Description du lieu patrimonial
L’hôtel de la Monnaie royale canadienne est un bâtiment revêtu de grès composé d’un pavillon de trois étages à l’avant, donnant sur la promenade Sussex, qui abrite les bureaux et dissimule une aile arrière plus basse où sont logés les ateliers. La façade la plus visible, qui donne sur la rue, combine une tour carrée centrale massive flanquée de deux ailes symétriques plus basses et agrémentée de détails inspirés du gothique tardif. Plusieurs ajouts ont été faits du coté sud du bâtiment principal et une raffinerie pratiquement séparée a été construite du côté nord en 1935. La désignation se limite au tracé au sol du bâtiment.
Valeur patrimoniale
L’hôtel de la Monnaie royale canadienne est un édifice fédéral du patrimoine classé en raison de son importance historique, de l’intérêt qu’il présente sur le plan architectural et de la place privilégiée qu’il occupe au sein de son milieu.
Valeur historique
L’hôtel de la Monnaie royale canadienne, l’une des plus importantes institutions financières du pays, est associé avec le thème de l’indépendance croissante du Canada sur le plan monétaire. Sa fondation en 1905 était une réponse tardive à la ruée vers l’or du Klondike. Sa construction s’inscrit dans une période de croissance importante à Ottawa, à une époque où une série d’institutions et de bâtiments fédéraux étaient situés stratégiquement dans la capitale, en réponse à l’ambition de Laurier de faire de la ville la « Washington du Nord ».
Valeur architecturale
Conçu par David Ewart, architecte en chef du ministère des Travaux publics, la Monnaie royale canadienne est un très bon spécimen d’un traitement décoratif de style gothique tardif superposé à un plan inspiré du mouvement des Beaux-Arts, ce qui est caractéristique des édifices d’Ewart à Ottawa. Le choix d’une apparence évocatrice d’une forteresse médiévale reflète la fonction de l’édifice comme centre de la richesse du pays. Sur le plan fonctionnel, l’édifice était divisé en sections distinctes pour accommoder le plus efficacement possible la double fonction, administrative et industrielle, de l’hôtel de la Monnaie.
Valeur environnementale
En raison de son emplacement parmi une série d’immeubles fédéraux situés le long de la promenade Sussex et en raison de sa conception exceptionnelle, la Monnaie royale canadienne contribue à affirmer le caractère formel de ce tronçon de l’artère. La clôture en fer forgé et les deux postes de garde, qui gardent toujours l’édifice, reflètent les besoins élevés de sécurité à l’époque où l’entreposage et la transformation des métaux précieux se faisaient sur place. En raison de son apparence particulière et de son emplacement bien en vue, le bâtiment est un repère connu de la ville.
Sources :
Marc de Caraffe et Janet Wright, Monnaie royale canadienne, 320, rue Sussex, Ottawa (Ontario), Bureau d’examen des édifices fédéraux du patrimoine rapport de recherche 84-006; Monnaie royale canadienne, Ottawa (Ontario), Énoncé de la valeur patrimoniale 84-006.
Éléments caractéristiques
Les éléments qui définissent le caractère de la Monnaie royale canadienne, devraient être respectés.
Son esthétique et sa fonctionnalité supérieures et la très haute qualité de l’exécution et des matériaux, c’est-à-dire :
-l’expression nette de la double fonction de l’hôtel de la Monnaie, soit les locaux administratifs et institutionnels logés dans la massive structure de trois étages donnant sur la promenade Sussex tandis que les ateliers industriels, notamment pour la frappe de la monnaie, se trouvent dans l’aile arrière et les bâtiments auxiliaires plus bas;
-le style inspiré du gothique tardif qui se manifeste dans l’horizontalité prononcée des bandes de granit et des impostes, dans l’impression de masse conférée par les murs en grès brut de Nepean, les contreforts et les tourelles octogonales, et dans les éléments décoratifs d’inspiration médiévale, à savoir les écus sculptés dans la pierre et le crénelage;
-la disposition du bâtiment conforme aux principes du mouvement Beaux-Arts, soit la façade avant symétrique, la tour centrale qui abrite une rotonde et l’escalier d’honneur éclairé par le haut;
-les ajouts ultérieurs au bâtiment, comme la raffinerie réussie ajoutée en 1935 et l’aile compatible datant de 1951.
L’éminence visuelle du bâtiment et sa contribution au caractère formel de ce tronçon de la promenade Sussex, c’est-à-dire :
-les éléments associés à la sécurité, comme la clôture en fer forgé et les postes de garde, qui assurent la protection du complexe;
-son rapport avec la promenade Sussex et les bâtiments institutionnels voisins.