Description du lieu patrimonial
L’édifice Wellington est un immeuble à bureaux de six étages sis bien en évidence du côté sud de la rue Wellington, en face de la Colline du Parlement. Le bâtiment original datant de 1927 comporte trois façades principales donnant sur les rues Wellington, Bank et Sparks, toutes réalisées dans le style monumental des Beaux-Arts à colonnade. Les deux étages supérieurs et l’aile latérale ont été ajoutés à la fin des années 1950 et suivent un vocabulaire classique plus austère.
Valeur patrimoniale
L’édifice Wellington est un édifice fédéral du patrimoine reconnu en partie en raison de son importance historique, mais principalement à cause de l’intérêt qu’il présente sur le plan architectural et de la place privilégiée qu’il occupe au sein de son milieu.
Valeur historique
Construit à l’origine comme siège social canadien de la Metropolitan Life Insurance Company (Compagnie d’assurances-vie La Métropolitaine au Canada), soit la plus grande compagnie d’assurances-vie américaine au tournant du XXe siècle, l’édifice Wellington reflète le rôle important joué par cette compagnie dans le développement du secteur des assurances-vie au Canada. La construction de l’édifice coïncide aussi avec l’émergence d’Ottawa comme centre de commerce régional. Associé à l’origine aux autres institutions financières prestigieuses qui bordent les rues Sparks et Wellington, l’édifice a été repris par le gouvernement fédéral dans les années 1970 et est aujourd’hui associé à la Chambre des communes.
Valeur architecturale
Conçu par l’architecte américain réputé D. Everett Waid en collaboration avec J.A. Ewart, architecte d’Ottawa, le bâtiment de 1927 est un exemple sophistiqué du style des Beaux-Arts, style très prisé à l’époque pour la construction institutionnelle aux États-Unis. Le style des Beaux-Arts se retrouve ici à la fois dans la composition symétrique et monumentale des façades extérieures et dans la configuration axiale des espaces publics au rez-de-chaussée. Ces espaces publics, notamment la célèbre murale de l’entrée, témoignent de la très grande qualité de l’exécution et des matériaux. À l’époque de sa construction, le bâtiment reflétait une réflexion avant-gardiste quant à la planification efficace des espaces de bureaux, avec des espaces de travail prévus pour les commis et un souci à l’égard de la santé en milieu de travail. Les éléments ajoutés dans les années 1950, d’un style moderne classique plus austère et moins réussi, témoignent du succès et de la croissance de la compagnie.
Valeur environnementale
Situé bien en vue à l’angle des rues Bank et Wellington, l’édifice Wellington contribue beaucoup à la formalité, au prestige et à la monumentalité des bâtiments qui font face à la Colline du Parlement. Sa conception essentiellement classique fait contrepartie au caractère néo-gothique des édifices du Parlement. En face de la façade qui donne sur la rue Sparks, les établissements commerçants, de moindre échelle, demeurent un élément intégrant du dynamisme de la rue. En raison de son plan monumental, de son échelle et de son emplacement, le bâtiment constitue un repère familier dans la ville.
Sources :
Dana Johnston, édifice de la Metropolitan Life Insurance /édifice Wellington, Bureau d’examen des édifices fédéraux du patrimoine rapport de recherche, 85-031; Édifice Wellington, Ottawa, Ontario. Énoncé de la valeur patrimoniale, 85-031.
Éléments caractéristiques
Les éléments qui définissent le caractère de l’édifice Wellington, devraient être respectés.
la qualité de sa conception inspirée du mouvement des Beaux-Arts, c’est-à-dire :
-l’échelle formelle et monumentale des façades principale, latérale et arrière richement sculptées du bâtiment original datant de 1927, y compris leurs proportions symétriques et équilibrées et leur nette composition tripartite, soit un rez-de-chaussée solide pourvu d’ouvertures cintrées, un grand bloc central de trois étages caractérisé par des colonnades et des pilastres corinthiens, et une corniche et un parapet imposants;
-la configuration axiale des espaces publics du rez-de-chaussée, qui sont rehaussés par une ornementation riche.
La bonne conception fonctionnelle du bâtiment et la qualité résultante des matériaux et de l’exécution, c’est-à-dire :
-la disposition en enfilade du point de service central et des axes de circulation verticale;
-l’emploi de matériaux de finition de qualité à l’extérieur, y compris le revêtement lisse en pierre calcaire de l’Indiana avec une base en granit, des grilles en bronze et des panneaux d’allège;
-l’emploi de finitions nobles dans les principaux espaces publics intérieurs, y compris la remarquable mosaïque dans le vestibule, les murs et détails en marbre et les accessoires en bronze (appliques murales, portes, grilles);
-les finis compatibles des centres de service et des axes de circulation verticale, y compris les marches en ardoise, les rampes en bronze et les partitions en marbre dans les salles de bain;
-certains éléments datant des ajouts faits dans les années 1950, dont le marbre noir et les éléments décoratifs en acier inoxydable.
La façon dont le bâtiment contribue au prestigieux caractère institutionnel du secteur et aide à définir la transition entre le caractère parlementaire institutionnel de la rue Wellington et le cachet plus civique et commercial de la rue Sparks :
-la formalité et l’échelle monumentale du bâtiment, qui fait office de point d’ancrage de l’angle des rues Wellington et Bank;
-la présence de commerces le long de la rue Sparks, ce qui contribue au dynamisme de ce corridor tout en demeurant compatible avec la fonction principale du bâtiment comme immeuble à bureaux.