Description du lieu patrimonial
La maison George-Bryson, classée monument historique, est un complexe à vocation résidentielle, administrative et agricole, construit au XIXe siècle. Disposé en forme de L, l'ensemble comprend la maison principale, des dépendances organisées autour d'une cour intérieure et la maison du comptable. La résidence des Bryson est un bâtiment en bois de deux étages, couvert d'un toit à quatre versants surmonté d'un campanile, complété par une annexe de deux étages avec un toit à deux versants, à l'arrière. Les dépendances sont de longues constructions en bois à un étage, aux toits à deux versants. Enfin, la maison du comptable est une construction en pierre d'un étage et demi, coiffée d'un toit en pavillon. L'ensemble se situe dans la municipalité de Mansfield-et-Pontefract, face à la rivière Coulonge.
Valeur patrimoniale
La valeur patrimoniale de la maison George-Bryson relève de son intérêt historique. Son propriétaire d'origine, George Bryson, a joué un rôle majeur dans le développement socio-économique de la région du Pontiac au XIXe siècle. En 1835, Bryson (1813-1900) devient l'un des premiers entrepreneurs forestiers dans le secteur de la rivière Coulonge. Son entreprise fournit du travail à de nombreux bûcherons qui, l'été venu, travaillent sur ses terres agricoles. La maison est donc un témoin de l'âge d'or de l'exploitation forestière dans l'ouest du Québec. George Bryson s'engage aussi en politique. Entre 1855 et 1867, il occupera diverses fonctions, dont celles de maire des cantons unis de Mansfield et de Pontefrac, de maître de poste de Fort-Coulonge, de préfet du comté de Pontiac et de juge de paix du district d'Ottawa. En 1857, sous la bannière conservatrice, il remporte une élection partielle dans la circonscription de Pontiac, mais l'Assemblée législative est dissoute avant qu'il n'occupe son siège, et il est défait aux élections générales. Peu après la Confédération, le premier ministre Pierre-Joseph-Olivier Chauveau le nomme représentant de la division d'Inkerman au Conseil législatif de la nouvelle province de Québec, signe de son influence croissante dans la région.
La valeur patrimoniale de la maison George-Bryson relève également de la multiplicité de ses fonctions. L'ensemble est à la fois la résidence familiale des Bryson, un lieu de rencontre pour les affaires et la politique, un bureau pour l'entreprise et un site d'approvisionnement pour les chantiers forestiers. Le campanile de la résidence, qui offre une vue imprenable sur la rivière Coulonge, permettait de surveiller les activités des travailleurs, et l'annexe logeait les cuisines et les domestiques. La maison secondaire aussi nommée maison du comptable, construite en 1845 pour loger les bureaux de la compagnie, et les nombreuses dépendances (laiterie, glacière, étable, etc.) témoignent aussi de la mixité des usages. Notons que la famille Bryson était presbytérienne et que les célébrations religieuses de cette confession ont eu lieu dans la résidence familiale de 1864 jusqu'à la construction d'une église en 1884, remplacée par une église en pierre en 1890.
La valeur patrimoniale de la maison George-Bryson relève aussi de son intérêt architectural. Érigée en 1854, la résidence principale est un exemple tardif du style georgien, particulièrement affectionné par de riches propriétaires écossais qui ont fait fortune dans la traite des fourrures et le commerce du bois au Québec au cours du XIXe siècle. Ce style s'inspire de l'architecture classique de la Renaissance, qui s'était imposée en Angleterre sous les règnes de George Ier et de George II. Les bâtiments, habituellement de pierre ou de brique, sont construits de façon parfaitement symétrique, de part et d'autre d'une entrée souvent surmontée d'une imposte. Dans la maison Bryson, le style georgien se matérialise notamment dans le toit à quatre versants surmonté d'un campanile avec un belvédère à rambarde, la symétrie de la façade et la porte à imposte. Des résidences semblables sont bâties entre 1800 et 1830 au Québec et en Ontario, les plus anciennes étant situées près de Montréal et les plus récentes aux abords de Windsor. La maison Bryson est la seule à être construite en bois. Quant à la maison du comptable, elle se rattache à l'esprit néoclassique par plusieurs éléments, tels les chaînages d'angle en pierre de taille, le pignon en façade, ainsi que la répartition symétrique des ouvertures et des cheminées.
La valeur patrimoniale de la maison George-Bryson relève, en outre, de son intérêt didactique. Elle abrite un musée voué à l'histoire du Pontiac et de la famille Bryson. On peut y découvrir du mobilier d'époque, des salles d'exposition sur la foresterie, la drave, la trappe, des archives gouvernementales et généalogiques.
Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2004.
Éléments caractéristiques
Les éléments clés de l'implantation de la maison George-Bryson sont, notamment :
- la situation face à la rivière Coulonge, à proximité du pont couvert Félix-Gabriel-Marchand;
- le plan en L formé par les différentes composantes de l'ensemble.
Les éléments clés de la maison George-Bryson sont, notamment :
- ses éléments liés au style géorgien, dont le toit à quatre versants surmonté d'un campanile avec un belvédère à rambarde, la façade symétrique à cinq séries de baies et la porte à imposte;
- sa volumétrie, dont le plan rectangulaire et les deux étages;
- ses ouvertures, dont les fenêtres (à guillotine), les persiennes d'origine et la lucarne;
- le revêtement en planches de bois à clins et les planches cornières;
- la galerie couverte courant sur trois façades ainsi que sa balustrade ornée de treillis menuisés;
- la cheminée de brique;
- l'annexe de deux étages en bois, coiffée d'un toit à deux versants, à l'arrière.
Les éléments clés des dépendances sont, notamment :
- leur volumétrie, dont l'étage unique et le toit à deux versants droits;
- leur structure et leur revêtement de bois couleur sang de boeuf ;
- leurs lucarnes.
Les éléments clés de la maison du comptable sont, notamment :
- sa volumétrie, dont son plan carré et ses deux étages;
- ses éléments néoclassiques, dont le toit en pavillon, les chaînages d'angle en pierre de taille, le pignon en façade, la répartition symétrique des ouvertures et des cheminées, la porte à imposte;
- ses ouvertures, dont les fenêtres à guillotine.