Description du lieu patrimonial
Le lieu historique national du Canada de l’Exploitation-Houillère-de-Springhill est une ancienne mine de charbon située dans un parc industriel de Springhill, en Nouvelle-Écosse. On y trouve en surface et sous terre des installations minières propres à la Nouvelle-Écosse, dont les entrées des tristement célèbres mines nos 2 et 4, une série de bâtiments en briques ainsi qu’un bassin et un système de déversoir ayant servi au fonctionnement des moteurs à vapeur employés pour le levage. Le principal attrait du lieu demeure cependant le bâtiment d’un étage en briques rouges appelé la lampisterie et datant du début du XXe siècle. La reconnaissance officielle vise les diverses lignes naturelles et artificielles qui forment un site irrégulier contenant une concentration de ressources liées à l’exploitation minière dans les mines nos 2 et 4.
Valeur patrimoniale
L’exploitation houillère de Springhill a été désignée lieu historique national du Canada en 1997 parce que :
- Springhill compte parmi les terrains houillers qui ont été les plus importants au Canada sur le plan commercial, et, avec ceux du Cap Breton et de Pictou, le terrain houiller de Springhill a été primordial pour répondre aux besoins des marchés des Maritimes et du Québec et alimenter le chemin de fer et les manufactures qui ont stimulé l’industrialisation de la Nouvelle-Écosse entre la fin du XIXe siècle et les années 1940;
- les équipements d’exploitation et autres éléments connexes in situ subsistant sous terre et à la surface, qui ensemble sont plus complets que partout ailleurs dans la province, représentent des thèmes importants de l’exploitation houillère, tels le rôle de l’entrepreneuriat, de la main-d’œuvre minière, des collectivités minières et de la technologie;
- les mines de charbon de Springhill ont été sujettes à des « coups de toit » et à des explosions terriblement meurtrières.
La valeur patrimoniale de l’exploitation houillère de Springhill réside dans ses associations historiques à l’industrie du charbonnage en Nouvelle-Écosse, de la fin du XIXe siècle jusque dans les années 1940. L’extraction du charbon à Springhill commença en 1873, année marquant le début d’intensives activités de charbonnage au Canada. Entre 1867 et 1914, la Nouvelle-Écosse fut est la plus grande productrice de charbon, profitant de débouchés favorables pour le combustible domestique et industriel ainsi que des mesures de protection des tarifs adoptées après la Confédération, qui favorisèrent l’expansion de l’activité industrielle en Nouvelle-Écosse. Les terrains houillers de Springhill jouèrent un rôle prépondérant dans l’approvisionnement des provinces maritimes, du Québec, de l’industrie ferroviaire et des usines au début du XXe siècle. Les ressources in situ minières présentes sur le site témoignent des thèmes importants de l’exploitation houillère, y compris les rôles de l’entrepreneuriat, de la main d’œuvre, de la technologie et l’importance des communautés minières.
La question de la sécurité fut cruciale pour les mineurs. En effet, le métier de mineur fut à l’époque l’un des plus dangereux au Canada pour toutes sortes de raisons : présence de roches tendres, émanation de gaz, difficulté de ventiler les espaces de travail, exiguïté des lieux de travail et utilisation d’explosifs. À mesure que s’accroissait le nombre de travailleurs, de grandes catastrophes commencèrent à se produire dans les mines, comme par exemple celle qui, en 1891, fit 125 victimes dans une mine de Springhill. Par la suite, les mines nos 2 et 4 de Springhill devinrent tristement célèbres à la suite de deux grandes tragédies qui s’y produisirent en 1956 et en 1958.
Source : Commission des lieux et monuments historiques du Canada, Procès-verbal, décembre 2002.
Éléments caractéristiques
Les principaux éléments qui donnent au lieu sa valeur patrimoniale sont les suivants :
- son emplacement à Springhill, en Nouvelle-Écosse;
- sa situation dans un parc industriel, qui lui confère plusieurs des caractéristiques typiques des installations de surface;
- l’intégrité de la configuration d’origine du lieu, qui date de la période durant laquelle l’exploitation houillère était en activité, notamment la disposition des bâtiments de briques, le bassin et le déversoir, les carreaux scellés des mines nos 2 et 4 et la mine Syndicate;
- les vestiges industriels liés aux mines nos 2 et 4, notamment toute trace des installations minière de surface, les carreaux scellés des mines, le champ vide où se trouvait l’entrée des mines, le bassin et le déversoir;
- la prépondérance de la brique dans les matériaux de construction des bâtiments opérationnels, qui témoigne de la nature de leur fonction dans le contexte de l’industrie lourde, y compris :
- le bâtiment d’un étage en briques rouges appelé la lampisterie, y compris la lampisterie d’origine proprement dite construite en 1900-1901, une structure autoportante servant de bâtiment électrique, qui date du début du XXe siècle, et une troisième section de briques ajoutée en 1945;
- la petite structure de briques servant autrefois de bureau sur place pour le gestionnaire;
- le socle de béton sur lequel se dressaient autrefois un lavoir avec une annexe servant de bureau de paye;
- la structure de maçonnerie située à proximité de la lampisterie et qui servait autrefois de salle des ventilateurs et de treuil auxiliaire;
- le petit bâtiment à charpente de bois ayant à l’origine servi d’infirmerie;
- le bâtiment de briques érigé en 1951 pour abriter le principal treuil électrique destiné aux mines nos 2 et 4, le plancher en béton adjacent associé au treuil à vapeur employé auparavant, et le « nouvel » atelier d’usinage;
- les fendues souterraines de la mine Syndicate (aujourd’hui l’emplacement du musée des mineurs de Springhill), y compris les fendues souterraines, les travers-bancs, les niveaux, les boisages et les cloisons d’aérage employées pour contrôler la ventilation;
- les mécanismes et les structures d’origine présents à la mine Syndicate et autrefois requis pour le fonctionnement des systèmes de roulage, de ventilation et de pompage de la mine, ainsi que les dispositifs de levage d’origine;
- les vues qu’offre l’ensemble du complexe.