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Église du Sault-au-Récollet

1829, boulevard Gouin Est, Montréal, Québec, H2C, Canada

Reconnu formellement en: 1974/10/03

Église du Sault-au-Récollet; Fondation du patrimoine religieux du Québec, 2003
Vue avant
Église du Sault-au-Récollet; Fondation du patrimoine religieux du Québec, 2003
Vue arrière
Église du Sault-au-Récollet; Fondation du patrimoine religieux du Québec, 2003
Vue intérieure

Autre nom(s)

Église du Sault-au-Récollet
Église de la Visitation
Église de la Visitation-de-la-Bienheureuse-Vierge-Marie

Liens et documents

Date(s) de construction

1749/01/01 à 1751/04/01

Inscrit au répertoire canadien: 2006/04/13

Énoncé d'importance

Description du lieu patrimonial

L'église du Sault-au-Récollet, classée monument historique, est un lieu de culte de tradition catholique érigé entre 1749 et 1751, puis agrandi en 1850 afin de recevoir une nouvelle façade. Cette église paroissiale possède un plan rectangulaire, sans transept, avec un choeur en saillie à chevet plat, auquel est adossée une double sacristie. La façade à deux tours-clochers, en pierre de taille grise, allie les influences des styles baroque et néoclassique. Le corps de bâtiment en moellons avec ses contreforts en béton est coiffé d'un toit à deux versants droits. L'église et ses dépendances sont construites en retrait du boulevard Gouin Est, en bordure de la rivière des Prairies, et s'inscrivent dans un cadre champêtre. L'église du Sault-au-Récollet constitue un repère visible à partir de l'île Jésus. Elle se situe dans l'arrondissement municipal d'Ahuntsic-Cartierville de la ville de Montréal. Elle est entourée d'une aire de protection. Un site archéologique amérindien préhistorique et euroquébécois est associé au lieu.

L'église du Sault-au-Récollet abrite plus d'une cinquantaine d'oeuvres d'art classées, soit des peintures, des sculptures, des pièces de mobilier et d'orfèvrerie d'artistes et d'artisans de renom. Elle fait partie du site du patrimoine de l'Ancien-Village-du-Sault-au-Récollet.

Valeur patrimoniale

La valeur patrimoniale de l'église du Sault-au-Récollet repose sur son ancienneté. En effet, l'église de la Visitation-de-la-Bienheureuse-Vierge-Marie, ou église du Sault-au-Récollet, est considérée comme l'une des plus vieilles du Québec. Remplaçant une ancienne chapelle de mission devenue désuète, elle est l'une des dernières églises construites sous le Régime français.

La valeur patrimoniale de l'église du Sault-au-Récollet repose aussi sur son intérêt architectural. Malgré l'ajout d'une façade en 1850 par l'architecte John Ostell (1813-1892), elle conserve certains éléments architecturaux de sa première phase de construction (1749-1751). L'intervention de Ostell, architecte réputé, est représentative des travaux d'agrandissement de nombreux lieux de culte anciens au milieu du XIXe siècle. À l'origine, l'église du Sault-au-Récollet est une construction typique du Régime français en raison de la composition de sa façade à pignon surmontée d'un unique clocher, de ses ouvertures cintrées, de sa maçonnerie en moellons et de son plan. Ses constructeurs emploient le plan dit « à la récollet » qui est très répandu à l'époque. Popularisé par le récollet Juconde Drué, architecte (1664-après 1726), ce plan est introduit en Nouvelle-France par le Frère Luc (1614-1685). Une double sacristie est ajoutée dans le prolongement du choeur vers 1773 et en 1844. John Ostell prolonge la nef de deux travées et ajoute une nouvelle façade en pierre de taille en 1850. Recommandé par les Sulpiciens, Ostell fait figure d'architecte du diocèse en raison des nombreuses commandes que lui passe cette communauté. La façade qu'il réalise pour l'église du Sault-au-Récollet fait écho à celle de l'architecte Thomas Baillairgé (1791-1859) pour l'église de Sainte-Geneviève (1843-1844) et, par son style, s'inscrit dans la tradition néoclassique québécoise amorcée par cet architecte. Le corps principal du bâtiment du XVIIIe siècle et l'architecture intérieure de l'église ne sont pas altérés lors des travaux de Ostell. L'église du Sault-au-Récollet, où cohabitent ainsi des éléments du XVIIIe siècle et du XIXe siècle, demeure inchangée depuis 1850.

La valeur patrimoniale de l'église du Sault-au-Récollet repose également sur son intérêt artistique. Son décor intérieur, réalisé en plusieurs chantiers entre 1764 et 1836, est représentatif des courants artistiques des XVIIIe et XIXe siècles. Le programme est surtout réalisé par trois générations d'artisans d'après l'esthétique de l'atelier des Écorres et constitue un excellent exemple de l'art de sculpteurs ornemanistes de la région montréalaise de cette époque. L'atelier est situé tout près du Sault-au-Récollet, de l'autre côté de la rivière des Prairies, dans le village de Saint-Vincent-de-Paul. La voûte sculptée de l'église du Sault-au-Récollet, l'une des plus belles du Québec, est l'oeuvre du sculpteur David-Fleury David (1780-1841), à qui l'on doit principalement la décoration intérieure de l'église. Son décor, qui remplace celui du sculpteur Philippe Liébert (1733-1804), est richement orné. Il est exécuté avec grande finesse, dans l'esprit de l'atelier des Écorres. Les tombeaux des autels et les autres pièces de mobilier commandés à Louis Quévillon (1749-1823), maître de l'atelier des Écorres chez qui David a fait son apprentissage, s'harmonisent bien à ce décor. Il en est de même de la chaire de Vincent Chartrand (1795-1863), formé lui aussi dans l'entourage de Quévillon. Les portes en bois sculpté polychrome, situées de chaque côté du maître-autel, sont des pièces uniques au Québec et contribuent à cet intérêt. Il en résulte un décor homogène où certains éléments architecturaux et pièces de mobilier uniques et rares sont représentatifs de l'art du début du XIXe siècle et de la production des artisans qui les ont conçus.

Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2005.

Éléments caractéristiques

Les caractéristiques témoignant de l'ancienneté de l'église du Sault-au-Récollet comprennent, notamment :
- sa situation en retrait du boulevard Gouin, dans le site du patrimoine de l'Ancien-Village-du-Sault-au-Récollet;
- sa situation en bordure de la rivière des Prairies, à proximité du site présumé de l'ancien fort Lorette;
- la présence d'un site archéologique.

Les caractéristiques de l'église du Sault-au-Récollet liées à son intérêt architectural comprennent, notamment :
- ses éléments hérités de la tradition architecturale religieuse du Régime français, tels le plan dit « à la récollet » caractérisé par une nef rectangulaire à un seul vaisseau sans transept ni colonnade avec un choeur en saillie et un chevet plat, la maçonnerie de moellons des murs latéraux, les ouvertures en plein cintre à petits carreaux de la nef et du choeur avec encadrements en pierre taillée ainsi que le toit à deux versants droits couvert de tôle à la canadienne;
- ses éléments hérités des transformations apportées par John Ostell au XIXe siècle, tels la façade en pierre calcaire grise taillée caractérisée par un portail central encadré de deux tours (surmontées d'une double lanterne, d'une flèche et d'une croix), des ouvertures en plein cintre et deux oeils-de-boeuf de forme ovale avec des carreaux en losange, la faible élévation du parvis, les deux travées supplémentaires de la nef en pierre de taille et les ouvertures latérales rectangulaires de ces deux travées;
- l'intégration de la double sacristie (extérieure au plan) par l'unification des matériaux, telles la maçonnerie de moellons et la couverture en tôle à la canadienne.

Les caractéristiques de l'église du Sault-au-Récollet liées à son intérêt artistique comprennent, notamment :
- les éléments du décor intérieur représentatifs de l'atelier des Écorres et de la stylistique de Louis Quévillon, tels la voûte en bois en arc surbaissé compartimentée de façon rythmique avec des caissons losangés et hexagonaux, l'ornementation sculptée de la voûte (avec des motifs d'arabesques florales, de cornes d'abondance et de rosaces), les pilastres supportant les arcs, l'entablement, la corniche, le retable du maître-autel (David-Fleury David, 1816-1827), la chaire (Vincent Chartrand,1836), les tombeaux des autels et les tabernacles des autels latéraux (Louis Quévillon, 1806 et 1803);
- le tabernacle du maître-autel et ses portes (Philippe Liébert, 1793);
- les deux portes en bois sculpté polychrome du sanctuaire (Anonyme, fin du XVIIIe siècle ou début du XIXe siècle);
- les oeuvres d'art, telles les peintures, les sculptures, l'orfèvrerie ancienne et les autres pièces de mobilier.

Reconnaissance

Juridiction

Québec

Autorité de reconnaissance

Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine

Loi habilitante

Loi sur les biens culturels

Type de reconnaissance

Monument historique classé

Date de reconnaissance

1974/10/03

Données sur l'histoire

Date(s) importantes

s/o

Thème - catégorie et type

Catégorie de fonction / Type de fonction

Actuelle

Historique

Religion, rituel et funéraille
Centre religieux ou lieu de culte

Architecte / Concepteur

John Ostell

Constructeur

s/o

Informations supplémentaires

Emplacement de la documentation

Ministère de la Culture et des Communications. 225, Grande Allée Est Québec (Québec) G1R 5G5

Réfère à une collection

L'église du Sault-au-Récollet abrite plus d'une cinquantaine d'oeuvres d'art classées, soit des peintures, des sculptures, des pièces de mobilier et d'orfèvrerie d'artistes et d'artisans de renom.

Identificateur féd./prov./terr.

92749-81501

Statut

Édité

Inscriptions associées

s/o

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