe réservées au public, aux bureaux, aux personnel et aux opérations. L’utilisation simplifiée et modernisée des éléments architecturaux classiques, le choix de motifs typiquement canadiens pour les ornements, les espaces ouverts de l’esplanade à l’avant, la cour de triage à l’approche de la rue John à l’est, qui, avec le pont de la rue James Nord à l’ouest, offre des vues de tous les côtés de la gare, contribuent à la valeur patrimoniale de la gare.
Source :
Énoncé de valeur patrimoniale, Gare ferroviaire du Canadien National à Hamilton, Ontario, 1991. Rapport d’évaluation patrimoniale RSR-38, 1991.
Éléments caractéristiques
Parmi les éléments caractéristiques de la gare ferroviaire du Canadien National à Hamilton, il faut noter :
- le plan au sol de l’édifice, en forme de T, et la masse formée de trois parties distinctes : une gare de quatre étages, un volume distinct pour la salle des pas perdus et un bâtiment d’un étage pour la messagerie,
- les proportions de style Beaux-Arts tardif et l’équilibre des lignes horizontales de la façade,
- les détails sophistiqués qui conjuguent les idéaux du style Beaux-Arts avec la sculpture thématique (panneaux d’influence Art Déco) et l’exécution moderniste des ordres classiques (articulation moderne du portique dorique de l’entrée centrale avec ses pavillons d’extrémité à fronton),
- l’utilisation des motifs ornementaux canadiens, notamment l’iconographie des bas-reliefs en pierre qui décrivent des scènes du transport à travers le Canada,
- le vif contraste entre les matériaux luxueux des façades des bâtiments publics, (pierre de Queenston à l’avant et sur les façades latérales) et la brique brune utilitaire garnie de pierre sur la façade arrière et le bâtiment de la messagerie,
- le fonctionnalisme dépouillé et nettement moderne de la salle des pas perdus,
- la hiérarchie des espaces et des matériaux dans les aires du public, des bureaux, du personnel et des opérations dans tout l’intérieur du complexe, visible notamment dans les éléments qui témoignent des matériaux et des formes d’origine : les riches finis des appareils d’éclairage et des murs, des sols et des plafonds dans les aires publiques ouvertes, et des bureaux dans les pavillons, les subdivisions et les finis utilitaires des bureaux de la messagerie et des marchandises avec leurs divisions originales, luminaires, vitrage et appareils électriques, le caractère industriel des espaces des employés au niveau de la mezzanine sous le hall d’accueil, les salles des bagages et des marchandises, et les locaux techniques,
- la hiérarchie des matériaux dans les aires publiques, à savoir, les lambris d’appui, les colonnes et les pilastres en marbre, le laiton et le bronze des ferrures et les finis peints décoratifs dans le grand hall, les lambris d’appui en brique vernissée durables et de faible entretien sur la partie inférieure des murs au fini sablé dans la salle des pas perdus,
- la présence d’axes visuels définissant clairement l’espace intérieur, l’axe transversal de la porte d’entrée qui traverse le hall jusque dans la salle des pas perdus, et son prolongement visuel le long de la partie en saillie de la salle des pas perdus, les axes verticaux définis par les puits des escaliers et de la rampe d’accès des voyageurs, à partir de la salle des pas perdus,
- l’optimisation de la lumière naturelle à des fins fonctionnelles et esthétiques, et pour diriger les voyageurs entre les entrées et les trains,
- les parcours de circulation intérieure efficaces,
- l’intégrité des puits des escaliers et de la rampe d’accès des voyageurs.