Description du lieu patrimonial
La maison Philippe-Verrette, classée monument historique, est un bâtiment de plan carré, à deux étages et demi, avec deux volumes annexes en arrière-cour. Elle est revêtue de planches de bois à clins et couverte d'un toit à pente unique vers l'arrière. Construite en 1910, elle s'insère dans une rangée de maisons du même type, face au terrain sur lequel s'élève le Séminaire Saint-Joseph, dans le centre-ville de Trois-Rivières.
Valeur patrimoniale
La valeur de la maison Philippe-Verrette réside d'abord dans son intérêt architectural. Elle constitue un exemple significatif de la maison de type « boomtown » dans la typologie résidentielle et témoigne d'un mode de construction typique de la période d'industrialisation massive du début du XXe siècle au Québec. Ces maisons sont conçues pour être construites rapidement et à peu de frais afin de répondre aux besoins urgents en logements qu'entraîne le grand incendie de Trois-Rivières, en 1908, et l'implantation de nombreuses industries dans cette ville. Le type « boomtown » délaisse les modèles traditionnels et en adopte de nouveaux, apparus aux États-Unis à l'époque de la conquête de l'Ouest. Il s'agit généralement d'une architecture simple et dépouillée. De plan carré, la maison Philippe-Verrette est couverte d'un toit plat accusant une pente légère vers l'arrière. Elle est recouverte de planches de bois à clins et son ornementation se résume aux composantes de la galerie, à sa corniche et à son fronton historié.
La valeur patrimoniale de la maison Philippe-Verrette repose aussi sur son haut degré d'intégrité. Elle constitue, à l'échelle de la province, un exemple rare, sinon unique, de maison « boomtown », ayant conservé sa forme et son revêtement extérieur en planches de bois à clins. Elle conserve également ses divisions, ses composantes et ses ornements d'origine (à l'intérieur comme à l'extérieur).
La valeur patrimoniale de la maison Philippe-Verrette repose enfin sur sa valeur historique. Son implantation dans un tissu urbain serré évoque l'explosion démographique provoquée par l'arrivée dans les villes de nombreux ouvriers venus des campagnes pour travailler dans les industries. Insérée entre deux autres maisons, dans un quartier qui demeure plutôt homogène, elle est alignée en bordure de la rue et encadrée de deux passages étroits qui mènent à une cour exiguë typique de ces résidences.
Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2004.
Éléments caractéristiques
Les éléments clés de la valeur architecturale de la maison Philippe-Verrette sont, notamment :
- la volumétrie, dont le plan carré et le toit plat à pente unique vers l'arrière;
- le solage de béton;
- les éléments ornementaux, dont la corniche, le parapet en forme de fronton indiquant l'année de construction et le parapet en forme d'escalier sur la façade latérale d'inspiration « boomtown »;
- la symétrie et l'ordonnance des ouvertures de la façade.
Les éléments clés de la valeur d'intégrité de la maison Philippe-Verrette sont, notamment :
- le solage de béton;
- les deux volumes annexés à l'arrière;
- les murs de planches en bois à clins;
- les composantes de la galerie, notamment les colonnes doubles et leur podium, les barreautins de la balustrade, le parapet central qui divise la galerie en deux, le fronton triangulaire;
- les ouvertures, dont les fenêtres à guillotine, les petites fenêtres en hémicycle au niveau du grenier, deux portes vitrées à deux vantaux et à imposte;
- la cheminée de brique;
- l'intérieur, dont la division en deux logements symétriques, le revêtement en plâtre sur lattes de bois et plusieurs éléments décoratifs.
Les éléments clés de la valeur historique sont, notamment :
- le lotissement serré et l'occupation presque complète du terrain par le bâtiment.